Des mots sur les maux

L’Observatoire International des Prisons a récemment organisé à Bordeaux une intéressante rencontre-débat sur le thème « Prisons, un service public ? Qu’en savons-nous ? »

Organisée avant les attentats du 13 novembre, cette rencontre a eu lieu quelques jours après, alors qu’une très forte demande sécuritaire s’exprime dans l’opinion. Demander moins d’incarcération et plus de peines alternatives ne va pas vraiment dans le sens du vent. Continuer la lecture de « Des mots sur les maux »

Le continent des imprévus

Dans « Le continent des imprévus, journal de bord des temps chaotiques » (Manitoba / les belles lettres, 2015), Patrick Lagadec raconte son itinéraire intellectuel et professionnel de quatre décennies, des risques technologiques majeurs à l’apprivoisement de la surprise.

« À ce stade du voyage, écrit Patrick Lagadec, nous sommes comme Magellan, perdus dans ce qui n’est pas encore un détroit cartographié, mais un dédale incompréhensible, quelque part au bord de la carte, en lisière de mondes inconnus ». Continuer la lecture de « Le continent des imprévus »

Fatima

C’est un film remarquable que Philippe Faucon vient de consacrer à Fatima, une femme algérienne qui élève ses deux filles adolescentes dans une banlieue lyonnaise.

Fatima (Soria Zeroual) a tout de la Fatma de l’imagerie populaire. Elle est séparée de son mari. Pour élever ses deux filles, Nesrine (Zita Hanrot) et Souad (Kenza Noah Aïche), âgées de dix-huit et quinze ans, elle nettoie au petit matin un restaurant d’entreprise en grande banlieue, enchaîne sur des ménages chez une famille bourgeoise de Lyon et termine en préparant les repas pour ses deux grandes filles, en lavant leur linge et en épongeant leurs humeurs. Continuer la lecture de « Fatima »

2084, la fin du monde

Dans « 2084, la fin du monde » (Gallimard, 2015), l’écrivain algérien Boualem Salem décrit une dictature religieuse sans frontières de temps ni de lieu. Son livre, magnifiquement écrit, fait froid dans le dos.

Ce serait en 2084 qu’une guerre sainte aurait assuré le triomphe définitif de Yölah et de son délégué, Abi. À vrai dire, les dates n’ont plus d’importance puisque « les temps avaient changé, selon la Promesse primordiale, un autre monde était né, dans une terre purifiée, consacrée à la vérité, sous le regard de Dieu et d’Abi, il fallait tout renommer, tout réécrire, de sorte que la vie nouvelle ne soit d’aucune manière entachée par l’Histoire passée désormais caduque, effacée comme n’ayant jamais existé. » Continuer la lecture de « 2084, la fin du monde »