Au Musée de Villèle, l’ombre du code noir

Transformé en musée, le domaine familial des de Villèle à Saint Gilles les Hauts (La Réunion) porte la trace de l’esclavage.

La maison de maître a été construite en 1788 et a servie de demeure aux Desbassyns pendant des décennies, puis aux de Villèle, avant d’être cédée au département de La Réunion en 1974. Curieusement, on sort de la visite sans apprendre grand-chose de la vie de ces propriétaires agricoles exploitants. Quelles furent leurs stratégies de culture, du café à la canne à sucre ? Sur quels marchés mondiaux opéraient-ils ? Quand décidèrent-ils de se lancer dans le raffinage du sucre ? Continuer la lecture de « Au Musée de Villèle, l’ombre du code noir »

Bristol, plaque tournante du commerce triangulaire

Comme Liverpool, Nantes et Bordeaux, Liverpool dut sa prospérité au dix-huitième siècle au commerce triangulaire entre l’Europe, l’Afrique et le Nouveau Monde.

 Le musée de la ville de Bristol, M Shed, consacre une section au commerce triangulaire (illustration ci-dessus) : les navires partaient chargés de marchandises manufacturées en Europe, vêtements, armes ou alcool ; ils embarquaient en Afrique une cargaison d’esclaves ; en Amérique, ils chargeaient des marchandises produites par les esclaves, comme le tabac ou le sucre. M Shed précise que 2018 navires ont quitté Bristol pour effectuer le commerce triangulaire, et que ce sont près d’un demi-million d’Africains qui ont été ainsi déportés. Au total, plus de 11 millions de personnes, hommes, femmes et enfants, ont ainsi été réduits en esclavage.

 On visite à Bristol la maison cossue que le négociant et planteur John Pinney s’était fait construire vers 1790 sur les pentes de Brandon Hill, la colline qui domine la cathédrale. John Pinney avait fait fortune en plantant de la canne à sucre dans l’île de Nevis, au nord de la Guadeloupe, et en étant acteur du commerce triangulaire.

 La passerelle qui relie la vieille ville au quartier du port rénové porte le nom de Pero, l’un des esclaves de Pinney.

Dans la maison géorgienne de John Pinney. Photo "transhumances".

Pero's Bridge à Bristol. Photo "transhumances"