Berlin Est Ouest

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Bien que réunifiée depuis 20 ans et de nouveau capitale de l’Allemagne depuis 10 ans, Berlin reste marquée par la division de la guerre froide.

Le souvenir du mur de Berlin constitue aujourd’hui une attraction touristique prospère Au Check-Point Charlie (le troisième point de passage de l’ouest à l’est selon l’alphabet de l’Otan), on a reconstruit une guérite de contrôle avec ses sacs de sable. Des vendeurs proposent des casquettes ou des toques portant l’insigne du marteau et de la faucille, des cartes postales comportant un soi-disant fragment de mur et jusqu’à des masques à gaz.

Le musée de la DDR (RDA) présente un poste d’écoutes de la Stasi, façon « La vie des autres », mais distille aussi, dans la veine de « Good bye Lenin », la nostalgie des uniformes de pionniers, des Trabant et des produits simples sans conditionnement ni marketing. On trouve, sur les bords de la rivière Spree, un tronçon de mur de plusieurs centaines de mètres, décoré à fresque par des artistes réputés. Seuls manquent les rangées de barbelés, les projecteurs, les miradors et les « vopos » qui faisaient de ce lieu un endroit d’épouvante.

Au delà de l’attraction touristique, la différence entre l’Est et l’Ouest de Berlin est palpable. Des sommes d’argent considérables ont été investies à l’Est. On a construit des ambassades, des bureaux, le Sony Centre ou la gigantesque salle de spectacle O2. On a ravalé des centaines de milliers de façades. Il reste que l’avenue Unten den Linden à l’Est a un aspect monotone et austère, alors que Kurfürstendamm à l’Ouest présente un visage plus doux et varié.

Il faudra sans doute plus d’une génération pour que disparaisse le contraste Est – Ouest.

Photo « transhumances » : safari de « Trabant », les voitures populaires d’Allemagne de l’Est pendant la guerre froide, dans le Berlin commercial de 2010

Week-end à Berlin

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Pendant le week-end de l’Ascension, nous sommes partis à la découverte de Berlin. Ce séjour intense donnera lieu à plusieurs articles de « transhumances » dans les prochains jours.

Notre groupe familial de six personnes a plusieurs fois voyagé ensemble. Il y a un an, nous étions en Angleterre dans les Cotswolds. Cette année, nous nous sommes donné rendez-vous à Berlin. Nous avons plaisir à nous retrouver et rions souvent de bon cœur. Brigitte ayant observé que l’équipage de notre vol EasyJet rejoignait l’avion sur le tarmac de Luton en ordre dispersé et « au compte-gouttes », « compte-gouttes » devient le leitmotiv du séjour.

Le groupe se gère harmonieusement. Il se fractionne parfois entre plusieurs pôles d’intérêt lorsque les envies des uns et des autres s’avèrent inconciliables. Il sait cueillir au vol un moment d’intérêt partagé. Il avance habituellement d’un bon pas mais sait s’arrêter dans un bon restaurant douillet lorsque la pluie glaciale menace de gâcher le plaisir. Il s’enrichit de mille étonnements glanés par l’un ou l’autre comme autant de pierres précieuses.

Malgré la pluie et le vent, nous avons arpenté pendant des heures l’avenue Unter den Linden de la Porte de Brandebourg au Berliner Dome et au quartier de pêcheurs de Saint Nicolas, et la Friedrichstrasse de Gendarmenmarkt au Check Point Charlie. Nous avons visité des musées exceptionnels, comme la Gemäldegallerie et le musée de Pergame. Nous avons déjeuné à la bière brune dans une brasserie de choucroute et dîné à la mode vietnamienne et au goût italien. Nous nous sommes passionnés pour les photographies d’Helmut Newton et les collections d’art surréel de la Collection Scharf Gerstenberg. Nous avons vu passer d’étranges engins, dont un bar à bière mobile dont les consommateurs pédalent tout en buvant et en conversant au comptoir. Nous avons été témoins du devoir de mémoire honoré par le peuple allemand en tant de monuments et mémoriaux parsemés dans la ville. A la troisième tentative, quatre membres du groupe ont été assez patients pour accéder à l’intérieur du merveilleux dôme en verre du Reischstag.

Nous avons été conscients de vivre une profonde expérience humaine, artistique et intellectuelle, mais aussi de n’avoir découvert qu’une toute petite partie des merveilles que recèle cette grande capitale.

Photo « transhumances » : Berliner Dome et tour de la télévision, Berlin.

Vélos d’Amsterdam

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Le visiteur étranger à Amsterdam est immédiatement frappé par la place de la bicyclette dans l’espace urbain.

A proximité de la gare, le voyageur débarqué du train se trouve confronté à un redoutable défi : traverser une double piste cyclable plus fréquentée que le boulevard périphérique de Paris aux heures de pointe. Il faut se risquer entre un flux ininterrompu de cyclistes convaincus de la supériorité de leurs droits sur ceux des automobilistes et aussi des piétons.

Bien que l’on rencontre des VTC, la plupart des bicyclettes sont des engins d’allure rétro, souvent de couleur noire avec un cadre incurvé. Ils se conduisent très haut au dessus du bitume, le buste droit, sans souci d’aérodynamisme.

 Ailleurs en Europe, le port du casque et du gilet phosphorescent tend à se généraliser. Ici, ils sont inconnus. Plus étonnant encore, les motocyclistes sont tolérés sur les pistes cyclables et ils se trouvent, eux aussi, exemptés de ces mesures de sécurité. Cyclistes et motocyclistes rivalisent de conversations sur leurs téléphones portables.

Pédaler n’est pas un exercice réservé au centre ville ; on roule à bicyclette aussi en banlieue. Ce n’est pas réservé aux jeunes ; on croise des personnes de tous âges, y compris du troisième âge.

Près des gares, des bureaux ou des écoles, des parkings peuvent recevoir des centaines de bicyclettes. Leur protection antivol est souvent sommaire, parfois inexistante. C’est peut-être une raison pour laquelle les engins sont souvent rouillés, usés, propres sans doute à susciter l’attendrissement du poète plus que l’avidité d’un prédateur.

En Italie, des centaines de milliers de personnes ont participé le 9 mai au premier « Bicy-Day »  organisé dans 1.300 villes. La Petite Reine a décidément le vent en poupe !

(Photo : www.ski-epic.com/Amsterdam_bicycles)