Les Musiciens, film réalisé par Grégory Magne raconte l’aventure artistique et humaine d’un concert exceptionnel réunissant un quatuor jouant sur des Stradivarius.
Astrid Thompson (Valérie Donzelli) est l’héritière d’un homme passionné de musique, dont l’un des rêves était resté inabouti : faire jouer une œuvre du compositeur Charlie Beaumont par quatre musiciens de renommée internationale équipés de violons, d’un alto et d’un violoncelle de Stradivarius.
Le film s’ouvre sur une plongée de la caméra dans le cœur d’un des violons. C’est le seul instrument qui manque pour réaliser le fabuleux concert, dont les retombées financières sont prometteuses. Bien que l’entreprise familiale batte de l’aile, Astrid obtient de pouvoir débourser le million de sterlings nécessaire à cette acquisition.
Elle rassemble dans le château familial George (Mathieu Spinosi), premier violon ; Apolline (Emma Ravier), Alto ; Peter (Daniel Garlitsky), deuxième violon ; Lise (Marie Vialle), violoncelle. Les premières répétitions sont un désastre. George, par son comportement égocentrique, exaspère ses compagnons. Alice et Peter ont un passé lourd de malentendus. Les quatre ne peuvent pas travailler ensemble. Ils ne s’entendent pas sur le sens qu’a voulu donner le compositeur à son œuvre.
Astrid décide alors de faire venir Charlie Beaumont (Frédéric Pierrot) au château. Charlie doute. Il n’est sorti qu’à contre-cœur d’une retraite consacrée à répliquer musicalement le chant des oiseaux. Il est convaincu qu’un quatuor ne peut bien fonctionner qu’après des années d’apprivoisement et de travail ensemble ; il ne parvient pas à se souvenir de son état d’esprit d’il y a trente ans, lorsqu’il a composé l’œuvre qui sera jouée. Pourtant, il va de l’avant : il fait changer l’emplacement de l’estrade où jouera le quatuor dans l’église romane où sera enregistré le concert ; il parvient à ramener George dans le projet et à désamorcer l’animosité entre Lise et Peter. Il donne des indications sur l’exécution d’un mouvement.
Lorsque, à la veille du concert, George, Apolline et Lise accompagnent Peter dans son interprétation d’un blues, Astrid sait que, sauf catastrophe de dernière minute, la partie est gagnée.
Le scénario du film, plein de rebondissements, est bien mené. Les acteurs, Valérie Donzelli, Frédéric Pierrot et les quatre musiciens, excellent à donner corps à une transhumance du désaccord à l’harmonie. La partition de Grégoire Hertzel, attribuée dans le film à Charlie Beaumont, est belle, servie par une captation du son de grande qualité. Le site Bande à part salue dans ce film « une ode magnifique à la beauté et au vivre ensemble. »