La cage et le violoncelle

Dans le cadre de son festival annuel, fondé et dirigé par Jacques Hubert, « Estivales de musique en Médoc »  organise chaque année un concert à la maison d’arrêt de Gradignan, près de Bordeaux.

En ouverture de la saison, Aurélien Pascal, violoncelliste virtuose, a donné bénévolement deux concerts d’une heure, l’un au quartier des femmes, l’autre pour des hommes. Il devait jouer le lendemain, à guichet fermé, au Château Lafite Rothschild. Continuer la lecture de « La cage et le violoncelle »

Bergman Island

Arte TV a récemment diffusé Bergman Island, film de Mia Hansen-Løve (2021) , dans lequel elle raconte le séjour d’un couple de réalisateurs de cinéma en quête d’inspiration dans l’île de Fårö, en Suède, dans laquelle Ingmar Bergman résida et tourna plusieurs de ses films.

 Lorsque Chris (Vicky Krieps) et Tony (Tim Roth) débarquent sur l’île, l’employée de l’agence immobilière leur explique que la maison qu’ils ont louée a été le lieu de tournage de « scènes de la vie conjugale » et a provoqué le divorce de millions de couples. Continuer la lecture de « Bergman Island »

Le bleu du caftan

Dans « le bleu du caftan », la réalisatrice Maryam Touzani parle de l’amour d’un artisan tailleur pour son métier, d’une homosexualité bridée et réprimée par les préjugés sociaux, d’une mort annoncée et d’un deuil douloureux.

 Halim (Saleh Bakri) est considéré comme un « maalem », un maître dans son art, la confection de vêtements de satin finement brodés, en particulier des caftans portés par les femmes de la bourgeoisie marocaine. Il a hérité de son père une boutique au cœur de la Médina. Il est amoureux des tissus et passionné par son métier, qu’il exerce avec tant de souci de la perfection que les commandes sont en retard et que l’argent tarde à rentrer. Continuer la lecture de « Le bleu du caftan »

Le pain perdu

Edith Bruck a publié son autobiographie  “il pane perduto” (le pain perdu) en 2021, à l’âge de 90 ans. Elle y raconte sa vie d’enfant juive dans un village hongrois, sa déportation, sa tentative pour vivre en Israël, son choix de l’Italie comme pays d’adoption, et tout au long de ces années, une interrogation lancinante sur ce Dieu que priait sa mère et qui laissa son peuple tomber en enfer.

Bruck, pseudonyme d’Edith Steinschreiber, était le nom de son second mari, épousé puis rapidement divorcé pour éviter le service militaire en Israël. « Je ne supporte pas le dortoir et les ordres. Non, non et non », écrit-elle. Et encore : « Je ne vais bien nulle part, mais je n’obéis à personne. » Continuer la lecture de « Le pain perdu »