Ashmolean Museum à Oxford

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L’exposition « les Préraphaélites et l’Italie » nous a donné l’occasion de connaître le Musée Ashmolean d’Oxford, qui vient d’être rénové.

A vrai dire, l’exposition « les Préraphaélites et l’Italie », qui s’est achevée le 5 décembre, nous a déçus. Nous aimons cette « fraternité » de peintres anglais du milieu du dix-neuvième siècle qui prétendait renouer avec la spontanéité et la naturalité d’avant Raphaël : Rossetti, Hunt, Millais ont profondément marqué l’esthétique en Grande Bretagne. Mais les tableaux rassemblés ne sont pas les meilleurs et leur éclairage est détestable. L’intérêt de l’exposition repose principalement sur l’évocation de la personnalité de Ruskin, un passionné de l’art italien, qu’il fit connaître et préserver ; Ruskin fut un sponsor des préraphaélites. Les peintures du lac de Côme ou de la cathédrale de Lucques ont ranimé de chers souvenirs.

Il est étonnant que la mise en scène de l’exposition ait été ratée. La rénovation de l’Ashmolean, qui se flatte d’être le premier musée public de Grande Bretagne (depuis 1683) est un grand succès. Le musée offre un condensé de l’art à travers les époques et les continents. Les pièces présentées sont souvent exceptionnelles, et l’éclairage souligne leur beauté. Les explications sont lisibles. Nous regrettons de n’avoir le temps de louer un audio-guide : il constitue certainement un cours d’histoire de l’art complet, appuyé sur la matérialité des collections présentées.

Illustration : Le premier anniversaire de la mort de Béatrice par Dante Gabriele Rossetti. Site Internet de Ashmolean Museum : http://www.ahsmolean.org.uk

Christmas Party

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La Christmas Party est un moment fort de la vie de la structure de 150 personnes que je dirige en Grande Bretagne.

Le Social Committee, chargé de l’organisation des fêtes de l’entreprise, a réservé cette année une magnifique salle du siège de la British Medical Association à Londres. La contribution est de £10 pour les membres du personnel, de £15 pour leurs « partners », terme politiquement correct pour désigner leur conjoint de l’un ou l’autre sexe.

Un autocar nous amène de Watford à Londres. Beaucoup de convives ont revêtu la tenue de soirée, mais la tenue de ville ne choque pas. La soirée commence par un apéritif au champagne. Une caricaturiste croque le portrait de plusieurs convives, et c’est une occasion de rires et de commentaires partagés. Le dîner est organisé par tables de huit ou dix convives en fonction des désirs de participants. Ils souhaitent en général se retrouver avec ceux qu’ils connaissent bien, de sorte que la géographie de la salle est le reflet presque exact de l’organigramme : Risques, Contentieux, Commercial…

La musique de fond s’interrompt entre l’entrée et le plat principal pour le discours que je prononce en tant que Managing Director. Dans l’après-midi a éclaté comme un coup de tonnerre avec la nouvelle de l’éviction de notre directeur général à Paris, Jérôme Cazes. Je rappelle combien Jérôme a fortement marqué tous les aspects de notre vie d’entreprise. Je dis aussi qu’il ne faut pas avoir peur du changement car, de restructurations en plan de crise, nous avons fini par l’apprivoiser ! Depuis trois ans, nous avons progressé, nous sommes plus présents sur notre marché, nous connaissons mieux nos risques, nous travaillons davantage en équipe.

Au dessert, « Father Christmas » fait son entrée et préside au tirage d’une loterie. Commence alors le disco et l’open bar. Ce que j’écrivais en 2006 du « Jantar de Natal » à Lisbonne se vérifie de nouveau. « Plusieurs jeunes femmes se lancent dans la danse, on va d’une table à l’autre pour se saluer, se retrouver et passer un moment ensemble. C’est comme si l’entreprise quittait sa personnalité juridique pour prendre corps,  ou plus précisément pour prendre la forme de dizaines de corps en mouvement, des corps en couleurs et en clameurs, des corps rythmés qui se révèlent, se rapprochent et se détachent. »

En observant la piste de danse, je me rends compte de l’internationalité de notre entreprise : il y a probablement là une bonne vingtaine de nationalités représentées, des cinq continents. Malgré l’alcoolémie croissante de quelques jeunes collaborateurs qui dansent bouteille de bière à la main, l’ambiance est franchement gaie, détendue et amicale. Nous passons un bon moment, typiquement londonien par sa tranquille simplicité.

