Les jougs de Jérémie

Dans « Les jougs de Jérémie » (Le Corridor Bleu, 2016, 84 pages), Agnès Gueuret évoque sous forme poétique le prophète comme un « homme de chair et de sang, pris en son temps dans les tourmentes de l’Histoire ».

Jérémie a parfois mauvaise presse. On raille ses « jérémiades », les plaintes que le sac de Jérusalem arrache au prophète impuissant. « Jérémiades » signifie dans le langage courant « plainte, récrimination sans fin et qui importune ». Continuer la lecture de « Les jougs de Jérémie »

Les dimanches de Jean Dézert

« Transhumances » a récemment évoqué Jean de la Ville de Mirmont, poète bordelais mort au front en 1914 à l’âge de 27 ans. Voici maintenant une critique de « Les dimanches de Jean Dézert », son premier et unique roman, publié en cette même année 1914.

Jean Dézert, âgé de 27 ans, est originaire de Bordeaux mais habite Paris. Il est employé au Ministère de l’Encouragement au Bien (Direction du Matériel). Sa principale vertu, c’est de savoir attendre. « Toute la semaine, il attend le dimanche. À son Ministère, il attend de l’avancement, en attendant la retraite. Une fois retraité, il attendra la mort. Il considère la vie comme une salle d’attente pour voyageurs de troisième classe. » Continuer la lecture de « Les dimanches de Jean Dézert »

Clemenceau, dernières nouvelles du Tigre

Dans « dernières nouvelles du Tigre », Jean-Noël Jeanneney livre un intéressant et attachant portrait de Georges Clemenceau, surnommé « le Tigre » ou « le Père la Victoire » (1841 – 1929).

 Il ne s’agit pas d’une biographie, mais d’un éclairage sur la personnalité de Clemenceau sous différents angles. Il y est question de son opposition à la politique coloniale de Jules Ferry, de sa passion pour le Parlement et de son dédain pour le Sénat (où il fut pourtant élu), de son activité de journaliste engagé contre les injustices et en faveur des droits des travailleurs, de sa passion pour la Grèce antique, de sa participation à la négociation du Traité de Versailles, de ses amitiés et de ses inimitiés. Continuer la lecture de « Clemenceau, dernières nouvelles du Tigre »

L’horizon chimérique

Alors que l’on célèbre le centenaire de la bataille de Verdun, une stèle érigée sur la rive droite de la Garonne à Bordeaux a attiré mon attention. Elle honore la mémoire de Jean de la Ville de Mirmont, mort pour la France sur le Chemin des Dames le 28 ou le 29 novembre 1914 alors qu’il allait fêter ses 28 ans.

Né à Bordeaux dans une grande famille protestante, ami de François Mauriac, il publia de son vivant un roman, « les dimanches de Jean Dézert ». Ce n’est qu’après sa mort que l’on publia un recueil de poèmes, « l’horizon chimérique », qui a été mis en musique par Gabriel Fauré puis plus récemment Julien Clerc. Continuer la lecture de « L’horizon chimérique »