CinémaDanse17 avril 20220En Corps

Dans « En Corps », Cédric Klapisch raconte la chute et la lente reconstruction d’une danseuse étoile.

 Les premières quinze minutes du film sont consacrées à un ballet classique, la Bayadère. Il n’y aucun dialogue, seulement des échanges de regards. La danseuse étoile, Élise (Marion Barbeau), comprend que son compagnon le trompe. Elle se blesse gravement. Comme lui dira son kinésithérapeute Yann (François Civil), son appui lui a fait défaut.

 Élise pourra-t-elle danser de nouveau ? Elle a vingt-six ans et le temps court vite. Son père avocat (Denis Podalydès) lui rappelle qu’il lui a toujours conseiller d’étudier le droit au lieu d’embrasser une carrière basée sur le corps, et donc éphémère.

Faute de mieux, Élise s’engage comme assistante cuisinière itinérante, aux côtés de Loïc (Pio Marmaï) et Sabrina (Suleila Yacoub). Le trio assurera l’intendance d’une maison d’accueil d’artistes en Bretagne, gérée par Josiane (Muriel Robin), une femme blessée par la vie mais d’une empathie débordante.

 Il se trouve que la compagnie de danse contemporaine de Hofesch Schechter vient y répéter un spectacle qu’il donnera à Paris. À l’idéal de perfection du ballet classique se substitue l’éthique de mouvements enracinés dans le sol, dans la souffrance et la joie. Émerveillée, Élise découvre une autre face de son art, et peut-être un chemin de rédemption.

 « En Corps » constitue un jeu de mots : la danse comme acte essentiellement charnel ; et aussi le désir de la vivre encore, de nouveau, dans sa plénitude.

 Tout est merveilleux dans ce film : le jeu des acteurs, y compris Marion Barbeau, danseuse professionnelle mais novice à l’écran, mais aussi bien sûr celui de Podalydès, Robin, Marmaï. Hofesch Schechter, qui joue son propre rôle, exprime une passion communicative ; les chorégraphies et la musique, également d’Hofesch Schechter ; la mise en scène de Cédric Klapisch.

Commenter cet article

Votre email ne sera pas publié.