ActualitéSociété18 juin 20110Les Islandais enfantent leur Constitution par Internet

 

Dans The Guardian du 10 juin, Haroon Siddique décrit le processus d’élaboration de la nouvelle Constitution islandaise, travers un site Internet et Facebook.

 Dans son article du 22 mai, « transhumances » relatait comment les « indignados » espagnols s’étaient inspirés de la révolte citoyenne des Islandais réclamant l’inculpation des banquiers qui avaient causé la banqueroute du pays, une réforme constitutionnelle, la liberté du journalisme d’investigation et le soutien à Wikileaks.

 La réforme de la Constitution devrait être sanctionnée par un referendum en juillet. Un comité constitutionnel de 25 membres a été formé. Il utilise, indique Haroon Siddique, les médias sociaux pour inciter les citoyens à partager leurs idées sur ce que le nouveau document devrait contenir. « Je crois que c’est la première fois qu’une constitution est rédigée fondamentalement sur Internet, dit Thorvaldur Gylfason, membre du conseil constitutionnel d’Islande. Le public voit la constitution naître sous ses yeux… C’est très différent d’autrefois, lorsque les constitutionnalistes préféraient parfois de placer hors de la vue et hors d’atteinte… »

 Le journaliste poursuit : « la constitution de l’Islande date de son indépendance acquise du Danemark en 1944. Elle avait simplement repris la constitution danoise et fait quelques ajustements, comme remplacer le mot « roi » par celui de « président ».

 Le processus de rédaction d’une nouvelle constitution démarra en avril par la réunion de 950 citoyens tirés au sort, qui consacrèrent une journée à discuter du cahier des charges du futur document. Depuis, le Conseil publie ses travaux et sollicite des contributions sur son site Internet, et utilise des réseaux sociaux comme Facebook ou Twitter.

 Le recours au « crowdsourcing » (la recherche d’idées en sollicitant une foule de contributeurs potentiels) est probablement plus aisé dans un pays de 320.000 habitants qu’en Grande Bretagne ou en France) mais donne, selon Gylfason, professeur d’économie à l’Université d’Islande, d’excellents résultats. Le projet de loi soumis à referendum devrait inclure des contrôles et des responsabilités pour le Parlement et des clauses de séparation des pouvoirs de manière à prévenir une autre crise financière. Il devrait aussi contenir des changements significatifs sur la manière dont les députés sont élus et les juges désignés.

 Illustration El País : manifestation du mouvement du 15 mai en Espagne, sur le modèle de la protestation citoyenne islandaise.

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