EspagneGrande BretagneMusique5 mars 20100Musique contemporaine

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Kings Place, un centre culturel proche de la gare Kings Cross à Londres, consacre à la musique contemporaine une série de concerts intitulée « Out Hear » (entendre hors d’ici). Le 1er mars, le concert était donné par le Grup Instrumental de València.

« Out Hear » nous invite à « briser notre mur du son » en nous embarquant pour un voyage excitant d’aventures sonores dans les mondes de la musique contemporaine / expérimentale, la gymnastique vocale, l’improvisation, le spectacle d’avant-garde et multimédia. Cette série de concerts est organisée par Kings Place, qui est à la fois le siège londonien du quotidien The Guardian, un centre de conférences et un pôle d’art contemporain.

Dirigé par Joan Cerveró, l’ensemble instrumental de Valence (http://www.grupinstrumental.com) associe des instruments classiques, de la musique électronique et une chanteuse de Flamenco. Il joue des œuvres composées pour la plupart par de jeunes musiciens espagnols entre 1978 et 2007. Pour l’auditeur novice que je suis, elles sont dérangeantes. En apparence, l’orchestre se présente de manière tout à fait classique, avec un chef donnant le tempo, un violon, un violoncelle, une trompette, une flûte, des percussions. Mais les sons qui sortent des instruments ne répondent pas aux critères habituels : la violoncelliste utilise la caisse de son instrument comme percussion, le flûtiste fait entendre le râle de sa respiration, le percussionniste gratte la peau de son tambour. Une musique électronique restitue une ambiance sonore proche de celle d’une grande ville, parfois distincte, parfois assourdie.

Dans « pour trois couleurs de l’arc en ciel » de José Antonio Orbs, la musique est associée à des couleurs. Dans Les Sept Vies d’un Chat, de Martín Matalón, elle fournit un contrepoint à un film muet, « le chien andalou », court métrage onirique de Luis Buñuel et Salvador Dali. Dans Raís del Aire de Mauricio Sotelo, elle joue sur l’antagonisme avec un chant traditionnel, le Flamenco d’Isabel La Julve.

Rien n’est improvisé, tout est écrit, même si je peine à imaginer le langage utilisé pour transcrire de la pure recherche acoustique. Peu à peu, nous entrons dans le jeu et constatons que ces musiciens audacieux nous ont aidés, vraiment, à dépasser nos préjugés confortables, à briser notre mur du son.

(Photo Kings Place)

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