Connemara, le film

Dans Connemara,  film inspiré du roman éponyme de Nicolas Mathieu, Alex Lutz met en présence une femme et un homme issus du même terroir mais ayant fait des choix de vie opposés.

Au sortir de l’adolescence, Hélène (Mélanie Thierry) a choisi de quitter son village entre Nancy et Épinal et de monter à Paris pour y étudier et y faire carrière. Elle est consultante dans un cabinet de conseil, elle est mariée et a deux petites filles. Sa vie semble réussie, mais elle étouffe. Une scène la montre faire une présentation à des clients et de perdre pied. C’est le burn-out.

Pour faire une pause et se sortir de la dépression, elle retourne vivre au village, vingt ans après l’avoir quitté. Elle y repère Christophe (Bastien Bouillon), pour qui elle s’était enflammée autrefois mais qui fréquentait alors une camarade de classe d’un milieu social plus élevé. Elle aborde Christophe.

Christophe lui-même est à un point de bascule. Sa femme demande le divorce et la garde de leur jeune fils. Ancienne star de l’équipe d’Épinal de hockey sur glace, il veut faire son retour et gagner une dernière coupe.

Entre Hélène et Christophe, la rencontre est immédiate, fusionnelle et charnelle. Ils sont pourtant d’un tempérament différent. Christophe est tout en douceur, avec son jeune fils, comme avec son père (joué par Jacques Gamblin), qu’une scène nous montre aux prises avec des pertes de mémoire. Hélène connaît des moments de joie intense dans un quotidien empli de souffrance. « Je ne la voulais pas mystérieuse, mais volontiers cassante car dans le personnage d’Hélène, il y a de la colère, de l’agacement, de l’épuisement face à la charge mentale, les gosses, le boulot », indique Alex Lutz. Avec sa mère (jouée par Clémentine Célarié), la relation est faite d’incompréhension et de ressentiment : pourquoi est-elle allée chercher son malheur ailleurs, loin de sa condition de naissance et de l’environnement où elle a grandi ?

J’avais beaucoup aimé le roman de Nicolas Mathieu. J’ai moins aimé le film. Les flash-backs multiples et brefs m’ont souvent fait perdre le fil. Je n’ai pas vraiment ressenti le quotidien de labeur de Christophe et de ses copains. La distance d’Hélène avec le milieu dont elle s’est séparée ne m’est pas apparue tangible, sauf lorsque les convives d’une noce entonnent à pleins poumons le Connemara de Michel Sardou.

 

En revanche, j’ai été impressionné par le jeu des deux acteurs principaux, particulièrement de Mélanie Thierry, capable de nous faire passer en un instant des rires aux larmes.

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