Maubuisson

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 La station de Maubuisson, sur la commune de Carcans en Gironde, est un petit paradis pour les vacanciers.

La station de Maubuisson a été créée dans les années 1970 sur le bord sud du lac de Carcans Hourtin, à 70 km au nord ouest de Bordeaux. Elle appartient géographiquement au Médoc, connu pour les vignobles grimpant sur les collines le long de la Gironde (Margaux, Saint Estèphe…). A l’ouest du vignoble et jusqu’à l’Océan s’étend une immense pinède plantée à partir de la fin du 18ième siècle pour assainir les marais. Le lac, ou plutôt l’étang de Carcans Hourtin est, par sa superficie, le plus grand de France bien que sa profondeur n’excède guère 4 mètres. Il s’est constitué, derrière la dune côtière, par l’accumulation d’eaux de ruissellement. Il communique avec le lac de Lacanau, plus au sud, lui-même relié par canal au Bassin d’Arcachon.

La station est située entre le bourg de Carcans, à l’intérieur des terres, et Carcans Plage, sur l’Océan. Une route relie ces trois points, distants de 10 kilomètres et 6 kilomètres respectivement, mais aussi une piste cyclable. Car Maubuisson est un paradis de la bicyclette. Quatre loueurs offrent leurs services. Il est possible de parcourir des dizaines de kilomètres en forêt sans rencontrer une voiture.

Carcans, une commune de 1.500 habitants, en accueille plus de 40.000 en haute saison. Elle abrite plusieurs campings, particulièrement appréciés par les touristes d’Europe du Nord, Allemands, Hollandais, Britanniques. Mais les espaces sont vastes et on ne souffre jamais du sentiment d’entassement.

La plage de Carcans est le domaine des surfeurs, des amateurs de vagues et des constructeurs de châteaux de sable. Les familles avec jeunes enfants, les véliplanchistes et les as du catamaran font du lac leur lieu de prédilection. Sur la rive ouest du lac, le long de la dune, une base UCPA et des colonies de vacances ont élu domicile.

Maubuisson est presque située sur le 45ième parallèle (et non loin du méridien de Greenwich). C’est un lieu de calme, de grand air et d’équilibre, un parfait lieu de villégiature (www.carcans-maubuisson.com)

Photo « transhumances » : le Pôle de Maubuisson avec le lac en arrière plan.

¡Viva España !

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J’ai vibré pour la victoire de l’Espagne dans la coupe du monde de football.

J’aime l’Espagne pour y avoir vécu heureux de 2001 a 2007. Je participe de la liesse de Madrid et de Barcelone.

La revanche de leur entraîneur Vicente del Bosque, évincé du Real de Madrid où il avait été pendant trente ans joueur et entraîneur, juste après avoir remporté le championnat en 2003, relève de la justice immanente. « Un nouveau cycle doit commencer », avait annoncé le président du club Florentino Perez, soucieux de mener à bien sa politique de recrutement de « galactiques ». Un cycle désastreux allait en effet commencer pour le club madrilène. Vicente del Bosque est revenu par la grande porte. Le paradoxe est qu’il l’a fait à la tête d’une équipe dont l’ossature est le club de Barcelone, grand rival du Real.

Car la victoire de l’Espagne est en grande partie une victoire catalane. C’est un paradoxe : beaucoup de Catalans perçoivent comme une humiliation l’arrêt du tribunal constitutionnel espagnol sur se statut d’autonomie élargie de la Catalogne. Cet arrêt confirme, selon Le Monde, les restrictions apportées par cette juridiction largement influencée par le Parti Populaire à la notion de nation catalane qui figurait dans le préambule du statut adopte en 2006, ainsi que l’invalidation du « caractère préférentiel » de la langue catalane, notamment dans l’administration.

Le triomphe de la « Roja » semble œuvrer a « l’indissoluble unité de l’Espagne » évoquée par le tribunal constitutionnel, alors que nombre de ses héros rêvent d’autonomie, pour ne pas dire d’indépendance.

Photo « Le Monde »

Yes Minister

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Il y a trente ans, la BBC lançait une série de comédies mettant en scène le monde politique. Malgré le temps passé, regarder ces sketches d’une demie heure chacun procure un grand plaisir.

Patrick Lagadec m’avait souvent vanté l’humour dévastateur de « Yes Minister », la série programmée par la BBC entre 1980 et 1984. Ayant eu l’occasion de l’acquérir pour £6 chez le supermarché Sainsbury’s, j’ai en effet passé un bon moment.

