La fantasmagorie du Torcal

Le Parc Naturel du Torcal, à 45km au nord de Málaga, offre au promeneur des formes rocheuses étranges et insolites.

 Géologiquement, le massif du Torcal constitue une curiosité : il s’agit en effet d’un fond marin soulevé, ainsi qu’en témoignent des fossiles de coquillages. Ses roches calcaires ont été profondément érodées. Le chaos qui résulte de l’action de la pluie et du vent stimule l’imagination du visiteur, qui peut s’imaginer environné de géants, d’animaux mythologiques et de monuments antiques. Continuer la lecture de « La fantasmagorie du Torcal »

Málaga

Seconde ville d’Andalousie, Málaga est une cité active intéressante à visiter.

 Notre première visite est pour la cathédrale. Nous y arrivons dimanche matin pendant la grand-messe. Les fidèles sont assis dans les bas-côtés et assistent à l’office grâce à des écrans géants : la nef est en effet occupé par le chœur séparé par un impressionnant jubé. Le sermon de l’évêque nous paraît irréel, semblable à un mantra : Trinidad, Fidelidad, Serenidad… Continuer la lecture de « Málaga »

Le musée du vin et du négoce à Bordeaux

A Bordeaux, le musée du vin et du négoce est installé au cœur du quartier des Chartrons, consacré depuis toujours à cette activité.

 Installé en 2007, le musée est consacré à l’activité commerciale du vin et non à celle des propriétaires. Il occupe un immeuble construit vers 1720 par le négociant irlandais Francis Burke dans le faubourg des Chartrons, alors situé au nord du Château Trompette qui surveillait le centre ville, dont le site est maintenant occupé par la Place des Quinconces. Les Chartrons doivent leur nom à un couvent de Chartreux construit dès le quatorzième siècle dans une zone jusque là marécageuse.

 L’exposition occupe deux caves dans lesquelles furent entreposées pendant plus de deux siècles des barriques de vin.

 Le musée se focalise sur l’activité du négociant. Celui-ci ne se contente pas de mettre en contact les propriétaires de domaine avec les acheteurs, souvent situés à l’étranger et en particulier en Grande Bretagne. Il crée des marques et prend à sa charge les processus d’assemblage de cépages différents et de vieillissement qui garantissent une qualité égale. Ce sont les négociants qui sont à l’origine du classement des grands crus, d’abord le Médoc et le Sauternes en 1855, puis Graves et Saint-Emilion un siècle plus tard.

 Ce sont eux aussi qui se sont convertis au dix-neuvième siècle à l’embouteillage. C’est ce nouveau conditionnement, venu d’Angleterre, qui signa la fin des Chartrons comme quartier du vin. Les rues étroites perpendiculaires du quartier convenaient bien au passage de charrettes transportant des barriques ; elles constituèrent un obstacle au développement du négoce lorsqu’il s’agit de transporter en camions des palettes de bouteilles. Les grandes surfaces libérées par les négociants furent occupées par des écoles de commerce et des antiquaires qui tendent, depuis quelques années, à rajeunir et à embourgeoiser le quartier.

 Dans une salle du musée, un film analyse en détail le tableau du peintre bordelais Pierre Lacour intitulé « la vue d’une partie du port et des quais de Bordeaux dits des Chartrons et Bacalan », de 1804. De nombreux navires sont amarrés à l’ancre au milieu de la Garonne ; des barges à fond ramènent au bord les marchandises. Il n’y a pas de quai au sens strict, mais une berge qui descend en pente douce. La manipulation des charges se fait sur des planches en bois. Sur la terre ferme, des négociants surveillent les opérations. Le blog Diacritiques à consacré à ce tableau un intéressant article.

 La visite au musée se termine par la dégustation d’un vin blanc et d’un vin rouge. C’est à une ravissante stagiaire chinoise qu’il est revenu de me faire goûter ce produit si régional. Il faut dire que plusieurs domaines ont été achetés par des Chinois ces dernières années, et que leurs connaissances en œnologie, comme en d’autres technologies, progressent à pas de géant.

L’activité portuaire de Bordeaux vue par Pierre Lacour en

A La Réunion, Hell Bourg

 

Hell Bourg, le cimetière. Photo « transhumances »

 

Au fond du Cirque de Salazie, à l’Ile de La Réunion, le village d’Hell Bourg est une destination touristique appréciée.

 Des trois cirques formés par effondrements et ravinement autour de l’ancien volcan, le Piton des Neiges, celui de Salazie est le plus verdoyant. On y accède par le fond de la rivière du Mât. Après le bourg de Salazie, la route côtoie une gigantesque falaise où s’écoulent des cascades qui, par temps de pluie, forment un continuum : « le Voile de la Mariée ». On pénètre ensuite dans un écrin végétal où se côtoient des forêts, des terres d’élevage et des cultures. Ce qui domine ici, c’est le « chouchou » (chayotte), délicieuse cucurbitacée que l’on prépare selon une variété de recettes, en particulier en gratin.

 La route se sépare en deux branches. L’une monte à Grand Ilet en passant par plusieurs hameaux qui produisent des cultures vivrières, à l’air libre ou sous serre ; après Grand Ilet, on continue jusqu’au Col des Bœufs où commencent les chemins vers le Cirque de Mafate. L’autre embranchement mène à Hell Bourg. C’était autrefois une station thermale. C’est aujourd’hui une station touristique fréquentée où se retrouvent des randonneurs et des promeneurs seulement heureux de découvrir de jolies cases créoles entourées de somptueux jardins. L’une de ces cases est la Maison Folio, que l’on peut visiter librement ou sous la conduite d’un guide.

 Le lieu le plus émouvant d’Hell Bourg est le cimetière. Il est construit sous la masse majestueuse du Piton d’Anchaing. Chaque tombe est plantée de fleurs et d’arbustes que la pluie, généreuse en ce lieu, se charge d’arroser. C’est une symphonie de couleurs et de fragrances. Le poète Auguste Lacaussade (1815 -1897), métis, partisan de l’abolition de l’esclavage, célébré comme un des pères de la « créolité », y est enterré.