Dans « deux pianos », Arnaud Desplechin met en scène un virtuose du piano en pleine crise existentielle.
Mathias Vogler (François Civil), qui vit et enseigne au Japon, est un pianiste internationalement reconnu. Á l’approche de la quarantaine, il est épuisé. C’est dans un état mental confus qu’il accepte l’invitation d’Elena, son ancienne professeure, à jouer avec elle à deux pianos dans un concert symphonique à l’auditorium de Lyon.
Il a quitté cette ville plusieurs années auparavant après une rupture brutale avec Claude (Nadia Tereszkiewski), la femme qu’il partageait avec son meilleur ami. Le retour à Lyon est traumatisant. Elena lui confie qu’avec l’âge ses facultés diminuant, elle va prendre sa retraite. Il rencontre de nouveau Claude, et avec elle la découverte qu’il est le père de son enfant.
Mathias n’a plus envie de sillonner le monde de salle de concert en salle de concert. S’installer de nouveau à Lyon le tente, mais avec quel emploi, et quelle famille ? Dans la débâcle qu’il traverse, deux personnes lui offrent un appui : sa propre mère, Anna (Anne Kessler), toujours positive, toujours aimante ; et Max (Hippolyte Girardot) son agent, désespéré de le voir sombrer, qui menace de le lâcher mais ne peut s’empêcher de le materner.
Il y a de belles scènes dans ce film, comme celle du concert donné avec une Elena / Charlotte Rampling dont la supériorité impressionne ; celle d’une inhumation faisant la part belle à l’humour juif ; celle d’une audition derrière un rideau noir, qui ne se passe pas comme prévu ; celle du règlement de comptes cruel entre Mathias et Claude. Mais je ne me suis pas senti immergé dans ce film que j’ai ressenti comme un puzzle mal assemblé.

