Boris Bike

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Le maire de Londres Boris Johnson vient d’inaugurer l’émule londonien du « Vélib ».

Le nom officiel du système est « Barclays Cycle Hire », mais les londoniens l’ont immédiatement rebaptisé « Boris Bike », du prénom de leur maire charismatique. 5000 bicyclettes sont en location, réparties entre 315 stations.

Depuis 10 ans, le nombre de déplacements à bicyclette à Londres s’est accru de 117%. La crise aidant, les achats de bicyclettes ont augmenté de 25% au Royaume Uni au cours des trois dernières années ; les achats d’automobile ont diminué de 13%.

Dans The Independant du 1er août, la journaliste Susie Mesure indique qu’il faudra investir massivement dans les pistes cyclables et limiter la place des voitures si l’on veut vraiment atteindre l’objectif officiel, décupler la part du vélo dans les déplacements urbains.

Dans la première moitié du vingtième siècle, le vélo était le moyen de transport de la classe ouvrière. Susie Measure révèle que la bicyclette est maintenant l’apanage des classes aisées. Les ménages se situant dans le premier quintile de revenu parcourent 77 miles par an ; ceux qui se situent dans le dernier quintile parcourent seulement 32 miles.

Photo : Boris Johnson inaugure le Barclays Cycle Hire devant le London Eye.

Black Country

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Le Musée Vivant du Pays Noir (Black Country Living Museum) à Dudley, dans la grande banlieue nord-ouest de Birmingham, fait revivre l’histoire d’une région minière qui reste fortement industrielle.

Plus qu’un musée, il s’agit d’un parc d’attraction pour les enfants comme pour les adultes. On ne sait jamais bien quelle tranche du passé il s’agit de faire revivre : les années 1800 se fondent allègrement avec les années 1950 dans l’exaltation d’un passé où le pays noir était l’atelier du monde. On est transporté par un trolleybus à étage qui n’existe plus nulle part, on est interpellé par la vendeuse de fruits et légumes au seuil de sa boutique des années trente, on subit une leçon de lecture dans l’école primaire sous la baguette d’une maîtresse tout droit sortie de Dickens, on assiste au travail du forgeron.

L’attraction le plus impressionnante est une mine de charbon juste sous le niveau du sol. Dans l’obscurité, le froid et l’humidité on découvre des mannequins affairés aux tâches que les mineurs exécutaient au dix-neuvième siècle. Le degré de précarité de la vie de ces hommes est impressionnant. On comprend pourtant la fierté qu’ils tiraient de l’extraction du coke qui allait mouvoir les machines et réchauffer les humains.

Il y a des manèges et des balançoires. Ils datent des années 1930. La chapelle méthodiste, désaffectée lors de la création du musée, a été de nouveu ouverte au culte.

Photo « transhumances » : carreau de mine au Black Country Living Museum. Site Internet : www.bcml.co.uk

Les Quakers au cœur de la révolution industrielle

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Abraham Darby, l’inventeur à Iron Bridge de la réduction du fer par le coke, était un Quaker.

L’appartenance d’Abraham Darby à la Société Religieuse des Amis (aussi appelés Quakers), mouvement religieux apparu dans la seconde moitié du dix-septième siècle, ne doit rien au hasard.

Les Quakers professent que les gens ordinaires pouvaient avoir une expérience directe du Christ Eternel, sans la médiation d’un clergé. Ils pensent que les hommes sont nés égaux. Leurs mots clés sont paix, égalité, intégrité, simplicité. Ils refusent de prêter serment, ce qui les exclut a priori des fonctions publiques. Beaucoup de Quakers se firent industriels car c’était l’espace de liberté qui s’ouvrait à eux. Pour mentionner quelques uns des plus fameux, John Cadbury, fondateur de la chocolaterie et de la ville verte de Bournville, près de Birmingham, et les frères Clark, fondateurs de la marque de chaussures Clarks.

Des banques (Barclays, Lloyds) et des institutions humanitaires (Amnesty International, Greenpeace, Oxfam) ont pour origine des Quakers.

La visite de la maison Darby est émouvante dans sa simplicité. A quelques centaines de mètres se trouve le petit cimetière Quaker. Les corps ont été enterrés sous la pelouse d’un étroit enclos bordé de hauts murs. Les pierres tombales, sans rien qui distingue le maitre du serviteur, sont alignées le long des murs.

Photo « transhumances » : cimetière Quaker à Coolbrookdale, Iron Bridge, Telford.

BBC Proms

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Les concerts promenade de la BBC (BBC Proms) constituent un événement majeur de la vie culturelle et artistique de Londres pendant l’été.

Les BBC Proms sont un signe de l’enracinement de la musique dans la culture anglaise et de sa vitalité. Il s’agit d’offrir pendant l’été des concerts auxquels les gens peuvent aller décontractés en sortant du travail ou après s’être promenés au parc en famille. Les Concerts Promenade Henry Moore (« Proms ») en sont à leur cent seizième saison. Cette année, outre de multiples manifestations à Londres et dans d’autres villes, 76 concerts sont organisés Royal Albert Hall, une gigantesque structure circulaire en briques surmontée d’une coupole en acier, capable d’accueillir des milliers de spectateurs. Les concerts sont souvent radiodiffusés en direct sur Radio BBC 3 ou télévisés sur BBC 4, et disponibles pendant sept jours sur www.bbc.co.uk/iplayer.

Le Royal Albert Hall comporte deux contingents de places debout, dans une galerie au-dessus du cercle supérieur des places assises et dans « l’arène », un espace vide immédiatement sous la scène.  Les spectateurs debout semblent participer à une célébration religieuse. Leur attention est intense.

Malgré sa taille immense de l’auditorium, l’acoustique est excellente. Chacun s’efforce d’accueillir la musique avec un respectueux silence. Toutefois, dès la pause après le premier mouvement, la foule est prise d’une frénésie cathartique comme si la grippe porcine s’abattait de nouveau brutalement sur Londres ; au vacarme des tousseurs succède celui des rieurs !

Les concerts commencent généralement à 19h30 et durent deux heures, ce qui permet aux spectateurs de rentrer en banlieue.  La première partie associe des œuvres de compositeurs classiques et contemporains, la seconde, après l’entracte, est consacrée à une œuvre majeure d’un compositeur renommé. Le 2 août, le « Prom 22 » présentait le London Symphonic Orchestra sous la direction de Jonathan Nott, avec le pianiste Laurent Aimard.  En première partie furent joués un concerto de Mozart, un morceau de piano du compositeur György Ligeti (1923 – 2006), repris par Stanley Kubrick dans Wide Eyes Shut, et un concerto de George Benjamin (né en 1960). Deux symphonies de Ravel constituaient la seconde partie.

Le public est de connaisseurs. L’émotion est palpable et c’est une ovation qui salue les musiciens.

Photo BBC : un BBC Prom.