Bangalore

100302_disconnect2.1274536093.jpg

Plusieurs membres de mon équipe de Watford sont allés à Bangalore étudier les possibilités de sous-traitance de processus actuellement exécutés en Grande Bretagne.

Ce voyage d’études s’inscrivait dans un projet visant à identifier des tâches manuelles répétitives qui sont actuellement exécutées à Watford et qui pourraient être transférées à moindre coût à nos collègues indiens. L’idée est de maintenir le même nombre de salariés en Grande Bretagne malgré une croissance de 10% par an. Elle est aussi d’accroître la compétence du personnel dans le service aux clients et la maîtrise des risques.

La mission d’étude a été impressionnée par ce qu’elle a trouvé à Bangalore. Les collègues indiens travaillent dans des bureaux peut-être plus modernes et fonctionnels que ceux que nous occupons à Watford, malgré un loyer 80 fois inférieur. La plupart d’entre eux détiennent un double diplôme universitaire, en ingénierie et en finance. Le taux de chômage des jeunes diplômés est si élevé que même des emplois peu qualifiés sont fébrilement recherchés.

Nos collègues indiens utilisent tous les systèmes informatiques de l’entreprise et les maîtrisent dans le détail. Le temps d’apprentissage de nouveaux procès est minimal. Des contrôles de qualité sont systématiquement mis en place et appliqués rigoureusement. Nous découvrons que si nous pensions leur confier des tâches que l’on n’a pas pu encore informatiser, ils sont capables de prendre en charge des fonctions qualifiées.

Nos collègues indiens travaillent par équipes pour s’adapter aux fuseaux horaires de Tokyo, de Paris et de New York. Bien souvent, la journée s’achève pour eux lorsque toutes les tâches ont été menées à bien.

Nous touchons du doigt la réalité de la mondialisation. L’avance de l’occident en termes de technologie et d’organisation se réduit à grande vitesse. Mon équipe de Watford doit évoluer vers des fonctions à plus grande valeur ajoutée, exécutées dans une organisation de dimension internationale : même avec de la formation, tous en seront-ils capables ?

Illustration : pièce Disconnect de Anupama Chandrasekhar

Concert au Royal Festival Hall

100521_kirill_karabits.1274525268.jpg

Nous avons assisté le 20 mai à un concert au Royal Festival Hall de Londres. Au programme, Bernstein, Barber et Prokofiev.

Le site du Royal Festival Hall au bord de la Tamise est remarquable. On y accède depuis la station de métro Embankment par une passerelle qui offre une vue magnifique sur la City. C’est le premier jour de vrai printemps, et la foule est nombreuse, nonchalante, heureuse. Les concerts à Londres ont en général lieu vers 19h30, ce qui permet de dîner en ville avant de reprendre sans stress le métro ou le train pour rentrer chez soi.

Le programme de ce soir est proposé par le Philarmonia Orchestra, dirigé par le jeune chef d’Orchestre ukrainien Kirill Karabits. Il interprète des œuvres de Bernstein, Barber et Prokofiev. Le moment le  plus le émouvant est le concerto pour violon op. 14 composé par Samuel Barber en 1939.

Kirill Karabits est habité par la musique, qu’il interprète sans partition. Jusqu’à l’extrémité de ses doigts, son corps exprime jusqu’à la moindre nuance, de la violente entrée en scène des percussions à la délicate ondulation d’instruments à cordes. Le violoniste Gil Shaham semble comme un ange, surhumain dans sa virtuosité et sa sensibilité, comme plongé dans une attitude contemplative.

Photo : Kirill Karabits

Helmut Newton

100519_helmut_newton.1274476700.jpg

Le musée de la photographie de Berlin, ouvert en 2004 dans les locaux d’un ancien casino, abrite 1000 œuvres prêtées par le photographe australien d’origine allemande Helmut Newton (1920 – 2004).

Newton a photographié des célébrités, artistes, hommes politiques, sportifs. Mais c’est sa fascination pour la femme, son obstination à la représenter à la fois impudique et mystérieuse, entre la beauté plastique et la tension érotique.

Une vidéo présente le travail de Newton, les heures passées avec un modèle pour obtenir exactement la lumière, la courbe du corps, l’expression du visage qui feront d’un instantané un trésor pour l’éternité.

Illustration : photo de Helmut Newton. www.helmutnewton.com

Mondes irréels

100519_hommage_goya_odilon_redon.1274475479.jpg

Près du château baroque de Charlottenburg, un quartier de Berlin, se trouve un extraordinaire musée consacré aux mondes surréels : la Collection Scharf Gerstenberg.

Ce musée, une maison bourgeoise articulée autour d’un escalier central à colimaçon agrandi par une aile moderne de verre et de béton, fait face à une autre extraordinaire collection, consacrée à la peinture et à la sculpture du vingtième siècle : la Collection Berggruen. Les surréalistes, Masson, Magritte, Ernst etc. ont naturellement leur place dans la collection Scharf Gerstenberg consacrée aux mondes irréels.

Mais la collection s’intéresse à des artistes qui, dès le 19ième siècle ont cherché à « regarder les yeux fermés », extériorisant dans leur peinture des mondes issus de leur inconscient, avec le minimum d’autocensure. Elle donne une part importante à Goya, directement par son œuvre et par l’hommage que lui rendit Odilon Redon.

La seconde salle est en grande partie, de manière inattendue, à Victor Hugo, et en particulier à son « esquisse d’une île ». Le musée nous offre un magnifique voyage dans l’imaginaire, de Giovanni Batista Pironesi à Salvador Dali et d’Henri Laurens à Joan Mirò. Les explications diffusées par l’audio guide sont d’un très haut niveau.

Illustration : Odilon Redon, hommage à Goya, 1895.