Dans « La réparation », Régis Wargnier décrit la reconstruction d’une jeune femme brisée par un drame familial, grâce à la mémoire des saveurs entre la France et Taïwan.
Clara Jankovski (Julia de Nunez) est fille unique de Paskal, un chef cuisinier (Clovis Cornillac) sur le point de recevoir sa troisième étoile Michelin. D’origine polonaise, Paskal a mené une existence errante avant de découvrir sa vocation, la gastronomie, à Taïwan. Ce qui fait la réputation de son restaurant, dans une forêt au bord d’une rivière, c’est le mélange de saveurs asiatiques et françaises.
Clara est amoureuse du second de Paskal, Antoine (Julien de Saint-Jean), mais pour son père, ce serait une mésalliance. Les deux hommes, Paskal et Antoine, disparaissent subitement. Le restaurant Le Moulin devient l’objet d’une frénésie médiatique. Écrasée par la fatalité, Clara quitte le restaurant et change d’identité.
Deux années plus tard, elle reçoit une invitation à un congrès de gastronomie à Taïpeh. Elle est accueillie par un jeune chef taïwanais, Lian (J.C. Lin). Les épices qu’il utilise, les desserts qu’il propose, sont ceux que Paskal cuisinait au Moulin. Sur la piste des saveurs, Clara s’interroge : son père serait-il vivant, quelque part à Taïwan ? Qui l’a invitée à ce congrès de gastronomie, et pourquoi ?
Clara est rongée par la culpabilité. La disparition simultanée de son père et de son amoureux n’aurait-elle pas évitée si elle avait eu le courage de dire à son père qu’elle n’avait pas l’intention de prendre sa suite comme patronne du Moulin mais de construire sa vie avec Antoine ? Le cadre de sa « réparation » est spectaculaire : un hôtel somptueux et ultramoderne de Taïpeh, et un monastère niché à flanc de montagne, dans une forêt épaisse comme celle qui environne le Moulin.
J’ai aimé ce film pour la « transhumance » qu’il met en scène de Clara, de jeune femme brisée à combattante en quête de vérité, et aussi pour le voyage qu’il propose au spectateur dans les goûts, parfums et couleurs de la haute cuisine dans un pays lointain.