
Catégorie : Voyages
Art Nouveau à Bruxelles

Autour de la figure emblématique de Victor Horta, Bruxelles est une capitale de l’Art Nouveau au même titre que Barcelone autour d’Antoni Gaudi.
L’Art Nouveau s’est développé dans le design, l’architecture et les arts décoratifs de 1890 à 1910 environ. Il a pris appui sur les nouvelles possibilités offertes par les matériaux, en particulier l’acier, pour donner aux volumes courbure et légèreté.
Il faut mériter la maison-musée de Victor Horta, rue Américaine. Nous faisons la queue longuement sous la pluie, et les visiteurs sont admis au compte-goutte.
La salle à manger est étonnante. Les murs et le plafond sont dallés de céramique blanche. Des meubles et des éléments décoratifs en bois précieux donnent à la pièce vie, mouvement et chaleur. L’architecte concilie ainsi luminosité et intériorité. Une vaste porte fenêtre donne sur un jardin luxuriant.
L’Art Nouveau est végétal. Si la salle à manger ouvre sur un entrelacs de plantes, les poignées de portes, les lampadaires, la rampe d’escalier forment des arabesques de serpents et de lianes.
L’escalier se rétrécit insensiblement à mesure que l’on monte, et la rampe s’élève doucement sans que l’on s’en rende compte. C’est que l’ascension n’est pas seulement une modalité fonctionnelle pour aller d’un étage à l’autre. L’escalier est un puits de lumière dont l’origine est une verrière colorée, qui tient lieu de plafond. Sur la verrière se dessinent des motifs végétaux.
Bruxelles recèle beaucoup de merveilles de l’Art Nouveau, tel l’Hôtel Métropole et l’ancien grand magasin qui abrite aujourd’hui le Centre Belge de la Bande Dessinée.
Aujourd’hui encore, la ville est passionnée de design. L’Hôtel Crowne Plaza, où nous descendons, a été restauré il y a quelques années dans l’esprit de Klimmt. C’est coloré, ingénieux, optimiste.

Photos « transhumances ».
Le Musée Magritte de Bruxelles
J’ai eu l’occasion de voir à Liverpool l’exposition « René Magritte, le principe de plaisir ». Je retrouve le peintre belge dans le musée qui lui est entièrement consacré sur la Place Royale de Bruxelles.
Le musée a été ouvert il y a deux ans dans le cadre rénové de l’Hôtel Altenloh de la Place Royale à Bruxelles. Il est organisé sur 5 niveaux, dont 3 pour les collections elles-mêmes. Il se visite de haut en bas, dans un ordre chronologique correspondant à des périodes de la vie de l’artiste : 1898 – 1929, 1930 – 1950 et 1951 – 1967. Dans la salle d’accueil, au sous-sol, des comédiennes portent un cadre vide et l’essaient dans différentes positions sur une photo de l’artiste coiffé de son légendaire chapeau melon. Le cadre se déplace ensuite dans le groupe des visiteurs et quelques-uns se trouvent encadrés comme objets d’une œuvre d’art mouvante. C’est une bonne introduction à la peinture volontairement « hors du cadre » de Magritte.
Environ 200 œuvres de Magritte sont exposées, parmi lesquelles ce qu’il désignait comme « travaux imbéciles », des affiches de publicité qui dénotent pourtant son style puissant et original. On trouve aussi des photos des personnalités qui ont fortement influencé l’artiste, en particulier le groupe surréaliste.
Des phrases de Magritte sont mises en exergue, et mises en parallèle de ses œuvres. J’apprécie particulièrement celle-ci : « j’aime l’humour subversif, les tâches de rousseur, les genoux, les longs cheveux de femme, le rêve des jeunes enfants en liberté, une jeune fille courant dans la rue ».
Illustration : couverture du livre « qu’est-ce que le surréalisme ? » par André Breton, illustrée par René Magritte
Promenade dans la vallée de la Chess
Nous profitons de l’été indien pour randonner dans la campagne du Hertfordshire à partir de Sarratt, à une dizaine de kilomètres de Watford.
Nous laissons la voiture au parking du pub The Cock Inn, face à l’église de Sarratt. Plusieurs sentiers (footpaths) convergent ici. Nous croiserons des dizaines de randonneurs, dont des groupes de jeunes dont les sacs lourdement chargés nous font penser qu’ils ont campé pendant la nuit. La température estivale nous fait oublier les mois moroses de juillet et août. Nous goûtons quelques mûres tardives et des groseilles sauvages.
La promenade conseillée par le guide « 50 walks in Hertfordshire » nous fait emprunter des chemins et quelques routes étroites bordées de haies, et nous fait parfois traverser des prés où paissent des chevaux. Sarratt était autrefois une étape pour l’itinérance des moutons vers Londres, leur destination finale. Le village et ses fermes se sont aujourd’hui convertis en hauts lieux de l’équitation.
La partie la plus jolie du parcours, de Chenies à Sarratt, suit le cours de la rivière Chess. Nous cheminons en compagnie de jeunes qui marchent pour une « Charity » (œuvre de bienfaisance) contre le cancer. Nous passons près d’une cressonnière qui tire avantage de la pureté de l’eau de la Chess après sa traversée des collines crayeuses des Chilterns.
Nous terminons cette matinée bucolique au Cock Inn en dégustant une pinte de Badger Ale avec un rôti de porc et de mouton.
Photos « transhumances » : cressonnière de la rivière Chess et intérieur de The Cock Inn à Sarratt.