Je souhaite partager dans « transhumances » ce qui m’a étonné, dans ma vie personnelle comme dans l’actualité.
Dans cet article de transhumances, je perçois un changement dans l’opinion publique sur l’anéantissement de Gaza. Je m’étonne de la violence des propos du ministre de l’Intérieur, opposant héros et salauds dans la société française.
Faim et soif à Gaza
Un ami s’étonne que la faim et la soif qui tenaillent les Gazaouis me privent parfois de sommeil. C’est son indifférence devant le génocide qui se perpètre sous nos yeux qui m’interroge.

Quelque chose est peut-être en train de changer dans l’opinion française. Le Monde a publié un éditorial intitulé « s’indigner de l’anéantissement de Gaza ne suffit plus » et en appelle à des sanctions politiques, diplomatiques, économiques ou culturelles.
Héros contre salauds
En visite à un commissariat de police, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau a célébré « la France qui s’engage contre la France qui s’ensauvage. La France des héros contre la France des salauds ». Il s’en est pris « à une jeunesse décivilisée et désinhibée. »
Le ministre estime qu’aujourd’hui « les peines ne sont pas suffisamment lourdes, dissuasives. » Il proposera un texte de loi visant à punir de prison les vendeurs de mortiers dangereux à des non-professionnels et les acheteurs si l’acquisition « avait dès le départ pour but « la destruction de biens d’autrui » ou « l’attaque de vies humaines » ».
La vision manichéenne du ministre – les gens bien d’un côté, les malfaisants de l’autre – ne va pas dans le sens d’une pacification de la société française. Son appel à plus de prison ne contribuera pas à la solution du problème de la surpopulation carcérale.
Début juin, le Parlement a voté une loi privant les personnes détenues, qu’elles soient condamnées ou en attente de jugement, du droit de vote par correspondance pour les élections municipales, départementales, régionales et législative. « Punir, isoler et faire souffrir » ceux que l’on présume « malfaisants » ou « salauds » semble en effet l’alpha et l’oméga du Parlement et du gouvernement.