St Andrews

 

L'Old Course de St Andrews, photo "transhumances"

 

La ville de St Andrews, à une vingtaine de kilomètres au sud de Dundee, une métropole industrielle d’Ecosse, respire l’aristocratie.

 Le visiteur trouve un air de parenté entre St Andrews et Biarritz. Les deux villes sont juchées sur une falaise en aplomb d’une plage de sable blanc. Les maisons de Biarritz ont un charme « British » que ne renient pas celles de St Andrews.

 Mais St Andrews se détache par son caractère aristocratique. Elle fut capitale religieuse de l’Ecosse et exhibe les ruines d’une magnifique cathédrale. Elle reste, aux côtés d’Oxford, Cambridge et Londres l’une des capitales universitaires du Royaume Uni, un lieu de prédilection pour les rejetons de la famille royale. Et surtout, l’ancienne capitale chrétienne est aujourd’hui désignée de « Mecque » d’un sport aristocratique par excellence, le golf.

 Il y a plusieurs parcours de golf sur le territoire de St Andrews. Le plus fameux d’entre eux, l’Old Course, a été dessiné il y a plusieurs siècles. Le green de son dix-huitième trou pénètre dans la ville, il en est le bijou, elle en est l’écrin.

La Cathédrale de St Andrews. Photo "transhumances"

La Mackintosh House à Glasgow

 

Le salon de Mackintosh House. Photo Hunterian Art Gallery.

La ville de Glasgow, comme Manchester ou Birmingham, est née de la révolution industrielle. Son urbanisme en damier et ses édifices victoriens ne sont pas particulièrement esthétiques. Mais la ville tente de se réinventer belle. Elle s’appuie pour cela sur une icône de l’Art Nouveau, Charles Rennie Mackintosh et son épouse Margaret Macdonald.

 Il n’y a pas vraiment de quartier ancien à Glasgow. La Cathédrale était certainement au centre de la petite ville moyenâgeuse. C’est aujourd’hui un très beau témoignage de l’art gothique, illuminé de vitraux installés ces dernières années. Mais elle semble toute petite à côté de l’immense hôpital victorien qui la jouxte. Elle est dominée par une colline nécropole à la gloire des commerçants et industriels qui firent la fortune de la ville au dix-neuvième siècle, comme Colin Dunlop, décédé en 1837. Elle est aujourd’hui située à près de 2 km de George Square, qui marque le centre de la ville moderne.

 Au nord-ouest de Glasgow, on traverse un quartier très résidentiel puis un joli parc, on passe non loin du Helvingrove Museum et l’on parvient à l’Université. Celle-ci abrite, dans un bâtiment moderne, la Hunterian Art Gallery, actuellement fermée pour réaménagement, à l’exception de la Mackintosh House.

 La maison de l’architecte, designer et artiste Charles Rennie Mackintosh (1868 – 1928) et de son épouse Margaret Macdonald Mackintosh (1864 – 1933), artiste et designer, est actuellement accolée à la Hunterian. En réalité, elle se situait du vivant des artistes à quelques centaines de mètres plus loin. Ce que nous voyons aujourd’hui est une reconstruction de certaines pièces dans leurs dimensions d’origine et leur agencement initial, décorées avec du mobilier et selon le design des deux artistes.

 La maison est petite, mais chaque pièce constitue un éblouissement. Le salon, blanc avec des touches de couleurs, est inondé de lumière. La salle à manger est plus sombre, meublée avec des chaises de bois obscur dotées d’un dossier tout en hauteur. Des rayures donnent de la profondeur à la chambre à coucher, dont les murs et le plafond sont animés de bandes parallèles. Le spectateur reste saisi par l’harmonie de l’ensemble, la créativité, le sens de la retenue dans une évocation tout en nuances.

 Mackintosh et Macdonald sont associés à l’Art Nouveau. Il y a du vrai : certains de leurs posters font penser à Alfons Mucha, certaines de leurs peintures à Gustav Klimt. Mais on est loin de l’effusion végétale de Horta à Bruxelles, Gaudi à Barcelone, ou encore Vallin, Gallé, Majorelle ou Gruber à Nancy. L’esthétique de Mackintosh et Macdonald est plus abstraite, elle se fonde largement sur des formes à angle droit ; elle est aussi plus modeste, laissant de grands espaces vides de décoration, riches seulement d’une peinture à plat soigneusement posée dans un délicat antagonisme ou une subtile complémentarité avec d’autres surfaces.

 Plusieurs bâtiments de Glasgow ont été dessinés par Charles Mackintosh avant que la chute des commandes liée à la première guerre mondiale le pousse à la faillite et à l’exil, d’abord à Londres, puis en France à Port Vendres. La Glasgow School of Arts est de ceux-là. Nous n’avons pu visiter l’intérieur, car l’Ecole était occupée par des étudiants en examen. Mais la façade est intéressante par ses proportions harmonieuses et par l’usage, toujours en petite touche, de la ferronnerie, pour animer les volumes.

Façade de la Glasgow Scool of Arts par C. R. Mackintosh. Photo "transhumances"

Les eaux sombres du Loch Lomond

A une cinquantaine de kilomètres au nord de Glasgow, la région des Trossachs offre aux randonneurs plusieurs sommets de plus de 900 mètres et des lacs magnifiques, dont le Loch Lomond.

 « Loch Lomond » est un nom familier aux lecteurs des albums de Tintin : c’est celui du whisky favori du Capitaine Haddock. Dans la réalité, c’est un lac étroit de 37 km de long qui se faufile dans un paysage de moyenne montagne.

 Lorsque nous empruntons le sentier littoral, le temps est plutôt ensoleillé. Le chemin progresse le plus souvent sous une futaie, mais il traverse aussi des prairies parsemées de fougères et de bleuets. La surface du lac est sombre et l’imagination s’égare dans les profondeurs de légendes englouties.

Photos « transhumances ».

Leeds Castle

Leeds Castle. Photo "transhumances".

Le château de Leeds, près de Maidstone dans le Kent, est un lieu de promenade et de pique-nique apprécié des londoniens.

 On ne se rend pas à Leeds Castle sur les traces d’une personnalité historique ou pour comprendre un style d’architecture. La bâtisse telle qu’elle existe aujourd’hui est le palais qu’a aménagé une milliardaire américaine, Lady Baillie dans l’entre-deux guerres. Il a été plusieurs fois profondément remanié au cours de l’histoire, en particulier sous les rois Edward I (13ième siècle) et Henry VIII (16ième siècle). Ce dernier séjourna au château en 1520, sur la route pour rencontrer le roi de France François Ier au Camp du Drap d’Or. Toutefois, les traces d’Henry sont effacées. Le château tel qu’il existe aujourd’hui est une confortable construction du vingtième siècle soutenue par des murs anciens.

 Ce qui rend Leeds Castle inoubliable, c’est l’harmonie de ses proportions, malgré les restructurations successives, l’étendue d’eau qui l’entoure de toutes parts et le parc et les jardins qui lui font un écrin où domine le vert profond avec des pointes d’exubérantes couleurs. Partout coulent des ruisseaux. Les familles accourent pour profiter de ce lieu bucolique qui donnent l’espace d’un dimanche l’illusion d’être riche, riche d’espace et de temps, de formes, de pigments et de fragrances.