La Cathédrale de Chichester

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La Cathédrale de Chichester, un gros bourg à une centaine de kilomètres au sud de Londres, près de Portsmouth, allie des expressions artistiques de plusieurs siècles, jusqu’aux plus modernes.

Construite de 1091 à 1184 dans une jolie pierre de couleur claire, la Cathédrale de Chichester allie les styles roman et gothique. Cette hétérogénéité ne nuit pas à l’harmonie de l’ensemble. Au contraire, les responsables de l’édifice veulent éviter d’en faire un musée médiéval : des œuvres d’art contemporaines élèvent l’âme des fidèles qui prient dans ce temple et pour les mécréants que la visitent.

Un vitrail de Marc Chagall a été posé en 1978 : éclatant de couleurs fauves, il illustre le psaume 150 « que tout ce qui respire chante Yahvé » ! Derrière le maître autel, une immense tapisserie de John Piper, tissée à Aubusson en 1966, a pour sujet la Sainte Trinité, à qui la Cathédrale est dédiée. Dans une chapelle latérale, une jolie peinture de Graham Sutherland montre le Christ apparaissant à Marie Madeleine au matin de Pâques. Le baptistère, en pierre de Cornouailles avec un bassin en cuivre, a été conçu par John Skelton en 1983 ; une toile de Hans Feibusch (1951) représente le baptême du Christ.

Nous avions ressenti la même émotion à la Cathédrale de Palma de Majorque. Le chœur et ses chapelles latérales sont consacrés au Saint Sacrement. Le chœur a été décoré par Antoni Gaudi au début du vingtième siècle ; dans la chapelle nord est présenté un retable peint par Jaume Blanquer en 1641 ; la décoration de la chapelle sud est l’œuvre de l’artiste local Miquel Barceló, né en 1957.

Après Chichester, nous visitons Pelworth House, distante d’une vingtaine de kilomètres. Ce manoir, construit au dix septième siècle, contient de véritables trésors de peinture et de sculpture, en particulier une très vaste de collections de Turner. Mais on y respire le passé, et on a hâte de marcher à grandes enjambées dans l’immense parc qui l’environne.

Photo « transhumances » : le vitrail de Chagall dans la Cathédrale de la Trinité à Chichester.

La Tamise à Richmond

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Se promener sur les rives de la Tamise à Richmond offre une grande variété de sensations, de l’animation des quais autour du pont à la quiétude des pâturages en bordure du fleuve à Ham House, un manoir du dix septième siècle.

Notre excursion au sud de Londres commence par Wimbledon. Dans des hangars d’une zone industrielle travaillent des dizaines d’artistes. Deux fois par an, ils font porte ouverte dans le cadre d’un « Open Studios Art Show ». Nous sommes venus rendre visite à Khilna, une amie de Brigitte qui est l’une des exposantes.

Nous stationnons la voiture sur le parking de Ham House, un manoir au bord de la Tamise situé à environ 2 km à pied de Richmond. La maison a été aménagée vers 1670 par la Comtesse Elizabeth de Dysart. Pratiquement jamais remaniée depuis, elle constitue un témoignage de l’architecture et des arts décoratifs au dix-septième siècle.

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La promenade le long des rives de la Tamise est délicieuse. On longe successivement une forêt puis des prairies, en contrebas du parc de Richmond. Sur la rivière croisent des bateaux de tourisme et voguent des quantités de barques et de canoës. A Richmond, sur les quais en amont et en aval du pont construit à la fin du dix-huitième siècle, les passants profitent de cette belle après-midi de printemps. A la terrasse d’un café, deux musiciens chantent du rock ; un groupe de femmes, talons aiguille, perruques colorées, minijupes, célèbre dans la joie l’enterrement d’une vie de jeune fille ; un couple partage un smoothie à la mangue.

Photos « transhumances » 

Little Venice

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La Petite Venise de Londres n’a rien de commun avec la Cité des Doges. Elle constitue pourtant un lieu de promenade agréable, quatre kilomètres jusqu’à Camden.

On ne trouve pas à Little Venice d’équivalent à San Marco ou à la Salute. Il s’agit d’un petit bassin à l’intersection du Grand Union Canal, qui vient du Nord, du bassin de Paddington (tout près de la gare de Paddington) et du Regents Canal, ouvert en 1812 pour effectuer la jonction avec la Tamise. De forme triangulaire, il est bordé de saules pleureurs et de grands immeubles géorgiens aux façades blanches.

La promenade au long de Regents Canal est agréable. Peu après Little Venice, des résidents permanents ont transformé leur péniche en résidence de luxe ensevelie sous les massifs de fleurs et ont colonisé le chemin de halage. A proximité de Regents Park,  on longe de superbes villas construites en 1989 en style classique. Joggeurs, cyclistes, promeneurs, poussettes d’enfants se disputent la voie bitumée parallèle à la voie d’eau, elle-même livrée aux bateaux promenades et aux péniches étroites. Un peu plus loin, on côtoie l’espace des hyènes et la volière du zoo de Londres. On débouche finalement sur les écluses de Camden, autour desquelles s’est développé un gigantesque marché aux puces grouillant de vie.

Photo « transhumances »

William Wordsworth à Mount Rydal

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Les environs du lac de Grasmere, dans le Lake District, sont emprunts du souvenir du poète William Wordsworth.

Le poète William Wordsworth (1770 – 1850), natif de la région des lacs, vécut de 1799 à 1808 à Dove Cottage, une maison proche du lac de Grasmere, puis de 1813 à sa mort à Mount Rydal, une grande maison surplombant un autre lac tout proche, celui de Rydal.

Les deux maisons sont ouvertes au public. La première donne une idée assez exacte de la vie d’une famille de classe moyenne en Angleterre il y a deux cents ans. La seconde, plus grande et environnée d’un splendide jardin, prête à la rêverie.

Un musée Wordsworth a été organisé à Dove Cottage. On y voit des documents sur la région des lacs à l’époque du poète ainsi que de nombreux manuscrits, de lui-même comme de sa sœur, à qui il dut une bonne part de son inspiration. On peut y écouter des poèmes lus par des comédiens.

Voici la première strophe de son poème le plus célèbre, « Daffodils » (jonquilles), dont la musique de la langue est magnifique :

I wandered lonely as a cloud
That floats on high o’er vales and hills,
When all at once I saw a crowd,
A host of golden daffodils;
Beside the lake, beneath the trees,
Fluttering and dancing in the breeze.

Je vagabondais seul comme un nuage / qui flotte au dessus des vallées et des collines / quand tout à coup je vis une foule, / une masse de jonquilles dorées ; / à côté du lac, derrière les arbres, / tourbillonnant et dansant dans la brise.

Photo « transhumances » : Mount Rydal.