Les enténébrés

C’est un roman vertigineux et bouleversant qu’a écrit Sarah Chiche, écrivain, psychologue clinicienne et psychanalyste (Seuil, 2019).

En refermant « les enténébrés », je me suis trouvé incapable d’en faire une note de lecture. J’ai dû pour cela le relire de bout en bout, tant il est foisonnant. On y trouve les destins de femmes basculant dans la folie et la transmettant à leurs filles, l’amour de Sarah pour son mari et son histoire d’amour dévastatrice avec un amant, le désastre d’une humanité s’acheminant vers sa fin : « il coulera moins de temps entre le dernier des hommes et nous qu’entre nous et Christophe Colomb. » Continuer la lecture de « Les enténébrés »

Les Don Quichotte de l’espoir

Dans « les Don Quichotte de l’espoir » (Éditions Glyphe, 2016), Philippe Le Pelley Fonteny rassemble des témoignages de petits frères des Pauvres qui rencontrent des personnes détenues à l’hôpital pénitentiaire de Fresnes.

L’ouvrage est préfacé par Robert Badinter, qui considère la mission des bénévoles qui vont dans les prisons comme essentielle. « Oui, aller au-devant des détenus, c’est l’un des témoignages de solidarité humaine les plus forts qui soient. Cela demande de prendre de son temps, du temps que l’on consacre à ceux que l’on aime, pour le passer avec des inconnus ». Continuer la lecture de « Les Don Quichotte de l’espoir »

Rien n’est noir

Dans « rien n’est noir », Claire Berest raconte la vie de la peintre mexicaine Frida Kahlo (1907 – 1954) comme un roman.

« J’ai été victime de deux terribles accidents dans ma vie, Diego, le premier c’est le tramway. L’autre c’est quand je t’ai rencontré. » Le tramway est celui qui a percuté l’autobus où voyageait la jeune Frida, alors âgée de 18 ans : vagin perforé par une barre d’appui, jambes et colonne vertébrale fracassées. La rencontre est celle de Diego Rivera, qu’elle épouse deux ans plus tard. Continuer la lecture de « Rien n’est noir »

Gloria Mundi

Dans Gloria Mundi, son dernier film, Robert Guédiguian fait pénétrer le spectateur dans le monde des gens rongés par la précarité.

La première séquence du film est glorieuse : à Marseille, Mathilda (Anaïs Demoustier) donne naissance à une petite Gloria. Toute la famille se réjouit : son mari Nicolas (Robinson Stévenin), sa maman Sylvie (Ariane Ascaride), son beau-père Richard (Daniel Darroussin), et aussi sa demi-sœur Aurore (Lola Naymark) et son mari Bruno (Grégoire Leprince-Ringuet). Continuer la lecture de « Gloria Mundi »