Dans la série « Des trains pas comme les autres » sur France 5, Philippe Gougler a consacré une émission au Kenya. Une séquence autour d’une école de danse à Kibera, bidonville proche de Nairobi, est impressionnante.
Philippe Gougler a rendez-vous avec Mike, professeur de danse, au kilomètre 14 de la voie ferrée qui mène à Nairobi. Il n’y a pas de gare : à l’heure dite, des voyageurs attendent le long de la voie.
Kibera est le plus grand bidonville d’Afrique. Nul ne connait le nombre de ses habitants, peut-être un million. La voie ferrée fait office de rue : « c’est la voie ferrée la plus piétonne que j’aie connue ! », commente Gougler.
Mike l’emmène dans les ruelles en terre qui serpentent entre les cases en tôle. Ils croisent l’une de ses anciennes élèves. « Mike nous laisse avancer, il nous dit qu’on peut être ce qu’on a envie d’être. J’avais toujours pensé que j’étais perdue et que je ne m’en sortirais jamais. J’ai compris grâce à lui que je pouvais avoir une belle vie. Il nous dit de ne jamais abandonner, de toujours y croire. »
L’école de danse de Mike accueille 2 000 élèves de tous âges. Par le corps, c’est l’esprit que Mike cherche à atteindre. Il entend rompre la fatalité de la misère, celle par exemple qui veut que si ta mère a été enceinte à 14 ans, tu le seras aussi à 14 ans. Il cherche à encourager les élèves à exprimer et à réaliser des projets. Deux jeunes femmes produisent du savon liquide. Il les a poussées à aller de l’avant, leur a prodigué des conseils de gestion, leur a trouvé des financements.
Il y a 82 ethnies au Kenya, mais dans l’école de Mike, toutes et tous sont unis par la danse. « Plus vous donnez, dit-il, plus vous recevrez en échange ». C’est une école d’optimisme que dirige Mike.
Il est probable que son école soit financée par une ONG, mais cette question n’est pas abordée dans le reportage. Elle est pourtant cruciale dans un contexte où les financements pour le développement sont, aux États-Unis, comme dans les autres pays développés, mis en question.
