L’origine de la violence

Dans « l’origine de la violence », le metteur en scène Élie Chouraqui montre comment d’une histoire familiale secouée par l’histoire et cachée sous le tapis peuvent naître des peurs incontrôlables aujourd’hui.

Nathan Fabre (Stanley Weber) est né d’une famille bourgeoise catholique. C’est un homme normal, un professeur de littérature sans histoire. Sauf qu’il est parfois pris de crises de colère dans lesquelles il ne se domine pas et frappe. Dans un parking d’aéroport, il s’emporte contre un automobiliste qui le frappe, et Gaby (Miriam Stein), sa fiancée allemande, prend peur et le quitte. Continuer la lecture de « L’origine de la violence »

Ma Loute

« Ma Loute », le dernier film de Bruno Dumont, est une comédie déjantée qui ne laisse pas indifférent.

Il faut d’abord décrire le cadre : la baie d’une petite rivière sur la Côte d’Opale ; un gué que des passeurs font franchir aux vacanciers, à gué ou en barque selon les marées ; sur une falaise, une grande maison bourgeoise inspirée des temples de l’ancienne Égypte ; des dunes où s’enfoncent les pas ; la mer, qui peut être mauvaise ; des rochers d’où l’on arrache des moules ; un minuscule parc à huîtres aménagé. Continuer la lecture de « Ma Loute »

Julieta

Avec « Julieta », Pedro Almodóvar réalise un beau film sur le pouvoir corrosif du sentiment de culpabilité.

À l’âge de cinquante ans, Julieta (Emma Suárez), veuve depuis vingt ans, tente de refaire sa vie avec Lorenzo (Dario Grandinetti). Elle a emménagé dans un nouvel appartement dont elle a évacué le moindre souvenir. Elle envisage de partir vivre au Portugal avec son compagnon. Continuer la lecture de « Julieta »

A touch of sin

Arte TV a récemment diffusé “a touch of sin”, film de Zhang-ke Jia, qui obtint le prix du meilleur scenario au festival de Cannes en 2014.

Le film raconte quatre histoires dans quatre régions de la Chine d’aujourd’hui. Un mineur se bat depuis douze ans pour dénoncer les pots de vin versés lors de la privatisation de la mine. Il se heurte à un mur de déni et d’incompréhension, et son désir de justice vire peu à peu à la paranoïa et à la haine. Lorsqu’il se fait tabasser par des hommes de paille à la solde du patron, lorsque ceux-ci tentent d’acheter son silence, c’en est trop. Il s’arme d’un fusil et abat froidement ceux qui, à ses yeux, sont des corrompus. En passant, il assassine aussi une brute qui fouette son cheval jusqu’au sang. Continuer la lecture de « A touch of sin »