France 4 a récemment diffusé « un beau dimanche », film réalisé par Nicole Garcia sur un scénario co-écrit avec Jacques Fleschi (2013).
Le film s’ouvre par l’action violente de la police délogeant des squatteurs. La scène suivante, à l’opposé, nous entraîne dans la classe de CM2 d’une calme bourgade d’Occitanie. Ce contraste nous met sur la piste de l’histoire douloureuse de Baptiste Cambrière (Pierre Rochefort), instituteur remplaçant qui change d’établissement de trimestre en trimestre.
Un vendredi après-midi, Baptiste constate que Mathias, l’un de ses élèves, attend en vain que son père vienne le chercher. Il l’amène chez celui-ci, l’héberge pour une nuit, le conduit chez sa mère, Sandra (Louise Bourgoin). Sandra travaille comme serveuse dans un restaurant de plage près de Montpellier.
Baptiste se laisse convaincre de rester déjeuner, de s’occuper de Mathias l’après-midi, de passer un moment au bowling, de boire malgré son intolérance de l’alcool, de passer la nuit chez Sandra, puis avec Sandra.
Sandra est menacée par des voyous à qui elle doit une importante somme d’argent. Elle s’enfuit dans sa vieille guimbarde avec Mathias et Baptiste. Destination : le château de la famille Cambrière. Objectif : obtenir les 50 000€ qui liquideront la dette de Sandra.
Au château, c’est le retour de l’enfant prodigue – ou de l’enfant chéri et renié. Liliane (Dominique Sanda), la mère de Baptiste, Gilles et Thomas ses frères, Emmanuelle sa sœur, sont partagés entre la joie de le revoir et la crainte qu’un passé douloureux s’échappe d’une boîte de Pandore. On invite volontiers Sandra à se joindre à la fête de famille, mais c’est en cuisine auprès des domestiques qu’elle se sent à l’aise.
Baptiste héritera de son père, mais acceptera-t-il l’héritage ? Nicole Garcia observe que Pierre, le fils qu’elle a eu avec Jean Rochefort, vit lui-même un tel dilemme, puisqu’il se trouve chargé des privilèges et des contraintes attachés au statut de « fils de ». Dans « un beau dimanche », il entre totalement dans le rôle d’un enfant gâté par les dieux, épouvanté par le destin doré qu’on lui promet, écrasé de solitude, qui découvre l’espace d’un weekend, au contact de Sandra et Mathias, la possibilité d’une vie heureuse.