Tchekhov sur l’Île de Sakhaline

En 1890, à l’âge de 30 ans, Anton Tchekhov séjourna trois mois dans l’Île de Sakhaline, à l’est de la Sibérie. Son rapport sur la colonie pénitentiaire constitue un témoignage historique et littéraire passionnant.

Anton Tchekhov exerce alors comme médecin et est déjà connu comme écrivain. C’est un bourreau de travail. Il soutient financièrement sa famille, puisque son père, un loser comme il y en a tant dans son œuvre théâtrale, a fait faillite. Il éprouve le besoin d’un moment de rupture. Il est passionné par la chose judiciaire. Il cherche à comprendre l’humanité dans les conditions extrêmes de vie ou de survie. Continuer la lecture de « Tchekhov sur l’Île de Sakhaline »

Carceropolis à Bruxelles

La revue XXI (vingt et un) a publié dans son numéro d’automne un récit graphique de Renaud de Heyn intitulé « Carceropolis ».

À la limite nord-est entre la région de Bruxelles et le Brabant flamand, les autorités cherchent à créer une prison d’une capacité de 1200 places pour remplacer deux établissements en centre-ville, Forest et Saint-Gilles. Continuer la lecture de « Carceropolis à Bruxelles »

Où sont passés les hommes ?

L’évaporation de la force de travail masculine aux États-Unis représente un vrai problème de société. Un sociologue l’impute en partie au passage d’une part significative de la population américaine par la prison.

« Transhumances » a récemment consacré un article à la diminution constante du pourcentage d’hommes américains présents sur le marché du travail. Un journaliste l’expliquait en partie par la fascination des jeux vidéo pour de jeunes adultes qui, à l’âge de se frotter avec les contraintes et les opportunités d’un premier emploi, préfèrent rester dans le cocon familial tout en s’évadant dans un monde virtuel. Continuer la lecture de « Où sont passés les hommes ? »

Enfermement

Je visite chaque semaine un ami dans un établissement pour personnes âgées dépendantes et des détenus en maison d’arrêt. Deux faces de l’enfermement.

On entre en maison de retraite par une libre décision ; en prison, par contrainte. En réalité, l’entrée dans le grand âge et la dépendance est une fatalité subie. Bien souvent, l’admission dans un établissement est l’unique option réaliste pour la personne âgée et sa famille. Quant à l’entrée en prison, elle est parfois vécue par un délinquant comme un risque assumé librement en conséquence d’un mode de vie hors des règles de la société. Un peu de choix dans les deux situations, grand âge et prison, mais beaucoup de contraintes. Continuer la lecture de « Enfermement »