La tête du saint

Avec « la tête du saint » (a cabeça do santo, 2014), l’écrivaine brésilienne Socorro Acioli propose un réjouissant conte dont le héros involontaire n’est autre que Saint Antoine. Le livre a été traduit sous le titre Sainte Caboche par Régis de la Moreira (éditions Belleville, 2017). Les citations incluses dans cet article ont été traduites par l’auteur de « transhumances ».

Dans le nord-est brésilien, la ville de Candeia s’enorgueillissait de construire la plus grande statue de Saint Antoine du Brésil : 20 mètres de haut. Mais un défaut de construction – dû à l’ivrognerie du chef de chantier – fit choir la tête du saint, qui dévala la colline où le monument était érigé. Continuer la lecture de « La tête du saint »

Black dog

Une ville minière au milieu du désert de Gobi en Chine, abandonnée par ses habitants et colonisée par leurs chiens. Un homme revenant dans cette ville après avoir passé dix ans en prison pour meurtre. Un lévrier noir pourchassé comme porteur possible de la rage. Dans « Black dog », le réalisateur Hu Guan raconte une déréliction et une possible rédemption.

De son passé prospère, la ville de Chixia conserve des terrils au sommet desquels ont été aménagés des kiosques. Tout ce qui marquait sa prospérité a disparu. Le théâtre a été fermé. Le zoo n’accueille plus que quelques animaux. Des quartiers entiers sont démolis au bulldozer, leurs habitants les ont désertés. Continuer la lecture de « Black dog »

Parthenope

Dans Parthenope, Paolo Sorrentino propose au spectateur un hommage à Naples, sa ville natale (Parthenope pour les Grecs qui la fondèrent), et à la beauté féminine, incarnée par une femme qui porte le nom de cette ville où elle est née.

La majeure partie du film est consacrée à la jeunesse de Parthenope (Celeste Della Porta), étudiante en anthropologie et brièvement tentée par une carrière d’actrice. On la retrouve ensuite (interprétée par Stefania Sandrelli) à l’âge de 73 ans, lorsqu’elle revient à Naples après une carrière universitaire à Trente, dans le nord de l’Italie. Continuer la lecture de « Parthenope »

Une étrange défaite

Dans « Une étrange défaite, sur le consentement à l’écrasement de Gaza » (La Découverte 2024), Didier Fassin livre un texte vibrant d’indignation, appuyé sur des faits historiques et des chiffres.

Il s’indigne de l’accusation d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme proférée « quand on demandait l’arrêt du massacre des civils, simplement parce qu’on ne tue pas des innocents, quand on appelait à la fin du siège total, simplement parce qu’on n’affame pas des êtres humains, quand on condamnait la dévastation des hôpitaux, simplement parce qu’on ne prive pas les malades et les blessés de soins médicaux, quand on critiquait la destruction des écoles et des monuments, simplement parce qu’on n’enlève pas à un peuple sa culture et son histoire ». Continuer la lecture de « Une étrange défaite »