Le premier jour du reste de ta vie

France 2 a diffusé récemment « le premier jour du reste de ta vie », un film de Rémi Bezançon qui retrace l’histoire d’une famille sur une douzaine d’années.

 Le film retrace cinq jours décisifs dans la vie de la famille Duval : Robert (Jacques Gamblin) et Marie-Jeanne (Zabou Breitman), les parents, Albert (Pio Marmaï), Raphaël (Marc André Grondin) et Fleur (Déborah François), les enfants. Albert quitte la famille pour s’installer en ville, Raphaël rencontre la femme de sa vie dans un concours de guitare virtuelle mais perd le numéro de téléphone qu’elle lui a laissé, le mariage d’Albert coïncide avec la mort de son grand-père et se transforme en catastrophe, Marie-Jeanne se blesse en voiture après une altercation avec Fleur… Le lendemain, rien ne sera plus comme avant, une autre vie commence. Continuer la lecture de « Le premier jour du reste de ta vie »

Simon Werner a disparu…

La chaîne de télévision Arte a diffusé récemment le film réalisé par Fabrice Gobert en 2010, « Simon Werner a disparu ».

 Une banlieue de classe moyenne à l’américaine, avec des rues proprettes bordées de petites maisons sans clôture, en bordure de forêt. Un lycée comme on en rêverait, avec de grandes baies vitrées donnant sur des pelouses. Et, dans le lycée, une classe de terminales. Continuer la lecture de « Simon Werner a disparu… »

En traversant l’Espagne

Nous avons eu l’occasion de traverser l’Espagne du nord au sud, six ans après l’avoir quittée. Voici quelques impressions de voyage.

 Nous avons vécu en Espagne de 2001 à 2007, à une époque de forte croissance et de solide optimisme. Nous y revenons pour un week-end prolongé en Andalousie et avons choisi de voyager en automobile. Continuer la lecture de « En traversant l’Espagne »

Agnosticisme

 

Reconstitution de la Passion du Christ à Chimayo, Nouveau Mexique. Photo « The Guardian »

Dans The Guardian du 29 mars, jour de la célébration par les Chrétiens du Vendredi Saint, l’écrivaine britannique Roz Kaveney expliquait sa position d’agnostique.

 « Comme beaucoup de non-croyants, je me rappelle la foi, et pas seulement le Vendredi Saint. Je me souviens de l’agréable marmonnement de la liturgie, l’odeur de talc ou la transpiration alcoolisée de la personne agenouillée à côté de moi, le poids que l’absolution retirait et le goût crayeux de rédemption sur ma langue. Je me rappelle du délice hébété des méditations sur l’éternité – jusqu’à ce qu’un jour il devint plus simple et plus clair de ne pas croire en des choses parce qu’elles étaient impossibles, mais d’accepter simplement qu’elles étaient de l’embrouille intellectuelle. Ce n’étaient pas seulement mes propres luttes avec la sexualité et mon identité de femme – c’était la souffrance que je voyais les dogmes religieux infliger partout. La foi était en train de briser mon cœur, mais la foi se brisa d’abord. »

 Les contradictions entre les convictions éthiques des croyants et leurs comportements ne suffisent pas à disqualifier la foi, pas plus que les horreurs perpétrées par le fanatisme religieux. Pour Roz Kaveney, la difficulté réside dans le concept même de texte révélé. Qu’un texte écrit à un moment historique et dans un contexte social déterminés, dans un langage souvent poétique avec une claire intention poétique, puisse être la déclaration infaillible de l’esprit d’un dieu éternel représente un saut de foi trop grand pour beaucoup de gens.

 L’auteur appelle à une position modeste. Il faut accepter l’incertitude : nous ne disposons pas, et ne disposerons jamais, d’un langage adéquat pour parler de la transcendance. Il nous faut vivre généreusement avec les autres et créer du beau comme si des choses meilleures étaient vraies. C’est ce qu’on appelle agnosticisme.