Rire de la religion

L’assassinat de l’enseignant Samuel Paty par un jeune Tchétchène au motif qu’il aurait insulté le prophète en évoquant dans sa classe les caricatures de Mahomet pose de nouveau cette question : est-il possible de rire de la religion ?

 « Transhumances » est revenu à plusieurs reprises sur la question des relations entre le rire et la religion, en particulier en septembre 2015 et juillet 2020. Continuer la lecture de « Rire de la religion »

Robe noire

Arte TV a récemment diffusé « Robe noire », film de Bruce Bereford (1991) sur la mission d’un jeune jésuite français vers un village huron, dans l’actuel Québec, en 1634.

Le jeune Laforgue (Lothaire Bluteau) se rêvait en missionnaire et en martyr de la foi. Il donnerait sa vie pour le salut des sauvages. Il ne craindrait ni la mort, ni la torture puisqu’il s’associerait ainsi aux souffrances du Christ et trouverait une place auprès de lui au paradis. Ce projet de vie et de mort a de drôles de résonnances dans notre actualité, quatre siècles plus tard. Continuer la lecture de « Robe noire »

Fratelli Tutti

Dans son encyclique « Fratelli tutti », le pape François lance un appel à la fraternité et à l’amitié sociale. Il se prononce clairement contre la peine de mort et la réclusion à perpétuité.

 Je n’avais pas lu d’encycliques depuis des décennies. Ces exhortations pontifiantes, écrites en langue morte à la première personne du pluriel, relevant souvent de la police sexuelle, m’horripilaient. La référence à une doctrine intemporelle qu’il suffirait d’expliciter mais sans en changer un iota me semblait relever d’une fraude historique. Continuer la lecture de « Fratelli Tutti »

Dix ans de prison

Pierre Estlimbaum, aumônier laïc à la maison centrale de Poissy de 2003 à 2013, a récemment publié à compte d’auteur le récit de son expérience sous le titre « Dix ans de prison, un aumônier protestant à la prison centrale de Poissy ».

Sans surprise, une bonne part du livre est consacrée à la parole évangélique : « c’est porteur de cette parole que j’ai franchi les dix-huit portes pour transmettre à ces hommes, rejetés par la société, l’espoir du pardon, de retrouver leur dignité à travers l’amour du prochain. » Ou encore : « personnellement, je n’ai jamais autant ressenti la présence du Christ que derrière ces barreaux, au milieu de mes frères détenus. » Ces personnes détenues, Pierre Estlimbaum les appelle « les gars », ou encore « les résidents ». Continuer la lecture de « Dix ans de prison »