Jojo Rabbit

« Jojo Rabbit », film du réalisateur néo-zélandais Taika Waititi, est une comédie onirique et burlesque sur les totalitarismes, à commencer par celui du régime de Hitler. Waititi a obtenu l’Oscar du meilleur scénario adapté.

Jo Betzler (Roman Griffin Davi, remarquable) est un garçon de 10 ans embrigadé dans les jeunesses hitlériennes. Il est dévoré du désir de donner sa vie pour son pays et son Führer. Il n’hésiterait pas à dénoncer une vermine juive s’il venait à en rencontrer. Il tuerait, s’il en recevait l’ordre. Sauf que, commandé de tordre le cou à un lapin, il se dégonfle : le surnom de Jojo Rabbit l’accompagnera désormais. Continuer la lecture de « Jojo Rabbit »

Gloria Mundi

Dans Gloria Mundi, son dernier film, Robert Guédiguian fait pénétrer le spectateur dans le monde des gens rongés par la précarité.

La première séquence du film est glorieuse : à Marseille, Mathilda (Anaïs Demoustier) donne naissance à une petite Gloria. Toute la famille se réjouit : son mari Nicolas (Robinson Stévenin), sa maman Sylvie (Ariane Ascaride), son beau-père Richard (Daniel Darroussin), et aussi sa demi-sœur Aurore (Lola Naymark) et son mari Bruno (Grégoire Leprince-Ringuet). Continuer la lecture de « Gloria Mundi »

Sous le silence de Satan

Arte TV a récemment diffusé « Sous le soleil de Satan », film de Maurice Pialat qui obtint une palme d’or controversée à Cannes en 1987.

« Sous le soleil de Satan » est adapté d’un roman éponyme de Georges Bernanos. Les dialogues sont directement inspirés du livre, ce qui, outre une distance temporelle, diffuse un sentiment de désajustement : les personnages principaux, l’Abbé Donissan (Gérard Depardieu) et Mouchette (Sandrine Bonnaire) sont censés être du peuple, mais ils s’expriment dans un français relevé. Continuer la lecture de « Sous le silence de Satan »

Maurice Bellet, apprendre à habiter l’inconnu

Maurice Bellet, qui expliquait que ses zones de travail et de recherche se situaient au croisement de la philosophie, de la théologie et de la psychanalyse, est mort le 5 avril.

L’éclat médiatique du décès de Jacques Higelin, le lendemain, a occulté celle de Maurice Bellet, un personnage plus discret mais aussi « disruptif », comme on le dirait aujourd’hui. Auteur d’une soixantaine d’ouvrages, il était né en 1923. Ordonné prêtre en 1949, il était docteur en théologie et, sous la direction de Paul Ricoeur, en philosophie. Continuer la lecture de « Maurice Bellet, apprendre à habiter l’inconnu »