Stephen Hawking : Soyez curieux !

En raison de son état de santé, le cosmologiste britannique Stephen Hawking n’a pu assister aux célébrations de son soixante-dixième anniversaire à Cambridge. Mais il a laissé un message : « soyez curieux ! ne renoncez pas ! »

 Lorsqu’à l’âge de 21 ans, Stephen Hawking fut diagnostiqué une maladie neurologique dégénérative, le pronostic des médecins était que le patient n’avait que quelques années à vivre. La célébration de son soixante dixième anniversaire tient en elle-même du miracle, même si la maladie ne cesse de gagner au point de rendre pratiquement inopérant le système qui, par des contractions de sa joue interprétées par un ordinateur, lui permet de « parler »  d’une voix synthétique.

 Hawking a laissé un message à ses collègues de Cambridge. « Rappelez-vous de lever les yeux vers les étoiles et de ne pas regarder vos pieds. Essayer de faire du sens à partir de ce que vous voyez et au sujet de ce qui fait que l’univers existe. Soyez curieux. Et quelque difficile que la vie puisse sembler, il y a toujours quelque chose que vous pouvez faire et réussir. Ce qui importe, c’est simplement que vous ne renonciez pas ».

 Dans son adresse, Hawking parle de sa scolarité médiocre à St Albans (à 10km de Watford et 40km de Londres) où il avait grandi.

 Il conclut ainsi : « notre image de l’univers a beaucoup changé dans les 40 ans passés et je suis heureux d’y avoir apporté une petite contribution. Le fait que les humains – qui sommes nous-mêmes de simples collections de particules de la nature – ont été capables de tant s’approcher d’une compréhension des lois qui nous gouvernent, nous et notre univers, est un grand triomphe. »

 Photo « The Guardian » : Stephen Hawking

Les dinosaures pratiquaient la transhumance

« Comme les moutons, les dinosaures pratiquaient la transhumance », nous dit Le Monde dans son édition du 26 octobre.

 Le blog « transhumances » se doit de saluer cette information du quotidien qui l’héberge. La revue Nature décrit les travaux de chercheurs américains qui ont examiné des dents de Camarausus, un dinosaure végétarien qui vivait il y a environ 150 millions d’années dans les montagnes de l’Ouest américain. Ils ont prouvé qu’il s’abreuvait selon les saisons, à des rivières situées en plaine ou en altitude. Comme les moutons, ces animaux gigantesques pouvaient parcourir 300km pour échapper à la sécheresse estivale et trouver des pâturages capables de satisfaire leur phénoménal appétit.

 Somme toute, « transhumances » mérite bien son nom. Le blog offre à ses lecteurs un changement d’air bienvenu en ces temps de sécheresse économique et les invite à satisfaire leur curiosité sur de nouveaux pâturages.

 Illustration du Natural History Museum, Londres.

Avons-nous vraiment besoin de la lune ?

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« Avons-nous vraiment besoin de la lune ? » Tel est le titre d’une émission de vulgarisation scientifique diffusée en « prime time » le 1er février par la chaîne britannique BBC2.

Maggie Adering Pockock est astronome. Elle dit avoir été subjuguée par la science après une scolarité difficile occupée à lutter contre la dyslexie. Son documentaire « avons-nous vraiment besoin de la lune » suit strictement les lois du genre en Grande Bretagne : elle nous sert personnellement de guide et nous emmène dans les endroits les plus variés, un fjord avec des effets de marée exceptionnels, un observatoire en Arizona, un laboratoire océanique ou tout simplement un manège pour enfants. Des effets spéciaux imaginent le choc de la terre et d’une planète de la taille de Mars il y a 4,5 milliards d’années, choc dont est née la lune, ou un clair de lune lorsque celle-ci, paraissant immense, gravitait à un quart de sa distance actuelle.

La vie sur terre est possible grâce à la lune. C’est son attraction qui maintient constante à 23 degrés l’inclinaison de la terre sur son axe, qui est à l’origine des saisons et rend habitable la majeure partie de la planète. Mais cette constance, qui existe à l’échelle du temps humain, ne se vérifie pas dans le temps géologique.

Une scientifique examine un fossile de corail vieux de 500 millions d’années. Des cercles permettent de repérer sa croissance année par année et jour par jour. On découvre qu’il y avait alors 400 jours dans l’année, ce qui signifie que les journées comptaient 21 heures.  Le frottement de l’énergie gravitationnelle de la lune avec celle de la terre ralentit, sur le très long terme, la vitesse de rotation de la planète.

Un télescope en Arizona bombarde au laser des réflecteurs installés sur la lune par la mission Apollo 17. Seule une fraction minime de la lumière émise revient à l’émetteur, mais cela suffit pour mesurer la distance de la terre à son satellite au millimètre près. La lune s’éloigne de nous de 3,78cm par an, car sa vitesse s’accélère en raison inverse du ralentissement de la rotation de la terre. A l’échelle humaine, c’est négligeable : tout juste ce que poussent les ongles d’un homme  en une année. A l’échelle cosmique, cela signifie que l’équilibre qui permet aujourd’hui le développement de la vie est instable.

Maggie Adering Pockock nous fait remarquer que la lune est 400 fois plus petite que le soleil et 400 fois plus éloignée, ce qui fait que leurs disques nous semblent de la même taille. Quand la lune se sera éloignée, le spectacle merveilleux de l’éclipse totale ne sera plus qu’un souvenir.

Photo « transhumances ».

Retour des dirigeables ?

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Dans le quotidien britannique The Guardian du 1er juillet, la journaliste Juliette Jowit évoque un possible retour en force des dirigeables comme cargos volants.

Juliette Jowit rend compte d’une conférence donnée par Sir David King de l’Université d’Oxford. D’ici dix ans, d’énormes ballons dirigeables gonflés à l’hélium pourraient remplacer dans une large mesure les avions dans le commerce mondial, ce qui aurait un effet significatif sur les émissions de carbone. Plusieurs compagnies aéronautiques et de défense américaines travaillent sur des projets, avec de fortes subventions du Département américain à la Défense.

La vitesse d’un dirigeable, 125km/h, lui permettrait d’effectuer de nombreux transports de marchandises telles que des fruits, des légumes et des fleurs. Sa capacité est le double de celle d’un Boeing 747 et il ne consomme que 10% de son carburant. Il ne nécessite pas de piste d’atterrissage et pourrait charger des marchandises dans des zones dénuées d’infrastructures aéroportuaires, incluant de nouvelles régions dans le commerce international, par exemple en Afrique. Il pourrait aussi être utilisé pour apporter de l’aide d’urgence à des régions sinistrées.

Photo d’un Graf Zeppelin, http://www.tecno-science.com/. Les dirigeables, qui connurent leur heure de gloire dans les années 1920, cessèrent d’être exploités après l’incendie du Hindenburg en 1937.