Les Beaux Jours

Le film « les Beaux Jours » de Marion Vernoux raconte l’aventure amoureuse vécue par une femme qui se croyait hors d’âge pour des aventures.

 Le film a pour cadre Dunkerque, dont la longue plage marque une frontière. Des ferries entrent et sortent du port. Sur le sable, sur la promenade maritime, les habitants observent leur mouvement comme quelque chose qui ne les concerne pas. Eux touchent à une limite, mais restent en-deçà de la ligne. Continuer la lecture de « Les Beaux Jours »

Louer à Paris : le parcours du combattant

Nous avons consacré trois jours en mai à chercher un deux pièces à louer à Paris pour l’un de nos fils. Dans ce parcours du combattant, nous avons touché du doigt l’inégalité face au logement.  

La première journée fut consacrée à chercher sur Internet des annonces de deux pièces à louer non meublées dans les arrondissements de l’ouest de Paris, pour un budget maximum de 1.000 euros mensuels, charges comprises. Continuer la lecture de « Louer à Paris : le parcours du combattant »

« Palingenesis » italienne

L’élection du Parlement italien, celle du Président de la République et la formation du nouveau gouvernement ont révélé une culture politique typiquement italienne, mais aussi des menaces à la démocratie que partagent d’autres pays européens. Le mot clé de cette période troublée est « palingenesi », du grec « genesis », naître et « pal », à nouveau : renaître, se régénérer.

 Les élections parlementaires italiennes des 24 et 25 février ont donné une majorité au Parti Démocrate de Luigi Bersani au Parlement mais non au Sénat. Or, les deux Chambres ont des pouvoirs identiques. Le Mouvement 5 Etoiles (M5S) de Beppe Grillo, dont le programme est Vaffanculo (vas te faire foutre), ayant refusé de s’allier avec Bersani, celui-ci s’est trouvé dans l’impossibilité de former un gouvernement. Continuer la lecture de « « Palingenesis » italienne »

Le mensonge

Jérôme Cahuzac dans son rôle de Ministre du Budget

 Un aspect intéressant de l’affaire Jérôme Cahuzac est la réflexion qu’elle a suscitée en France sur le mensonge.

 Jérôme Cahuzac, ancien Ministre du Budget, a donc avoué avoir menti, lorsqu’il niait « en bloc et en détail », « les yeux dans les yeux », être titulaire d’un compte à l’étranger.

 Sur France Inter le 4 avril, le philosophe Raphaël Einthoven affirmait qu’on avait tort de placer cette affaire sur le registre de la morale et même de la religion en parlant de « faute » et de « pardon ». Il appelait à réduire cette histoire au respect du doit fiscal. Mais peu après, un micro-trottoir dans la cour d’une école primaire dégonflait la baudruche du philosophe. Les enfants s’exprimaient sur le mensonge. A-t-on le droit de mentir ? Qu’est-ce qu’un petit ou un gros mensonge ? Qu’est-ce qu’on ressent quand on a menti ? La voix des enfants ramenait l’affaire sur le terrain de la confiance trahie et du code éthique qui cimente la société.

 Pourquoi Cahuzac a-t-il menti ? Lorsqu’il doit s’expliquer sur un message téléphonique malencontreusement arrivé par erreur sur la boîte vocale d’un rival politique, dans lequel il évoque son compte en Suisse, il dit : « cela ne peut être moi ». Il ne dit pas : « ce n’est pas moi », mais « cela ne peut être moi ». Tout se passe comme si deux personnes s’avançaient en parallèle, celle du militant socialiste rocardien, pugnace et intègre ; et celle du chirurgien esthétique affairiste et fraudeur. Le premier ne peut accepter que le second coexiste en lui : « cela ne peut être moi ».

 Pourquoi Cahuzac a-t-il persisté dans le mensonge, alors qu’un aveu précoce accompagné du rapatriement des fonds aurait minimisé l’affaire ? L’un de ses amis, un député socialiste, expliquait aussi au micro de France Inter, que l’ancien ministre du budget « ne pliait pas ». Au contraire du roseau de Pascal, il rompt.

 Jérôme Cahuzac, avec ses contradictions et son mensonge, est un véritable personnage de roman. Son histoire individuelle est intéressante. Le défi qu’elle représente pour la démocratie est fascinant et inquiétant.