Rouen, à l’ombre de Saint Jean-Baptiste

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La Tour du Gros Horloge à Rouen est décorée d’un bas relief représentant Saint Jean-Baptiste. Et l’un des portails de la Cathédrale illustre sa décollation.

A gauche, le roi Hérode et ses convives admire la danse de la belle Salomé. Celle-ci obtient en remerciement la tête de Jean-Baptiste. Comme dans une bande dessinée, on assiste à la décapitation du saint dans son cachot, à droite de la scène. Mais l’histoire ne suit pas tout à fait l’ordre chronologique : on revient au centre du tableau pour voir Salomé recevoir son trophée.

Lorsque la cathédrale a été construite, Rouen était une capitale du textile. Comme dans les Cotswolds, en Angleterre, les tisseurs avaient le culte du mouton et avaient fait de l’ermite à la peau de mouton leur saint patron.

Photo « transhumances »

2011, année de la voiture électrique

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Sur le parking de la station de métro de Watford (Hertfordshire, Royaume-Uni), trois baies disposent maintenant d’une prise pour l’alimentation de véhicules électriques. De telles installations devraient se multiplier dans les prochains mois.

De nombreux experts annoncent que l’année 2011 verra l’essor de la voiture électrique. La Nissan Leaf, maintenant commercialisée en Grande Bretagne, se présente comme la première voiture électrique destinée au marché de masse. D’ici la fin 2012, pas moins de dix nouveaux modèles de véhicules électriques sont attendus. En Grande Bretagne, une subvention de 5.000 livres devrait stimuler la demande.

The Guardian du 6 avril rend compte, sous la plume d’Adam Vaughan, d’un débat entre personnalités impliquées dans les transports et la protection de l’environnement, sponsorisé par Renault.

Les avantages écologiques de la voiture électrique pour l’environnement ont été rappelés. Elle n’émet pas d’oxydes de nitrogène, nocifs pour la santé, en particulier celle des personnes asthmatiques. On estime qu’en Grande Bretagne, elle émet 40% moins de carbone (indirectement, à travers les centrales) que les voitures propulsées par des combustibles embarqués.

Le fait que la voiture électrique consomme une énergie stockée est cohérent avec le développement de l’énergie éolienne, qui est par définition intermittente. En outre, la plupart des chargements ayant lieu pendant la nuit, ils se produiront alors que le niveau d’utilisation du réseau est minimum.

Les intervenants dans le débat ont aussi souligné que la voiture électrique va créer des emplois en Grande Bretagne. Contrairement aux idées reçues en France, l’industrie automobile reste forte dans ce pays, même s’il est vrai que le capital est étranger. La Nissan Leaf est produite à Sunderland et les batteries de l’alliance Nissan – Renault le seront également.

Le représentant de Renault a indiqué que la technologie évolue très vite. Pour éviter aux acquéreurs de voitures électriques la frustration de voir leur modèle devenu obsolète quelques mois après l’avoir acheté, il est envisagé de louer les batteries : il sera ainsi possible de les remplacer par d’autres plus performantes sans devoir changer le véhicule.

Photo : places de stationnement pour voitures électriques à Watford. La source de courant est installée par EDF Energy.

Rouen, Abbatiale Saint-Ouen

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L’Abbatiale Saint Ouen de Rouen, à quelques centaines de mètres à peine de la Cathédrale, est un chef d’œuvre du gothique tardif.

Pénétrant dans l’abbatiale, on est transporté par la verticalité du monument. L’espace est totalement vide, ce qui accentue l’impression d’être aspiré vers le haut. Les murs qui supportent l’édifice sont incroyablement fins, à la manière de la Sainte Chapelle à Paris. Ils laissent un vaste espace aux verrières, dans lesquelles s’engouffre la lumière.

Alors qu’enthousiastes nous nous laissons envahir par la beauté céleste du monument, deux cantatrices improvisent un duo dans la nef. Leurs voix sont amplifiées. C’est un moment divin.

La construction de l’Abbatiale Saint Ouen a commencé au quatorzième siècle et s’est poursuivie jusqu’au seizième. La technique des architectes du gothique avait alors atteint un niveau de perfection. Ils nous sont laissé un bouleversant témoignage.

Photo « transhumances »

Travailler au-delà de 65 ans

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En Grande Bretagne, soixante-cinq ans cesse d’être l’âge de la retraite par défaut. Pour mettre à la retraite un travailleur plus âgé, les entreprises devront faire la preuve de son inaptitude.

Dans The Guardian du 1er avril, Jill Insley examine les raisons et les conséquences de l’abolition du « default retirement age » (DRA) que les Travaillistes avaient instauré en 2006 pour protéger les employés du risque d’être mis à la retraite avant soixante cinq ans. Un employé peut désormais choisir la date à laquelle il prend sa retraite ; c’est à l’employeur de prouver, le cas échéant, qu’il ne remplit plus les conditions pour occuper son poste de travail.

Pour le gouvernement, augmenter le nombre d’actifs réduira la pression sur le régime de retraite. Pour les salariés, pouvoir travailler plus longtemps est souvent une question de survie. Une étude montre qu’un tiers des salariés prenant leur retraite cette année auront un revenu inférieur à la ligne de pauvreté ; on estime qu’en 2009, 100.000 personnes ont été obligées de prendre leur retraite contre leur gré.

Du côté patronal, les nouvelles dispositions sont accueillies avec appréhension, en particulier par les PME, qui peuvent difficilement proposer à des employés âgés des postes dont les horaires et la pénibilité correspondent à leurs capacités ; contrairement à elles, de grandes entreprises comme British Telecom ont les moyens de mettre en place des politiques de diversité au travail faisant une place aux seniors. Les organisations patronales reprochent au gouvernement de n’avoir pas défini les règles de suivi de la performance des travailleurs âgés et les critères selon lesquels il sera possible de les mettre d’office à la retraite.

La chaîne de supermarchés Asda est reconnue comme un des leaders dans l’incorporation de travailleurs âgés. Elle emploie 40.000 salariés de plus de 50 ans, dont 1.100 de plus de 70 ans. Caroline Massingham, qui au lieu de « chef du personnel » ou de « directrice des ressources humaines » porte le joli titre de « directeur des gens » (people director) explique que les fait que des « héros de service client » servent de mentors à des employés plus jeunes fonctionne extrêmement bien. « L’éthique du travail des travailleurs plus âgés par opposition à celle de notre marché plus jeune a un effet massif sur la performance du magasin. Elle apporte de la stabilité dans ce marché du travail – vous ne voyez pas un taux de rotation aussi élevé dans cette tranche d’âge que parmi les plus jeunes ».

On est frappé en Grande Bretagne par le nombre de personnes âgées qui occupent un emploi. Une étude récente du Cercle d’Outre Manche le confirme : en 2010, le taux d’emploi des 55 – 65 ans était de 58% au Royaume Uni et de 38.3% en France. Depuis des années, la discrimination sur le critère de l’âge est interdite : les curriculum vitae ne mentionnent pas l’âge d’un candidat, pas plus que son sexe ou son groupe ethnique. La suppression de l’âge de la retraite par défaut s’inscrit dans la lutte contre cette discrimination en même temps qu’elle s’adresse à problème social majeur.

Photo The Guardian : employées de la chaîne de supermarchés Asda.