Photo de Londres à l’approche de Noël, Blanca Majó / José Pastor

A La Réunion, le Domaine du Grand Hazier

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A Sainte Suzanne, à 20km à l’est de Saint Denis de la Réunion, on visite la maison et le verger tropical du domaine du Grand Hazier (hazier signifie bosquet en vieux français). Avec cet article s’achève la série consacrée à notre voyage à La Réunion en novembre 2010.

La grande maison se trouve à l’extrémité d’une allée bordée de cocotiers au milieu de champs de canne. De magnifiques flamboyants bordent l’ancienne écurie, aujourd’hui transformée en vanillerie.

La maison elle-même, construite en 1913, est en mauvais état, malgré une première vague de restaurations il y a quelques années. D’autres travaux sont prévus après la prochaine saison des pluies. Elle permet toutefois de se rendre compte de l’architecture créole. Nous sommes accueillis par une vaste varangue (terrasse), l’une des quatre que compte la maison, une par façade. Toutes les portes sont ouvertes, y compris celle de la vaste chambre où est alitée l’ancêtre du domaine, une dame de 93 ans qui a initié les visites du domaine et se trouve maintenant grabataire. La télévision à écran plat est la seule concession à la modernité.

La visite est guidée par Joseph Chassagne, son neveu. Il nous emmène dans le bureau de son grand-père, qui acheta en 1903 ce domaine dont l’existence remonte au dix-huitième siècle. Il commente la correspondance entre celui-ci et son père alors qu’âgé de 15 ans, il partit faire ses études en métropole vers 1860. Il nous montre le registre des ouvriers agricoles pendant la première guerre mondiale : plusieurs quittent le domaine car ils sont mobilisés pour participer au conflit dans le nord de la France.

Nous visitons le verger tropical. Des mots abstraits prennent soudain la consistance de fibres, de volumes, de couleurs et de parfums : camphre, cannelle, cacao. Il y a des ananas, des manguiers, des letchis. Des bambous poussent de 40cm par jour, jusqu’à atteindre 25 mètres de hauteur. Suspendus à des lianes enroulées autour de troncs d’arbre, les jacques peuvent peser plus de 20 kg : on en fait de délicieux caris, associés à de la viande de porc fumée (boucanée). Nous découvrons des saveurs inconnues, telle celle du bilimbi, acide comme le citron. Nous humons les essences des feuilles de l’arbre « quatre épices ».

Nous sommes enivrés de sensations.

Photo « transhumances ».

A la Réunion, les cascades Langevin

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Les cascades Langevin sont l’une des attractions touristiques du Sud de l’Ile de La Réunion.

La Rivière Langevin prend sa source dans une gigantesque anfractuosité au flanc du Piton de La Fournaise, le volcan de La Réunion. On remonte son cours sur plusieurs kilomètres avant de rencontrer une première cascade, puis, après quelques lacets abrupts, une seconde, plus majestueuse.

Nous nous baignons dans l’eau turquoise de la première cascade. L’eau est froide et s’immerger demande un effort. Mais une fois dans l’eau claire, l’expérience vaut la peine. On nage au coeur d’un vaste théâtre minéral et végétal bordé de parois vertigineuses. Malgré le crépitement des chutes, on discerne le chant des oiseaux qui survolent le site. Le corps est lavé des poussières et de la sueur accumulées sous la chaleur tropicale. On plonge la tête sous l’impact des chutes, et l’on admire le bouillonnement sous la surface.

La Réunion était considérée au dix-septième siècle comme un refuge miraculeux par les marins de l’Océan Indien. Ils y faisaient provision d’une eau douce pure et fraîche. Visiter la ravine Langevin, c’est renouer avec l’histoire.

Photo « transhumances »