Galles du Sud

Nous avions eu l’occasion l’an dernier de visiter le Pays du Galles du Nord. Nous profitons d’un long week-end pour découvrir la Péninsule de Pembroke, la pointe sud-ouest du Pays de Galles.

 Le temps est plutôt pluvieux, mais les précipitations nous épargneront lorsque nous randonnerons sur le sentier littoral.

 Notre hôtel est à Tenby, un bourg occupant un promontoire bordé à l’ouest et à l’est par deux plages de sable. Il est encore aujourd’hui entouré par des fortifications élevées au Moyen-âge. En raison de l’exigüité de l’emplacement intra muros, les immeubles sont de plusieurs étages. La plupart sont peints de couleurs vives, et le site n’est pas sans rappeler l’Italie et en particulier les Cinque Terre. Le petit port de pêche et de plaisance est à sec à marée basse, et la mer se retire sur plusieurs centaines de mètre. Au loin, la côte se dissipe dans une brume tout en nuances.

 Au sommet du village, dans l’enceinte de l’ancien château, le musée municipal présente des œuvres des peintres gallois Augustus John et de sa sœur Gwen John.

 A une cinquantaine de kilomètres au nord, nous rejoignons St Davids, qui fut au Moyen-âge un lieu de pèlerinage important et une base pour l’évangélisation de l’Irlande toute proche. Le plafond en bois de chêne est splendide. En ce dimanche matin, la cathédrale sent bon l’encens et est pleine des vibrations du grand orgue. C’est un lieu vivant, tout opposé au palais épiscopal voisin dont on visite les ruines.

 Le sentier côtier offre plus d’une centaine de kilomètres de randonnée. Nous commençons notre promenade par « White Sands », un « spot » de surf réputé. A mesure que nous nous éloignons de la plage, nous sommes gagnés par un sentiment d’austère beauté, entre les falaises de roches noires brisées et rongées par l’érosion et le maquis rendu modeste par la lutte incessante avec le vent du large.

 Photo « transhumances » : le sentier Côtier du Pembrokeshire.

Le National Museum de Cardiff

Nous devons à une pluie persistante sur notre route vers les sentiers de randonnée de la Péninsule de Pembroke, en Galles du Sud, la visite du musée de Cardiff. Nous en sommes sortis émerveillés.

 Le premier étage du musée est consacré à la peinture et à la sculpture. On y trouve des chefs d’œuvre de Monet, Renoir, Turner ou Rodin. On y admire une exposition temporaire sur Toulouse Lautrec.

 Nous avons vu récemment à la télévision un reportage sur deux peintres gallois, James Dickinson Innes (1887 – 1914) et Augustus Jones (1878 – 1961), qui travaillèrent ensemble en 1911 – 1912 sur les paysages du mont Arenig, au nord du Pays de Galles, faisant pénétrer en Grande Bretagne l’esthétique des impressionnistes et de leurs successeurs. Les paysages d’Innes sont magnifiques. C’est par ses portraits qu’Augustus John est davantage connu : le musée de Cardiff expose un portrait du poète gallois Dylan Thomas (1878 – 1953), réalisé en 1936, qui capture l’âme de cet homme exceptionnel qui impressionna tant Robert Zimmerman qu’il changea son nom en Bob Dylan.

 

Nous retrouvons d’Augustus John au musée de Tenby, sa ville natale. Plusieurs œuvres sont présentées, dont un portrait de sa sœur Gwen qui fit sa carrière de peintre en France, commençant, pour gagner sa vie, par poser pour Rodin dont elle devint la maîtresse.

 Il y a des trésors dans ce musée. Les « mineurs retournant du travail un soir humide » (1953) est fondé sur le contraste entre le noir du pays minier et la lumière crépusculaire qui se reflète sur le sol détrempé. Les tableaux de John Piper offrent le même style de contrastes.

