Les montagnes russes de la démocratie italienne

Quatre mois après avoir recueilli les voix de près d’un électeur sur quatre aux élections parlementaires et sénatoriales, le Mouvement 5 Etoiles de Beppe Grillo a réalisé un score de 2% aux élections municipales.

 La presse française a peu commenté les élections municipales qui viennent de se dérouler en Italie. Elle a surtout souligné le retour du Parti Démocrate à la mairie de Rome, conquise par la droite il y a cinq ans. Continuer la lecture de « Les montagnes russes de la démocratie italienne »

La Grande Belleza

« La Grande Belleza », film de Paolo Sorrentino, constitue un moment de bravoure du cinéma italien, dans le droit fil de Federico Fellini.

 Jep Gambardella (Toni Servillo) est un Romain mondain, ou un mondain romain selon que l’on accorde plus d’importance à l’une de ses deux caractéristiques. Son univers se réduit à la ville de Rome, encore qu’il soit abusif de parler de réduction s’agissant d’une ville d’une telle profondeur historique et esthétique. Il a choisi d’être le roi des mondanités : il ne se contente pas de participer aux fêtes, mais jouit du pouvoir de les gâcher. Continuer la lecture de « La Grande Belleza »

Divin Belzebuth

 Giulio Andreotti vient de mourir à l’âge de 94 ans. Surnommé « Belzebuth », « le Divin », « l’inoxydable », il a marqué la politique italienne depuis 1945.

Andreotti a été membre du Parlement italien sans interruption depuis 1945 jusqu’à sa mort, à la Chambre des Députés puis, à partir de 1991, comme Sénateur à vie. Il a été 7 fois président du conseil et 21 fois ministre. C’est un personnage hors du commun qui vient de s’éteindre, auquel Paolo Sorrentino a dédié un film en 2009, « il Divo » : un expert en combinazioni et machinations, un homme de l’ombre dangereusement proche de chacun des drames qui ont bouleversé l’Italie depuis la seconde guerre mondiale, la Loge P2, la banque Ambrosiano, l’assassinat d’Aldo Moro, la Mafia… Continuer la lecture de « Divin Belzebuth »

La belle endormie

La Belle endormie (La bella addormentata), film de Marco Bellochio, nous plonge au cœur d’une controverse qui a profondément divisé les Italiens à la fin 2008 et au début 2009 : à la demande du père d’Eluana Engaro, dans le coma depuis 17 ans, un tribunal avait autorisé  l’interruption de son alimentation artificielle.

 Le Président du Conseil Silvio Berlusconi avait utilisé cette situation pour souder autour de lui l’opinion catholique. Au nom du respect absolu de la vie, il avait déposé en urgence un projet de loi obligeant à maintenir l’assistance mécanique à la vie de personnes comateuses, ce qui aurait obligé à rebrancher les appareils maintenant en vie Eluana. Le film se déroule début février 2009, six semaines après qu’Eluana eut été débranchée : elle est transférée à l’hôpital d’Udine pour y mourir ; à Rome, les Députés sont réunis pour voter le projet de loi de Berlusconi. Continuer la lecture de « La belle endormie »