Hymne à la Petite Reine

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La chaine de télévision britannique BBC 4 programme cette semaine un documentaire enthousiaste de Rob Penn, « la course de ma vie, l’histoire de la bicyclette ». C’est un véritable hymne à la Petite Reine.

Journaliste et écrivain, Rob Penn est un passionné de bicyclette. A la fin de ses études, il partit pendant des mois à la découverte du monde sur deux roues. L’argument du film est qu’il cherche à se fabriquer une bicyclette idéale qui dure jusqu’à la fin de sa vie. Il recherche chez des fabricants artisanaux ou industriels les meilleurs pièces possibles sur le  marché : les pneus en Allemagne, les roulements en Italie, les roues en Californie. Il trouve le cadre et la selle dans les Midlands, qui furent jadis la capitale mondiale de l’industrie du cycle, avec des milliers de producteurs et de sous-traitants.

Le reportage raconte l’histoire de la bicyclette, qui est peut-être à l’orée d’un nouvel âge d’or. Le maire de Londres, Boris Johnson parle d’un retour vers le futur : au début du vingtième siècle, 20% des déplacements à Londres se faisaient à vélo ; le pourcentage a baissé jusqu’ à 1% mais s’accroit de nouveau.

Il parle de professionnels amoureux de leur métier : le fabriquant de roues de San Francisco visse les rayons un par un et vérifie leur tension dans un souci de perfection.

Il nous emmène faire du mountain bike en Californie et visiter un sanctuaire à la Madone des cyclistes au détour d’une route en aplomb du Lac de Côme.

Rob Penn vient de publier un livre, « Tout pour le vélo, la poursuite du bonheur sur deux roues ». Transhumances ne manquera pas d’en faire la recension !

Photo : Rob Penn dans le reportage de BBC 4.

La Mort de Danton

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Le National Theatre de Londres donne actuellement Danton’s Death, La Mort de Danton, une pièce de Georg Büchner mise en scène par Michael Grandage.

Georg Büchner né deux ans avant Waterloo et mort à l’âge de 23 ans en 1837, fut fasciné par la révolution française et sa réviviscence dans les rues de Paris en 1830. Considéré comme subversif, il s’exila à Strasbourg. Il y mena de brillantes études de médecine et en parallèle écrivit un roman et des pièces de théâtre, dont Woyceck et La Mort de Danton. Cette dernière est produite par le National Theatre dans une version allégée de Howard Brenton.

La pièce se déroule entre le 25 mars et le 5 avril 1794. Un an plus tôt, le Comité de Salut Public avait été institué. La terreur battait son plein avec les massacres de septembre dans les prisons parisiennes, l’exécution à la guillotine des 21 députés girondins en octobre, le massacre de 6000 prisonniers vendéens en décembre, la liquidation de la fraction hébertiste en mars.

La pièce est construite sur l’antagonisme entre Danton (Toby Stephens) et Robespierre (Elliot Levey). Celui-ci est présenté comme un homme intraverti et solitaire, réprimant son anxiété profonde par un fondamentalisme : la vertu et la révolution vont générer le monde, il faut aller de l’avant. Il trouve en Saint-Just (Alec Newman) son tribun : pourquoi avoir peur du sang ? Comme la lave d’un volcan, la révolution avance inexorablement et il est naturel qu’elle prenne des vies.

Danton est un homme complexe. Il aime les plaisirs et les femmes. Il est certes un acteur convaincu de la Révolution, mais il est conscient des erreurs commises, comme celle d’avoir créé le tribunal révolutionnaire et mis en route une mécanique infernale. Mais comment arrêter une machine infernale qu’on a soi-même mise en route ? La machine s’arrêtera enfin, trois mois après qu’il fût guillotiné, lorsque le dernier acteur majeur du drame, Robespierre, y succomba lui-même.

Photo : The Guardian.

Du Greco à Dali

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Amateurs parisiens de la peinture espagnole, dépêchez-vous : le dernier jour de l’exposition « du Greco à Dali » au musée Jacquemart – André est dimanche premier août !

La référence au Greco de cette exposition extraite de la collection Pérez Simón est un peu abusive : il n’y a de lui qu’une toile de format miniature. En revanche, on y trouve de nombreux chefs d’œuvre de Dali, aux côtés de Ribera, Murillo ou Picasso.

Je retrouve avec plaisir l’œuvre de Joaquín Sorolla, dont nous aimions visiter la maison musée à Madrid. Le traitement de la lumière est exceptionnel.

Un chef d’œuvre de l’exposition est le portrait de femme andalouse peint par Julio Romero de Torres vers 1925 – 1930.

Illustration : Soleil du Matin, par Joaquín Sorolla y Bastida (1901).

Site Internet de l’exposition : www.cultrurespaces-minisite.com/greco-dali.

Site Internet du musée Sorolla à Madrid : http://www.museosorolla.mcu.es/.

My Hamlet

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Le Palace Theatre de Watford vient de présenter « My Hamlet », une interprétation originale de la pièce de Shakespeare en association avec le Fingers Theatre de Tbilissi (Géorgie).

La pièce « My Hamlet » est programmée au Fringe Festival d’Edimbourg (festival parallèle) du 5 au 29 août et est produite à Watford en avant-première Une femme de ménage (Linda Marlowe) nettoie la scène d’un théâtre où vient de se jouer Hamlet. La tête pleine du texte de Shakespeare, elle décide de jouer seule, et pour elle seule, « son » Hamlet. Elle se trouve entourée de marionnettes des personnages auxquels tour à tour elle prête sa voix.

Le décor est minimal : un cadre sert de miroir et de scène de marionnettes ; les tiroirs d’un buffet sont tour à tour les meubles du palais d’Hamlet et des cercueils. L’éclairage et la musique accentuent les phases du drame. Par moments, la récitante est seule en scène. Des doigts costumés se glissent subrepticement et prennent part à l’action. Ils sont animés par des marionnettistes vêtus de sombre et gantés qui se trouvent physiquement sur la scène mais sont quasiment transparents.

Linda Marlowe comptait déjà Hamlet à son répertoire. Dans cette version condensée et monologuée, elle est impressionnante.

Photo de la pièce « My Hamlet »