Mandoline, marimba et contrebasse

Le Festival Estivales de Musique en Médoc a proposé le 15 juillet au château Lascombes de Margaux un concert profondément original rassemblant trois musiciennes pratiquant la mandoline, le marimba et la contrebasse.

Les artistes se nomment Lorraine Campet, Mariana Bernarska et Marine Moletto. Elles ont en commun d’avoir moins de trente ans et d’avoir gagné des concours prestigieux dans leur discipline. Le slogan des Estivales est « le choix de l’excellence, le pari de la jeunesse. »

Elles n’avaient jamais travaillé ensemble. Le fait d’associer ces trois instruments constituait, selon le patron du Festival, Jacques Hubert, une première mondiale. Elles ont arrangé en trio des pièces écrites par Jean-Sébastien Bach et Antonio Vivaldi pour de tout autres instruments. Le fruit  de leur collaboration a enthousiasmé le public.

Marine Moletto (mandoline)

Je ne connaissais pas le marimba, sorte de xylophone équipé de caisses de résonnance. L’instrument résulte d’une évolution de balafon africain par des luthiers guatémaltèques. La musicienne percute les touches à l’aide de deux ou quatre baguettes. J’ai été impressionné par la fougue et le sens musical de Mariana Bernarska.

La même artiste a interprété deux morceaux sur un zarb, instrument de percussion originaire d’Iran. Dans « corps à corps pour zarb et voix », écrit par Georges Aperghis, compositeur franco-grec né en 1945, l’interprète frappe le zarb de ses mains, mais de sa bouche sortent aussi des onomatopées et des textes. Le morceau évoque une course automobile d’une forte intensité dramatique, dans laquelle l’artiste endosse différents rôles, du pilote de course au commentateur sportif et au public.

Mariana Bernarska (marimba et zarb)

Mariana Bernarska a aussi interprété, au zarb, un duo avec la contrebassiste Lorraine Campet : Poucha-Dass, du compositeur franco-syrien François Rabbath, né en 1931.    Le morceau a une tonalité indienne. Il commence par une musique calme et méditative, puis entraîne l’auditeur dans une danse effrénée.

Le concert du château Lascombes constituait un pari. Comment le public allait-il accueillir un programme incluant sans progression chronologique des compositeurs du dix-huitième siècle à nos jours ? Mandoline, marimba et contrebasse pouvaient-elles s’unir de manière harmonieuse ? Trois artistes n’ayant jamais travaillé ensemble pourraient-elles mettre au point en quelques jours des duos et des trios ? Le succès a été spectaculaire.

« Transhumances » a plusieurs fois relaté des concerts d’Estivales de musique en Médoc, dans des châteaux mais aussi au centre pénitentiaire de Bordeaux Gradignan. Le concert qui y était programmé, dans lequel devait se produire « pour un public captif » Marine Moletto  à la mandoline, a été annulé par l’administration pénitentiaire.

Lorraine Campet (contrebasse)

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