 Illustrations : Mount Arenig par James Dickinson Innes et Portrait de Dylan Thomas par Augustus John.

La Cathédrale de Chichester

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La Cathédrale de Chichester, un gros bourg à une centaine de kilomètres au sud de Londres, près de Portsmouth, allie des expressions artistiques de plusieurs siècles, jusqu’aux plus modernes.

Construite de 1091 à 1184 dans une jolie pierre de couleur claire, la Cathédrale de Chichester allie les styles roman et gothique. Cette hétérogénéité ne nuit pas à l’harmonie de l’ensemble. Au contraire, les responsables de l’édifice veulent éviter d’en faire un musée médiéval : des œuvres d’art contemporaines élèvent l’âme des fidèles qui prient dans ce temple et pour les mécréants que la visitent.

Un vitrail de Marc Chagall a été posé en 1978 : éclatant de couleurs fauves, il illustre le psaume 150 « que tout ce qui respire chante Yahvé » ! Derrière le maître autel, une immense tapisserie de John Piper, tissée à Aubusson en 1966, a pour sujet la Sainte Trinité, à qui la Cathédrale est dédiée. Dans une chapelle latérale, une jolie peinture de Graham Sutherland montre le Christ apparaissant à Marie Madeleine au matin de Pâques. Le baptistère, en pierre de Cornouailles avec un bassin en cuivre, a été conçu par John Skelton en 1983 ; une toile de Hans Feibusch (1951) représente le baptême du Christ.

Nous avions ressenti la même émotion à la Cathédrale de Palma de Majorque. Le chœur et ses chapelles latérales sont consacrés au Saint Sacrement. Le chœur a été décoré par Antoni Gaudi au début du vingtième siècle ; dans la chapelle nord est présenté un retable peint par Jaume Blanquer en 1641 ; la décoration de la chapelle sud est l’œuvre de l’artiste local Miquel Barceló, né en 1957.

Après Chichester, nous visitons Pelworth House, distante d’une vingtaine de kilomètres. Ce manoir, construit au dix septième siècle, contient de véritables trésors de peinture et de sculpture, en particulier une très vaste de collections de Turner. Mais on y respire le passé, et on a hâte de marcher à grandes enjambées dans l’immense parc qui l’environne.

Photo « transhumances » : le vitrail de Chagall dans la Cathédrale de la Trinité à Chichester.

La Tamise à Richmond

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Se promener sur les rives de la Tamise à Richmond offre une grande variété de sensations, de l’animation des quais autour du pont à la quiétude des pâturages en bordure du fleuve à Ham House, un manoir du dix septième siècle.

Notre excursion au sud de Londres commence par Wimbledon. Dans des hangars d’une zone industrielle travaillent des dizaines d’artistes. Deux fois par an, ils font porte ouverte dans le cadre d’un « Open Studios Art Show ». Nous sommes venus rendre visite à Khilna, une amie de Brigitte qui est l’une des exposantes.

Nous stationnons la voiture sur le parking de Ham House, un manoir au bord de la Tamise situé à environ 2 km à pied de Richmond. La maison a été aménagée vers 1670 par la Comtesse Elizabeth de Dysart. Pratiquement jamais remaniée depuis, elle constitue un témoignage de l’architecture et des arts décoratifs au dix-septième siècle.

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La promenade le long des rives de la Tamise est délicieuse. On longe successivement une forêt puis des prairies, en contrebas du parc de Richmond. Sur la rivière croisent des bateaux de tourisme et voguent des quantités de barques et de canoës. A Richmond, sur les quais en amont et en aval du pont construit à la fin du dix-huitième siècle, les passants profitent de cette belle après-midi de printemps. A la terrasse d’un café, deux musiciens chantent du rock ; un groupe de femmes, talons aiguille, perruques colorées, minijupes, célèbre dans la joie l’enterrement d’une vie de jeune fille ; un couple partage un smoothie à la mangue.

Photos « transhumances »