Delft

l'église neuve de Delft. Photo "transhumances"

C’est probablement à Delft que l’on capte le mieux da culture néerlandaise. La ville est pénétrée du souvenir du peintre Vermeer. Dans l’église vieille les rois et un grand nombre de personnages illustres sont inhumés.

 Dans l’église neuve, la nef est occupée par des structures en bois fermées qui offrent bancs et agenouilloirs. Des panneaux indiquent les psaumes du jour. Dans l’assemblée, chacun a son box, mais tous joignent leurs voix dans une même prière.

 La travée nord offre une disposition insolite pour le visiteur d’un pays de tradition catholique. Une vingtaine de chaises sont distribuées en cercle autour d’une chaire qui tourne le dos à la nef centrale. Des tables permettent aux auditeurs de la Parole de Dieu de devenir à leur tour locuteurs et de partager leur intelligence du texte sacré avec d’autres fidèles. C’est en Hollande que l’Anglais William Tyndale trouva refuge pour traduire la Bible dans sa langue, avant d’être martyrisé sur un bûcher en 1536. L’église neuve de Delft vibre encore de sa passion pour le verbe divin rendu accessible au peuple.

 Le protestantisme a contribué puissamment à la formation d’une manière spécifique de vivre ensemble qui distingue les Néerlandais.

Pays-Bas, un pays industrieux

 

Moulin parmi les usines, Zaandijk. Photo "transhumances"

En remontant en voiture de Breda à Rotterdam puis Amsterdam, le voyageur est frappé par l’activité industrielle de la Hollande. On ne compte pas les usines, visibles de loin dans le paysage de plaine. D’énormes péniches sillonnent les canaux.

 Dès le dix-septième siècle, les Hollandais ont utilisé des machines pour la production et su capter l’énergie du vent pour animer des moulins.

 A Zaandijk, à une vingtaine kilomètres au nord d’Amsterdam, un moulin traditionnel côtoie une usine moderne, au bord de la rivière Zaan.

Chasseurs d’images

Le parc floral de Keukenhof, aux Pays-Bas non loin de La Haye, est le plus grand du monde. On se trouve émerveillé par la symphonie de couleurs et de volumes, orchestrée par des paysagistes ingénieux.

Chasseuses d'images parmi les fleurs

Une foule immense déambule dans le vaste parc. Des milliers de photos sont prises chaque minute, dans toute les postures : visages collés, smartphone au bout du bras tendu ; visages émergents d’un massif de tulipes ; gros plan sur le pistil d’une tulipe, vision panoramique d’un massif d’amaryllis, tunnel d’une allée boisée ; photos de groupe ; photos de quelqu’un photographiant quelqu’un ; parodiant Bénabar, les petits devant, les grands derrière.

 A Londres, les footballeurs du Chelsea fêtent sur la plateforme d’un autobus leur victoire en coupe d’Europe. Des milliers de spectateurs les mitraillent de photos. Ils ne sont pas en reste : eux-mêmes photographient la foule. Il ne suffit pas d’être là, de se pénétrer de l’euphorie de l’instant : il faut prendre des images, les mettre en boîte et tenter ainsi de conserver un peu de ce bonheur fugace.

 

Les joueurs de Chelsea, photographes photographiés, The Guardian

A Anvers, nous visitons le musée de la photo. Une exposition rapproche les œuvres de John Burk (1843 – 1900) et de Simon Norfolk (né en 1963) sur fond de guerres en Afghanistan. Le premier avait profité de la guerre anglo-afghane de 1878 – 1880 pour s’introduire dans un pays jamais encore photographié et faire une bonne affaire commerciale ; le second a voulu dénoncer la guerre commencée il y a plus de dix ans. L’un et l’autre mettent le focus sur ceux qui habitent ce pays, des misérables de la banlieue de Kaboul à ces habitants fugaces, colosses aux pieds d’argile que sont les forces d’occupation. Cette exposition est bouleversante par la beauté des gens et des montagnes, mais aussi par la rage silencieuse qui affleure.

Photo Simon Norfolk, Afghanistan

Pays-Bas, un art de vivre

 

En famille à bicyclette

Nous avons eu l’occasion de passer un long week-end aux Pays-Bas. Bien que le pays soit à quelques heures de voiture de Paris ou de Londres, on ressent un profond dépaysement.

 Une jeune femme roule à bonne allure sur une piste cyclable d’Amsterdam, consciente de sa supériorité cyclopédique, indifférente aux piétons et aux automobilistes. Sur sa bicyclette haute, elle emmène ses deux jeunes enfants, l’un devant, l’autre derrière.

 Sur le minuscule perron d’un immeuble sur une artère d’Amsterdam, une jeune femme prend le soleil, indifférente aux regards, ou au contraire flattée de se savoir regardée. Elle joue avec son téléphone portable.

 A Zaandijk, à 20km au nord d’Amsterdam, les moulins à vent se mirent dans la rivière Zaan. Ils sont devenus des objets de culte, soigneusement entretenus comme témoins d’une époque pas si lointaine, lorsque 10.000 moulins pompaient l’eau des polders, broyaient le grain et toutes sortes de matériaux. Aujourd’hui, les éoliennes fournissent une bonne partie de l’électricité du pays, et certains moulins d’autrefois sont encore actifs. Des moulins de Zaandijk se déprend une atmosphère à la fois paisible et industrieuse.

 Dans le parc floral de Keukenhof, un groupe de chanteurs en costumes folkloriques interprète des chansons de marine au son de l’accordéon.

 Photos « transhumances ».

Au coeur de la ville, exposée au soleil et aux regards

Industrieux et tranquilles, les moulins de Zaandijk

Accordéon et chansons de marins au parc floral