Un « sommet de la mesure d’impact » a été organisé le 16 mai au Palais d’Iéna à Paris, siège du Conseil Économique, Social et Environnemental (CESE). Il était organisé par le CESE ; Impact Tank, organisation qui promeut « l’innovation sociale par la preuve » ; et le Groupe SOS, spécialisé dans l’entrepreneuriat social.
Cet événement a rassemblé 6 000 participants, dans une soixantaine de débats ou d’ateliers, avec 500 intervenants. Les personnes présentes appartenaient à des associations ou à des entreprises préoccupées par les effets sociaux et environnementaux de leur activité, ou bien au monde académique.
Le thème de ces rencontres était « refaire société ». Il est particulièrement d’actualité, alors que les géants du Web accumulent des masses de données pour créer des addictions numériques, et que les dirigeants politiques tendent à privilégier les effets d’annonce clivants plutôt que la construction de consensus. Un mot clé de la journée est « données probantes ». Il s’agit de placer une démarche scientifique au cœur de la construction de programmes qui s’attaquent en profondeur aux mécanismes d’exclusion sociale et de destruction de l’équilibre climatique. L’utilisation des données n’aurait plus pour but la boulimie individualiste, mais le repérage et la généralisation d’innovations pour le bien commun.
Est-il possible d’inclure dans la comptabilité des entreprises la dette qu’elles ont à l’égard de ceux à qui elles sont redevables de leurs profits, les travailleurs et l’environnement ?
Comment mesurer l’efficacité de l’action d’une commune engagée dans un programme « zéro chômeur de longue durée » ? Quelles données utiliser pour rendre compte de la sortie de leur addiction de personnes qui, libérées, se présentent de nouveau sur le marché de l’emploi ?
L’association « 1001 mots » aide les parents de milieux défavorisés à parler à leurs bébés et à les initier aux images et aux livres : quels outils mettre en place pour évaluer son efficacité .
L’Aide Sociale à l’Enfance et la protection des jeunes en conflit avec la loi sont en grande difficulté. Pourtant, des pratiques innovantes, appuyées sur des recherches en psychologie comportementale et en sociologie, donnent de bons résultats. Quelles méthodes utilisent-elles ?
Dans les ateliers du sommet, on a parlé de « manualisation » des bonnes pratiques. Il s’agit, selon le programme d’Impact Tank, de les identifier, de construire des référentiels d’indicateurs partagés et de favoriser leur développement à grande échelle.
La dimension internationale a été présente au cours de cette journée, en particulier par le prisme des objectifs de développement durable. Mais un seul atelier était en anglais. C’est une piste d’amélioration pour les éditions à venir.