A La Réunion, le Domaine du Café Grillé

Au Domaine du Café Grillé. Photo « transhumances »

Le Domaine du Café Grillé, près de Saint Pierre de la Réunion, immerge le visiteur dans une profusion de senteurs, de couleurs et de volumes.

 Plusieurs jardins botaniques existent à La Réunion. Celui du Domaine du Café Grillé, près l’aéroport de Pierrefonds au sud de l’île, est le dernier en date. Il illustre la variété des espèces végétales qui s’y sont acclimatées, des plantes grasses des terres arides de la côte sous le vent à la forêt tropicale dense de la côte au vent. Il témoigne de l’histoire économique de l’île, d’abord dédiée par l’administration coloniale à la culture de produits exotiques, comme le girofle ou le café avant d’être vouée à la monoculture de la canne à sucre. Il nous enivre par une exubérance de volumes, de variations chromatiques et de fragrances.

 « Diversité » est peut-être le mot qui caractérise le mieux l’Ile de La Réunion. Rien ne l’illustre mieux que la flore. Tout pousse sur cette terre volcanique fertile, du niveau de la mer à la haute montagne. Selon l’altitude, l’orientation au vent et l’exposition au soleil, la végétation ne cesse de changer. Ici, on se croirait sur le littoral méditerranéen ; là, dans une vallée du Jura ; là encore, dans une forêt amazonienne.

 Dans le premier guide touristique de l’Ile de La Réunion (1913, cité par « Une Ile tout en auteurs, 100 textes sur La Réunion », Vignol & Vignol, Editions du Boucan 2006), Gustave Manès écrit : « Cet abrégé du monde connu qui résume toute la terre, qui contient un échantillon de tous les climats et de tous les produits du sol, qui offre dans un espace restreint un exemple des plus grands phénomènes de la nature, depuis le lac insondable, jusqu’au volcan couronné de flammes ; ce pays unique, cette île merveilleuse pour laquelle les voyageurs ont épuisé les épithètes les plus admiratives, qu’ils ont qualifiée de « Perle », « d’Eden », c’est l’ÎLE DE LA RÉUNION ».

St Andrews

 

L'Old Course de St Andrews, photo "transhumances"

 

La ville de St Andrews, à une vingtaine de kilomètres au sud de Dundee, une métropole industrielle d’Ecosse, respire l’aristocratie.

 Le visiteur trouve un air de parenté entre St Andrews et Biarritz. Les deux villes sont juchées sur une falaise en aplomb d’une plage de sable blanc. Les maisons de Biarritz ont un charme « British » que ne renient pas celles de St Andrews.

 Mais St Andrews se détache par son caractère aristocratique. Elle fut capitale religieuse de l’Ecosse et exhibe les ruines d’une magnifique cathédrale. Elle reste, aux côtés d’Oxford, Cambridge et Londres l’une des capitales universitaires du Royaume Uni, un lieu de prédilection pour les rejetons de la famille royale. Et surtout, l’ancienne capitale chrétienne est aujourd’hui désignée de « Mecque » d’un sport aristocratique par excellence, le golf.

 Il y a plusieurs parcours de golf sur le territoire de St Andrews. Le plus fameux d’entre eux, l’Old Course, a été dessiné il y a plusieurs siècles. Le green de son dix-huitième trou pénètre dans la ville, il en est le bijou, elle en est l’écrin.

La Cathédrale de St Andrews. Photo "transhumances"

La Mackintosh House à Glasgow

 

Le salon de Mackintosh House. Photo Hunterian Art Gallery.

La ville de Glasgow, comme Manchester ou Birmingham, est née de la révolution industrielle. Son urbanisme en damier et ses édifices victoriens ne sont pas particulièrement esthétiques. Mais la ville tente de se réinventer belle. Elle s’appuie pour cela sur une icône de l’Art Nouveau, Charles Rennie Mackintosh et son épouse Margaret Macdonald.

 Il n’y a pas vraiment de quartier ancien à Glasgow. La Cathédrale était certainement au centre de la petite ville moyenâgeuse. C’est aujourd’hui un très beau témoignage de l’art gothique, illuminé de vitraux installés ces dernières années. Mais elle semble toute petite à côté de l’immense hôpital victorien qui la jouxte. Elle est dominée par une colline nécropole à la gloire des commerçants et industriels qui firent la fortune de la ville au dix-neuvième siècle, comme Colin Dunlop, décédé en 1837. Elle est aujourd’hui située à près de 2 km de George Square, qui marque le centre de la ville moderne.

 Au nord-ouest de Glasgow, on traverse un quartier très résidentiel puis un joli parc, on passe non loin du Helvingrove Museum et l’on parvient à l’Université. Celle-ci abrite, dans un bâtiment moderne, la Hunterian Art Gallery, actuellement fermée pour réaménagement, à l’exception de la Mackintosh House.

 La maison de l’architecte, designer et artiste Charles Rennie Mackintosh (1868 – 1928) et de son épouse Margaret Macdonald Mackintosh (1864 – 1933), artiste et designer, est actuellement accolée à la Hunterian. En réalité, elle se situait du vivant des artistes à quelques centaines de mètres plus loin. Ce que nous voyons aujourd’hui est une reconstruction de certaines pièces dans leurs dimensions d’origine et leur agencement initial, décorées avec du mobilier et selon le design des deux artistes.

 La maison est petite, mais chaque pièce constitue un éblouissement. Le salon, blanc avec des touches de couleurs, est inondé de lumière. La salle à manger est plus sombre, meublée avec des chaises de bois obscur dotées d’un dossier tout en hauteur. Des rayures donnent de la profondeur à la chambre à coucher, dont les murs et le plafond sont animés de bandes parallèles. Le spectateur reste saisi par l’harmonie de l’ensemble, la créativité, le sens de la retenue dans une évocation tout en nuances.

 Mackintosh et Macdonald sont associés à l’Art Nouveau. Il y a du vrai : certains de leurs posters font penser à Alfons Mucha, certaines de leurs peintures à Gustav Klimt. Mais on est loin de l’effusion végétale de Horta à Bruxelles, Gaudi à Barcelone, ou encore Vallin, Gallé, Majorelle ou Gruber à Nancy. L’esthétique de Mackintosh et Macdonald est plus abstraite, elle se fonde largement sur des formes à angle droit ; elle est aussi plus modeste, laissant de grands espaces vides de décoration, riches seulement d’une peinture à plat soigneusement posée dans un délicat antagonisme ou une subtile complémentarité avec d’autres surfaces.

 Plusieurs bâtiments de Glasgow ont été dessinés par Charles Mackintosh avant que la chute des commandes liée à la première guerre mondiale le pousse à la faillite et à l’exil, d’abord à Londres, puis en France à Port Vendres. La Glasgow School of Arts est de ceux-là. Nous n’avons pu visiter l’intérieur, car l’Ecole était occupée par des étudiants en examen. Mais la façade est intéressante par ses proportions harmonieuses et par l’usage, toujours en petite touche, de la ferronnerie, pour animer les volumes.

Façade de la Glasgow Scool of Arts par C. R. Mackintosh. Photo "transhumances"