Cinéma5 août 20230Maria’s lovers

Arte TV a récemment diffusé « Maria’s lovers », film d’Andrey Konchalovsky avec Nastassja Kinski dans le rôle principal.

 Dans l’enfer des camps japonais où il a été détenu pendant plusieurs années, Ivan Bosic (John Savage) a résisté à ses cauchemars de souris ensanglantées en pensant à Maria (Nastassja Kinski), la jeune fille qu’il aimait secrètement avant de partir à l’armée.

 En 1946, démobilisé et de retour chez lui, Ivan n’a de cesse d’épouser Maria, qui elle-même se découvre amoureuse de lui. Au lit avec sa nouvelle épouse, Ivan se découvre impuissant. C’est un drame pour lui, et aussi pour Maria qui découvre que son mari est capable de faire l’amour avec une autre femme. Ne serait-elle pas elle-même la cause du blocage de son mari ?

Ivan grimpe sur un train de marchandise pour s’enfuir très loin. Il trouve un travail comme équarisseur dans un abattoir, un métier cohérent avec la boucherie de la guerre du Pacifique. Maria, quant à elle, se laisse séduire par Clarence Butts (Keith Carradine), un chanteur qui va de bar en bar, la guitare à la main. Elle perd sa virginité et porte un enfant.

 Ivan et Maria subissent un choc. Pour Ivan, le fait d’avoir été trompé ; pour Maria, la découverte qu’elle est désirable ; pour Ivan et Maria, un enfant en manque de père. Un avenir peut-il de nouveau s’ouvrir pour leur couple ?

 Andrey Konchalovsky réalise un film magnifique, avec des images marquantes : le fauteuil abandonné sur une colline, symbole de la permanence des sentiments entre Ivan et Maria, enjambant les années de guerre et d’absence ; la rencontre d’Ivan et Maria, séparés par un grillage, lorsque celle-ci vient lui annoncer la mort et sa grand-mère et, incidemment, que le bébé qu’elle attend a besoin d’un père. Il a aussi composé la chanson qui fait succomber Maria aux assauts de Clarence.

 Les acteurs sont remarquables : Nastassja Kinski dans son incompréhension de ce qui lui arrive et la claire conscience de son désir ; John Savage en rage pour son incapacité de satisfaire la femme qu’il aime ; Keith Carradine dans le rôle d’un séducteur cynique ; et aussi Robert Mitchum, qui interprète le rôle du père d’Ivan, toujours en retrait, mais attentif à ce qui se passe dans le cœur de son fils et de son épouse.

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