Un week-end à Paris

« Un week-end à Paris », film britannique réalisé par Roger Michell sur un scénario de Hanif Kureishi, évoque le sentiment de vertige qu’éprouve un couple marié depuis 30 ans lorsque l’arrivée de la retraite rend palpable le vieillissement et l’approche de la mort.

 Nick Burrows (Tim Broadbent) invite sa femme Meg (Lindsay Duncan) à célébrer à Paris leurs trente ans de mariage. Ils ont tous deux une bonne soixantaine d’années, ils vivent à Birmingham, leurs enfants sont casés (ou presque). Nick a un projet : revitaliser la flamme de l’amour conjugal. Ses sentiments à l’égard de Meg sont mêlés : il l’aime sincèrement, mais il en est aussi dépendant, il vit psychologiquement à son crochet. Meg a un autre projet : tourner la page pendant qu’il en est encore temps, réinventer sa vie, et pour cela quitter Nick et vivre seule. Et puis faire de cette rupture un moment inoubliable de champagne et de palace. Continuer la lecture de « Un week-end à Paris »

Barg ellil

Le professeur Samir Marzouki a prononcé à l’Université Bordeaux Montaigne une conférence sur un roman de l’écrivain tunisien Béchir Khaïef, « Barg ellil » (1960).

 Le roman de Béchir Khaïef (1917 – 1983) ne semble pas avoir été traduit en français. L’action se passe au 16ième siècle. Barg ellil (« Eclair de la nuit ») est un jeune esclave noir de 17 ans, capturé avec sa mère dans son village et vendu séparément. Il est fort, rusé, intelligent. Surtout, c’est un musicien hors pair. Il s’est fabriqué un instrument de percussion avec des bouteilles. Par ses rythmes, il a attiré l’attention de Rim, une jeune femme que son mari, parti en pèlerinage, a répudié en enfermé dans sa maison transformée en prison. Continuer la lecture de « Barg ellil »

Un homme, ça ne pleure pas

« Un homme, ça ne pleure pas », de la toute jeune romancière Faiza Guène (née en 1985) est un livre drôle et émouvant qui évoque avec justesse le destin d’une famille d’immigrés algériens à Nice.

 Mourad Chennoun est le narrateur. Il est né en France de parents algériens. Son père, cordonnier, ne sait ni lire ni écrire mais accroche des stylos à bille à la poche de sa chemise. C’est un homme digne, dont un article de foi est que « un homme, ça ne pleure pas », et un autre que « on ne repart jamais de zéro, même les arabes bien que ce soient eux qui l’aient inventé, le zéro ». Continuer la lecture de « Un homme, ça ne pleure pas »

Le sens de l’humour

Le premier film de Marilyne Canto, « le sens de l’humour », parle de la difficulté à surmonter le deuil d’un compagnon et à accepter de nouveau la possibilité d’un amour.

 Elise (Maryline Canto) élève seule son fils de dix ans, Théo (Sanson Dajezman). Son compagnon, le père de l’enfant, est décédé quelques années auparavant. Malgré la tension entre son métier de guide de musées et son rôle de mère, elle est pour Théo une maman attentive et aimante. Elle a fait dans sa vie une petite place pour un homme, Paul (Antoine Chappey), bouquiniste brocanteur. Mais la perspective que cette relation grandisse au-delà de la satisfaction sexuelle l’angoisse. Notre relation a-t-elle de l’avenir ? ne cesse-t-elle de demander à Paul. Oui, parce que j’en ai envie, répond Paul. Continuer la lecture de « Le sens de l’humour »