ActualitéGrande BretagneSociété10 mai 20110Les canaux britanniques en eaux inconnues

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Le réseau de canaux britanniques va changer de statut, ce qui soulève des questions sur son avenir et provoque l’inquiétude de personnes qui ont choisi d’y vivre en permanence.

Dans The Guardian du 27 avril, Andrew Mourant évoque le changement de statut de British Waters, l’organisme semi-public (« quango ») qui gère le réseau de canaux et de rivières navigables de Grande Bretagne. Dans le cadre de la politique du Gouvernement Cameron, l’organisme devrait se transformer en institution de bienfaisance (« charity ») : ceci permettrait de réduire la subvention publique et irait dans le sens de la « grande société » prônée par les Conservateurs, les usagers étant représentés au comité de surveillance de la nouvelle institution.

British Waters est en charge de 3.700km de voies navigables. Certaines, comme le Grand Union Canal qui passe à Watford, ont été construits au dix-huitième siècle. Depuis des dizaines d’années, elles ne servent plus au transport des marchandises, mais sont activement utilisées par des touristes qui possèdent ou louent des péniches étroites.

Le transfert de British Waters à une organisation de bienfaisance est un pari risqué. D’ores et déjà, 19% du réseau est en mauvaises conditions, et au rythme actuel des investissements, ce pourcentage pourrait s’accroître jusqu’à dépasser 40% en 2030. Le Gouvernement pense que la sortie du secteur public permettra une gestion plus active et génèrera de nouvelles ressources, telles que des attractions touristiques ou des programmes immobiliers.

Parmi les usagers que cette réforme inquiète se trouvent les « navigateurs continus ». Au nombre d’environ 3.500, ils vivent en permanence dans leur bateau. La règlementation actuelle les autorise à amarrer leur bateau pendant un maximum de 14 jours à un accostage public, après quoi ils doivent réaliser un parcours « substantiel ». Certains « navigateurs continus » sont attachés à une région par leur travail ou l’école de leurs enfants. Ils craignent que la nouvelle administration rende les règles plus sévères.

Photo « transhumances » : péniche étroite amarrée sur le Grand Union Canal en hiver.

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