Dans la première séquence, James Hacker prononce un discours enflammé un soir d’élection. Il vient d’être élu député. Ministre de l’Agriculture dans le « shadow cabinet », il attend anxieusement l’appel du nouveau Premier Ministre. Celui-ci finit par l’informer de ce qu’il occupera le portefeuille des Affaires Administratives.

Le Directeur de Cabinet Sr Humphrey Appleby (joué par Nigel Hawthorne) va s’employer à déniaiser le Right Honorable James Hacker (joué par Paul Eddington). Chauffé par son Conseiller Politique, le nouveau ministre prend à cœur le slogan de campagne : « open government! » Il fait diffuser à la presse un article s’en prenant vertement à la commande, par le précédent ministre, d’ordinateurs américains alors que le chômage frappe en Grande Bretagne. Las ! Le Premier Ministre prépare un déplacement à Washington et l’initiative de son Ministre est une catastrophe. Fort heureusement, Sr Humphrey a fait prendre à l’article les circuits de la censure interne. Il s’excuse hypocritement pour avoir omis les nouvelles règles de transparence. Non moins hypocrite, Sr Humphrey répond que tout le monde peut se tromper.

Tout est de la même veine. Le ministre est plein de bonne volonté mais, face au risque de voir se détourner des électeurs ou de perdre son portefeuille, il n’a pas le courage de faire front et se laisse manipuler. Une séquence très actuelle est celle où, résolu à réduire son administration de 23.000 personnes, il finit par supprimer quelques dizaines de postes de postes de serveuses de thé.

La série constitue une critique au vitriol de la classe politique, politiciens et hauts fonctionnaires mêlés. Si le mobilier et les outils de communication datent de trente ans, la comédie n’a pas pris une ride.

Photo BBC, « Yes Minister  »

Un pédagogue pionnier en 1897

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L’autobiographie  « Architect Errant » de Clough Williams-Ellis contient une intéressante relation de son expérience, en tant qu’élève, des pratiques du pionnier de la pédagogie Frederick William Sanderson (1857 – 1922).

Quand en 1897 Clough entre au collège d’Oundle, un établissement scolaire du Northamptonshire créé trois siècles plus tôt, il doit s’habituer au chapeau melon, à la veste sombre et à la cravate. Le directeur de l’établissement est depuis cinq ans Frederick William Sanderson.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que le courant ne passe pas avec le directeur. Celui-ci ne sait pas s’expliquer aux élèves, et ceux-ci jugent nombre de ses actes et de ses prises de position incroyablement fantasques. « Et qu’aurait-il eu à exprimer, écrit William Ellis, ce maître d’école à la volonté de fer qui parlait doucement ? Une croyance dans d’égales opportunités pour tous, dans la discipline, la satisfaction et l’utilité du travail dur, dans la coopération contre la compétition, dans l’éducation contre les succès aux examens, à la fraternité des hommes contre le patriotisme étroit, le service du genre humain contre le mise en avant de soi-même, dans une école de bons citoyens contre la petite aristocratie de l’enseignement et son sac de médiocrités.

Il haïssait caste et privilège avec leurs creuses vanités et cette inégalité de richesse qui leur donnait support et visage.

S’il avait été capable de se révéler plus clairement et complètement, il aurait trouvé en nous, j’en suis sûr, un groupe de garçons prêts et ardents à mettre en pratique active ses idées stimulantes. Mais l’intelligence hautement conventionnelle et terre à terre de l’écolier était incapable de faire le pont au dessus de vide non conducteur que le manque de cohérence du Maître laissait entre ses actes apparemment sans lien les uns avec les autres et quelque règle de vie et de conduite que ce soit. Sans une « Règle Révisée des Valeurs de Sanderson » et un « Charte de la Vie et des Services de Sanderson », nous, jeunes voyageurs, nous étions souvent tristement à la dérive et hors d’état de comprendre la signification de telle ou telle action ou de telles ou telles sombres paroles.

Il pouvait se mettre en colère, terriblement en colère(…) Lorsqu’il était en forme, ses leçons de science étaient pure joie. Il se mettait sur un coup de tête au niveau de la classe et s’associait à la recherche d’un morceau de connaissance nouveau (pour nous) avec un humour et une ingénuité qui faisaient de la démonstration une aventure intoxicante, un raid dans un territoire nouveau et inconnu qui, finalement, amenait notre objectif du matin à notre vue comme une révélation flamboyante. »

Photo : Oundle school en 2010, photo extraite de www.oundleschool.org.uk