Suicide assisté

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 En Grande Bretagne, Kay Gilderdale a été reconnue par un tribunal non coupable de complicité d’assassinat sur la personne de sa fille, qu’elle avait aidée par compassion à se suicider. Quelques jours plus tôt, Frances Iglis avait été condamnée à huit ans d’emprisonnement pour avoir tué son fils handicapé cérébral d’une overdose d’héroïne. Le débat sur le suicide assisté fait rage.

La différence entre les deux cas est que la fille de Kay, Lynn, atteinte d’une maladie dégénérative, avait exprimé à plusieurs reprises le désir de mettre fin à ses jours et de ne pas être « ressuscitée » par les médecins. Elle avait explicitement demandé à sa mère de l’aider à mourir. Le tribunal avait reçu de multiples témoignages de l’amour de la maman pour sa fille. Fait exceptionnel, une fois l’acquittement prononcé, le président du tribunal a reproché au procureur d’avoir engagé des poursuites.

La loi anglaise ne reconnait pas l’assistance au suicide. Mais Debbie Purdy, une malade atteinte de sclérose, a obtenu il y a quelques mois une décision de justice obligeant le Parquet à préciser les critères selon lesquels une personne aidant un être cher à mourir ne pourrait être poursuivie. Le « director of public prosecutions », Keir Starner, a ainsi rendu publics 13 critères :

1- La personne décédée avait un clair désir de mourir, qui n’avait pas varié au cours du temps.

2- La personne décédée avait indiqué très clairement qu’elle voulait se tuer. La personne qui l’a aidée n’avait aucun doute que tel était son désir.

3- La personne décédée avait demandé directement son aide à la personne qui l’a aidée, et elle l’avait demandée de sa propre initiative.

4- La personne décédée pâtissait depuis toujours ou depuis longtemps une maladie qui allait la tuer ou un handicap très sérieux qui n’allait pas s’améliorer ou un très sérieux problème de santé qui ne pouvait qu’empirer.

5- La personne qui a aidée l’a fait totalement par amour et par souci de la personne qui est morte.

6- La personne qui a aidé était un mari, une femme, un partenaire, une relation proche ou un proche ami et avait une longue relation aimante avec la personne décédée.

7- La personne n’a donnée qu’une aide modeste. Ou l’aide qui a été apportée était une part normale, légale de son travail.

8- La personne décédée n’aurait pu se tuer par elle-même.

9- La personne qui a aidé avait essayé de dissuader la personne de vouloir mourir.

10- La personne décédée avait cherché toutes les options pour un traitement ou une cure adaptés à sa condition ou à sa situation.

11- La personne décédée avait essayé de se tuer elle-même auparavant et il était très probable qu’elle aurait recommencé.

12- La personne qui a aidé ne voulait pas que la personne meure. Elle n’a aidé que parce que la personne voulait vraiment se tuer.

13- La personne qui a aidé a donné à la police toute l’aide dont elle avait besoin pour découvrir ce qui s’était passé.

Photo The Guardian, Kay Gilderdale et sa fille Lynn.

Voir www.guardian.co.uk/uk/2010/jan/25/mercy-killer-kay-gilderdale-cleared

Mariza

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 La chanteuse de Fado portugaise Mariza vient de donner deux concerts au Royal Festival Hall de Londres.

La silhouette de Mariza est reconnaissable, mince, immense, chevelure blonde coupée court, de longues mains qui définissent, griffent et caressent l’espace. Elle porte une longue robe noire, une couleur qui évoque l’Afrique de sa maman mozambicaine et dénote l’âme portugaise. Il y a trois sortes de tristesses en Europe, dit-on, la russe, la hongroise et la portugaise.

La voix de Mariza exalte la langue portugaise, qui a partie liée avec les océans : mouvements de houle au gré des diphtongues, vagues s’échouant chuintantes sur la grève, souffle des mots qui viennent doucement mourir sur une voyelle muette.

La chanteuse est accompagnée de cinq musiciens exceptionnels : trois guitaristes virtuoses du Fado, mais aussi un percussionniste et un pianiste trompettiste avec qui elle s’avance sur des territoires musicaux plus modernes. Ils sont tous si brillants que lorsqu’elle les laisse à certains moments seuls en scène, le public les applaudit à tout rompre.

Le public est enthousiaste. Il y a là beaucoup de Portugais, naturellement, des Espagnols, des Latino-américains. Les Britanniques sont nombreux. Le Portugal est l’une de leurs destinations de soleil favorites et ils ont adopté Mariza. Entre la salle et l’artiste le courant passe, et ce moment est électrique.

(Photo : Mariza, www.mariza.com)

Une histoire du monde en 100 objets

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La chaîne culturelle britannique BBC Radio 4 propose une série de conférences du Directeur du British Museum Neil McGregor sur le thème « une histoire du monde en 100 objets ».

Chaque conférence dure 15 minutes. Elle porte sur des objets de la collection permanente du Musée. Elle illustre le contexte géographique, économique, historique, socioculturel et artistique dans lequel un objet a été créé.

La série couvre une immense période, depuis des outils néolithiques de Tanzanie jusqu’à des bronzes chinois datant de 300 avant notre ère. Les visiteurs du Musée se voient proposer un plan des salles où sont exposés les objets. Chacun fait l’objet d’un affichage spécifique.

Les émissions de BBC Radio 4 peuvent être écoutées sur Internet, www.bbc.co.uk/ahistoryoftheworld.

(Photo British Museum : deux rennes nageant, objet trouvé à Montastruc, France, sculpté dans une corne de Mammouth lors de la période glaciaire, 13.000 ans avant notre ère)

Cadavre dans le placard

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  Le Sunday Times a publié le 24 janvier un dessin de Gerald Carfe intitulé « skeleton in the cupboard », un cadavre dans le placard.

Le cadavre en question, ou plus précisément le squelette pour utiliser une exacte traduction de l’anglais, est celui de Tony Blair, surmonté du mot Irak. Gordon Brown s’efforce de refermer la porte du placard qui doit rester fermée en permanence, de peur que les électeurs du parti travailliste aient la mauvaise idée de sanctionner leurs dirigeants lors des élections normalement prévues en mai.

Malgré son immense prudence, la commission Chilcot qui enquête sur la guerre d’Irak, accumule des informations de plus en plus gênantes pour l’ancien premier ministre, que plusieurs conseillers auraient prévenu de l’illégalité d’une guerre destinée à changer le régime irakien.

(Voir le site Web du Times, http://www.timesonline.co.uk/tol/comment/article6999648.ece)