Photo transhumances, jardin botanique de Ventnor, Ile de Wight
Catégorie : Grande Bretagne
The Ghost Writer
Le dernier film de Roman Polanski, The Ghost Writer, est un excellent thriller qui fait écho à l’actualité de la Grande Bretagne.
La première scène de « The Ghost Writer » donne froid dans le dos. Un ferry arrive au port, de nuit sous une pluie épaisse. L’équipage s’active à faire débarquer les véhicules, mais un 4×4 BMW reste sur le pont sans passager. On découvrira plus tard son conducteur noyé rejeté par la mer sur une plage de l’île. On saura que cette île est située au large de Boston et qu’elle sert de refuge à Adam Lang, ancien premier ministre de Grande Bretagne.
Adam Lang est l’objet de manifestations incessantes d’opposants à la guerre d’Irak. Il est maintenant menacé de poursuites par le Tribunal Pénal International pour avoir autorisé des vols emmenant des hommes suspects de terroristes vers des centres de torture. Il vit reclus avec sa femme Ruth et son entourage dans une maison de béton et de verre ouvrant sur les dunes et sur l’océan. L’homme noyé est le « ghost writer », le « nègre » qui devait l’aider à rédiger ses mémoires.
Un autre nègre est embauché à prix d’or pour achever le travail commencé. Mais l’homme, joué par Erwan Mc Gregor, se rend compte de ce que son prédécesseur avait découvert une insupportable vérité : les liens de l’ancien premier ministre avec un agent de la CIA. Son pro-américanisme ne serait pas imputable à ses convictions, mais à une trahison. Peu à peu, le « ghost writer » se coule, épouvanté mais consentant, dans le destin qui avait conduit son prédécesseur à la mort.
L’atmosphère du film est oppressante du début à la fin, à cause de la captivité de Lang dans une île elle-même isolée et d’un climat hostile, froid et pluvieux. Les acteurs, en particulier Pierce Brosnan (Adam Lang) et Olivia Williams (Ruth Lang) sont magnifiques.
Photo du film « The Ghost Writer »
Fièvre du football
La fièvre du football s’est emparée de l’Angleterre comme de nombreuses autres nations.
Bien que la Coupe du Monde de football ait commencé de manière décevante pour l’Angleterre (1-1 contre les Etats-Unis), les supporters anglais croient que leur équipe peut aller en finale et l’emporter. Ils ont les joueurs d’exception, tels Romney, Gerrard ou Lampard. Ils ont un sélectionneur aux nerfs d’acier, Fabio Capello, recruté en Italie pour faire fonctionner ensemble ces individualités brillantes. Ils ont même eu leur commedia dell’arte, avec la destitution comme capitaine de John Terry, coupable d’avoir eu une « affaire » avec l’ancienne fiancée d’un coéquipier.
Dans les rues, les bars montent des écrans improvisés pour la vidéoprojection. Dans beaucoup d’entreprises, la projection des principaux matchs est prévue dans les locaux et horaires de travail. Dans les rues, de nombreuses voitures arborent le drapeau de l’Angleterre.
Photo « transhumances » : « mini » aux couleurs de l’Angleterre à Hampstead
Victoria à l’île de Wight
La Reine Victoria (1819 – 1901) et le Prince Consort Albert aimaient à passer des vacances dans une grande villa de l’Ile de Wight, Osborne House.
La visite d’Osborne House est intéressante à plus d’un titre. Elle fut le cadre de l’émergence du concept de « famille royale » tel que nous le connaissons aujourd’hui, entre une intimité protégée – Osborne House est un palais à taille humaine, avec pour annexe un « chalet suisse » encore plus privé – et un sens de la mise en scène qui annonce la « presse people ».
Le style de l’édifice fait davantage penser à l’Italie qu’à Buckingham Palace. Les œuvres d’art collectionnées par Victoria et Albert révèlent un goût artistique assez sûr et, malgré la réputation de puritanisme de l’ère victorienne, une certaine impertinence.
La salle la plus intéressante du palais est la salle Durbar, construite en 1890 en style inspiré d’Inde pour accueillir les innombrables cadeaux de prix reçus par l’Impératrice de ses fidèles sujets.
Victoria et Albert rêvaient d’installer la paix en Europe par la natalité royale. Ils s’employèrent à marier leurs nombreux enfants dans les familles royales du Vieux Continent dans l’espoir qu’en cas de tension les cousins couronnés joueraient l’apaisement. On sait ce qu’il advint de ce projet en 1914. Il reste que de nombreux prétendants aux trônes et quelques souverains régnants descendent en ligne directe de la Reine Victoria. Juan Carlos, le roi d’Espagne, est de ceux-là.
C’est enfin à Osborne House que Victoria mourut en janvier 1901. Sa chambre est restée telle qu’elle était alors. Seule une plaque et des photos évoquent son décès à l’âge de 82 ans, après un règne de 64 ans.
Photo « transhumances » : Osborne House, Ile de Wight