Chronique d’étonnement n°93

Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.

Dans cet article de transhumances, je m’étonne de la brume qui enveloppe soudainement une plage de Gironde ; je découvre la récente sophistication d’une arnaque souvent répétée ; le ministre Darmanin s’est indigné de la présence d’une table de massage dans une prison qu’il devait visiter ; je vis une fin de mois d’août à contretemps ; je suis stupéfait par la revendication, par le président américain Donald Trump, du prix Nobel de la paix.

Brume

Sur la plage de Carcans (Gironde) , le 16 août en fin de matinée, une foule de baigneurs profite de l’océan dans des conditions idéales : petites vagues, température de l’eau agréable. Peu à peu, une brume épaisse s’installe sur le bord de mer. Privés de visibilité, les sauveteurs nautiques haussent le drapeau rouge et enjoignent aux baigneurs de sortir de l’eau.

Nous apprendrons plus tard que cette brume venue du sud était causée par les gigantesques incendies qui ravagent l’Espagne et le Portugal. Le climat ne connaît pas de frontières

Le livreur

« Bonjour, c’est le livreur, le colis ne tenait pas dans votre boîte aux lettres, merci de contacter le… pour une nouvelle livraison. »

J’avais reçu ce hameçonnage des dizaines de fois et éliminer ces SMS était devenu une routine. Aujourd’hui, j’y prête une attention particulière. Le message commence par « Bonjour Monsieur Denecker, je suis le livreur… » La personnalisation me trouble.

Puis je fais le rapprochement avec le vol de données personnelles, dont les miennes, sur le système de Bouygues Télécom.  Première utilisation frauduleuse de ce larcin en ligne…

Table de massage

Gérald Darmanin, ministre de la Justice et chouchou des chroniques d’étonnement, a reporté sa visite à la maison d’arrêt de Nîmes initialement prévue le 13 août, après avoir appris la présence d’une table de massage dans les nouveaux locaux qu’il devait inaugurer.

Cette table était fixée au sol dans le salon de coiffure des femmes. La Contrôleure générale des lieux de privation de liberté, Dominique Simonnot, a déclaré : « il est faux de dire qu’il s’agit d’une « table de massage ». Il s’agit d’une table socio-esthétique, qui permet aux femmes détenues d’obtenir différents soins dermatologiques, de faire des exercices de kiné, et parfois de bénéficier de massages faciaux (…) ».

L’objectif de ce type d’équipement, qui existe en France depuis 1995, est d’aider les femmes détenues à retrouver l’estime de soi, en prévision de leur retour dans la société.

Au nom du respect dû aux victimes, le ministre de la Justice croit que la mission essentielle de la prison est de faire souffrir les détenus, qu’ils soient condamnés ou en attente de jugement. Que cette politique crée du ressentiment et rende problématique la réinsertion lui importe peu. L’appel démagogique à la peur et à la vengeance sociale apporte des voix.

Temps suspendu

Le dernier lundi d’août, au petit matin, ma montre indique 4h30 alors que la chambre est inondée de soleil. La batterie est épuisée. Une jolie parabole pour illustrer notre vie de grands-parents. Alors que juillettistes et aoûtiens jouissent d’un temps ralenti et pratiquent le farniente, nous sortons d’une période trépidante marquée par la vitalité des enfants et le souci de la logistique d’une maison pleine à craquer.

Aujourd’hui, à contretemps, nous jouissons de notre solitude et goûtons le plaisir d’un temps suspendu.

Trump, prix Nobel de la Paix ?

Arnaud Leparmentier relate le 14 août dans un article du Monde le rêve ultime du président américain Donald Trump : obtenir le prix Nobel de la Paix. « Ils ne me [le] décerneront jamais, avait-il déclaré, le 4 février, lors d’une rencontre avec le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, dans le bureau Ovale. C’est dommage. Je le mérite, mais ils ne me le décerneront jamais. »

 La paix, selon le président américain, ce sont des « deals » dans lesquels les forts tordent le bras aux faibles, avec lui-même comme arbitre.

 Que Donald Trump ait revendiqué le Nobel en présence de Netanyahou ne saurait étonner. Il est coauteur du génocide en cours à Gaza, par ses livraisons d’armes à Israël et sa négation du peuple palestinien.

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