Black Country

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Le Musée Vivant du Pays Noir (Black Country Living Museum) à Dudley, dans la grande banlieue nord-ouest de Birmingham, fait revivre l’histoire d’une région minière qui reste fortement industrielle.

Plus qu’un musée, il s’agit d’un parc d’attraction pour les enfants comme pour les adultes. On ne sait jamais bien quelle tranche du passé il s’agit de faire revivre : les années 1800 se fondent allègrement avec les années 1950 dans l’exaltation d’un passé où le pays noir était l’atelier du monde. On est transporté par un trolleybus à étage qui n’existe plus nulle part, on est interpellé par la vendeuse de fruits et légumes au seuil de sa boutique des années trente, on subit une leçon de lecture dans l’école primaire sous la baguette d’une maîtresse tout droit sortie de Dickens, on assiste au travail du forgeron.

L’attraction le plus impressionnante est une mine de charbon juste sous le niveau du sol. Dans l’obscurité, le froid et l’humidité on découvre des mannequins affairés aux tâches que les mineurs exécutaient au dix-neuvième siècle. Le degré de précarité de la vie de ces hommes est impressionnant. On comprend pourtant la fierté qu’ils tiraient de l’extraction du coke qui allait mouvoir les machines et réchauffer les humains.

Il y a des manèges et des balançoires. Ils datent des années 1930. La chapelle méthodiste, désaffectée lors de la création du musée, a été de nouveu ouverte au culte.

Photo « transhumances » : carreau de mine au Black Country Living Museum. Site Internet : www.bcml.co.uk

Les Quakers au cœur de la révolution industrielle

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Abraham Darby, l’inventeur à Iron Bridge de la réduction du fer par le coke, était un Quaker.

L’appartenance d’Abraham Darby à la Société Religieuse des Amis (aussi appelés Quakers), mouvement religieux apparu dans la seconde moitié du dix-septième siècle, ne doit rien au hasard.

Les Quakers professent que les gens ordinaires pouvaient avoir une expérience directe du Christ Eternel, sans la médiation d’un clergé. Ils pensent que les hommes sont nés égaux. Leurs mots clés sont paix, égalité, intégrité, simplicité. Ils refusent de prêter serment, ce qui les exclut a priori des fonctions publiques. Beaucoup de Quakers se firent industriels car c’était l’espace de liberté qui s’ouvrait à eux. Pour mentionner quelques uns des plus fameux, John Cadbury, fondateur de la chocolaterie et de la ville verte de Bournville, près de Birmingham, et les frères Clark, fondateurs de la marque de chaussures Clarks.

Des banques (Barclays, Lloyds) et des institutions humanitaires (Amnesty International, Greenpeace, Oxfam) ont pour origine des Quakers.

La visite de la maison Darby est émouvante dans sa simplicité. A quelques centaines de mètres se trouve le petit cimetière Quaker. Les corps ont été enterrés sous la pelouse d’un étroit enclos bordé de hauts murs. Les pierres tombales, sans rien qui distingue le maitre du serviteur, sont alignées le long des murs.

Photo « transhumances » : cimetière Quaker à Coolbrookdale, Iron Bridge, Telford.

BBC Proms

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Les concerts promenade de la BBC (BBC Proms) constituent un événement majeur de la vie culturelle et artistique de Londres pendant l’été.

Les BBC Proms sont un signe de l’enracinement de la musique dans la culture anglaise et de sa vitalité. Il s’agit d’offrir pendant l’été des concerts auxquels les gens peuvent aller décontractés en sortant du travail ou après s’être promenés au parc en famille. Les Concerts Promenade Henry Moore (« Proms ») en sont à leur cent seizième saison. Cette année, outre de multiples manifestations à Londres et dans d’autres villes, 76 concerts sont organisés Royal Albert Hall, une gigantesque structure circulaire en briques surmontée d’une coupole en acier, capable d’accueillir des milliers de spectateurs. Les concerts sont souvent radiodiffusés en direct sur Radio BBC 3 ou télévisés sur BBC 4, et disponibles pendant sept jours sur www.bbc.co.uk/iplayer.

Le Royal Albert Hall comporte deux contingents de places debout, dans une galerie au-dessus du cercle supérieur des places assises et dans « l’arène », un espace vide immédiatement sous la scène.  Les spectateurs debout semblent participer à une célébration religieuse. Leur attention est intense.

Malgré sa taille immense de l’auditorium, l’acoustique est excellente. Chacun s’efforce d’accueillir la musique avec un respectueux silence. Toutefois, dès la pause après le premier mouvement, la foule est prise d’une frénésie cathartique comme si la grippe porcine s’abattait de nouveau brutalement sur Londres ; au vacarme des tousseurs succède celui des rieurs !

Les concerts commencent généralement à 19h30 et durent deux heures, ce qui permet aux spectateurs de rentrer en banlieue.  La première partie associe des œuvres de compositeurs classiques et contemporains, la seconde, après l’entracte, est consacrée à une œuvre majeure d’un compositeur renommé. Le 2 août, le « Prom 22 » présentait le London Symphonic Orchestra sous la direction de Jonathan Nott, avec le pianiste Laurent Aimard.  En première partie furent joués un concerto de Mozart, un morceau de piano du compositeur György Ligeti (1923 – 2006), repris par Stanley Kubrick dans Wide Eyes Shut, et un concerto de George Benjamin (né en 1960). Deux symphonies de Ravel constituaient la seconde partie.

Le public est de connaisseurs. L’émotion est palpable et c’est une ovation qui salue les musiciens.

Photo BBC : un BBC Prom.

Iron Bridge

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La vallée de la Severn près de Telford (50 km au nord-ouest de Birmingham) est une agréable et instructive destination de promenade.

Le site d’Iron Bridge a été inscrit au patrimoine mondial de l’humanité. En son cœur se trouve le premier pont construit en acier dans le monde (1781). Se promener le long des berges de la Severn est particulièrement agréable. La promenade est aussi culturelle. C’est ici qu’est véritablement née la révolution industrielle. Pas moins de 10 musées la célèbrent dans un site qui s’étale sur plus de 7 kilomètres.

Les musées sont regroupés en pôles, Iron Bridge lui-même, mais aussi Coalbrookdale (musée du fer), Coalport (musée de la porcelaine chinoise et musée de la céramique) et Blists Hill (ville victorienne). La visite de Coalbrookdale est particulièrement émouvante : on y visite le four dans lequel Abraham Darby réalisa en 1709 pour la première fois la réduction du fer au moyen du coke au lieu du charbon de bois, ouvrant ainsi la voie à la production industrielle de l’acier. A proximité du musée du fer, « Enginuity » propose aux jeunes et moins jeunes une initiation ludique à la technologie.

La vallée de la Severn était depuis longtemps un lieu de production d’acier : on y trouve du minerai de fer, de la chaux et les chutes d’eau nécessaires pour mettre en mouvement des volants animant les soufflets pour activer la combustion. Au dix-neuvième siècle, en perçant un canal souterrain, on trouvera même un gisement de goudron que l’on ne tarda pas à exploiter. Mais le passage au stade industriel devint possible lorsque la houille se substitua au bois. Même en organisant les plantations et les coupes par rotation, le bois ne fournissait pas la quantité nécessaire ; le coke dégage beaucoup plus de chaleur, et permet d’isoler un acier plus pur et facile à travailler.

Le musée du fer expose des quantités d’objets réalisés en acier, depuis les machines à vapeur jusqu’aux cuisinières, aux charpentes et aux sculptures.

Photo « transhumances » : les arches du pont de fer.  Site Internet http://www.ironbridge.org.uk/.