Environnement5 janvier 20241Une centrale photovoltaïque en Gironde

J’ai eu récemment l’opportunité de participer à une visite guidée de la centrale photovoltaïque de Brach, un village girondin à une dizaine de kilomètres de Carcans et Lacanau.

La visite était organisée par le CREAQ, organisme dont la mission consiste à offrir une information neutre et objective sur la maîtrise de l’énergie en la rendant accessible au plus grand nombre.

Le parc où ont été installés les panneaux solaires, d’une superficie de 21 ha, occupe le terrain d’un massif forestier gravement endommagé par la tempête de 1999. Il est loué par la commune de Brach à l’exploitant du parc, Valorem. La centrale photovoltaïque a été construite en 2016.

La guide explique de quelle manière le rayonnement solaire peut produire de l’électricité. Lorsque le soleil pénètre une cellule photovoltaïque, les photons issus du rayon lumineux engendrent un mouvement d’électrons à travers le matériau semi-conducteur composant la cellule, créant ainsi un courant électrique continu. Ce courant est ensuite transporté vers un onduleur qui le convertit en courant alternatif. Enfin, un transformateur élève la tension, afin que le courant soit livré au réseau national.

C’est le poste ondulateur et transformateur qui se présente d’abord au visiteur lorsqu’il pénètre dans le site. Bien que la luminosité soit faible en cette fin d’automne, le bruit indique que la centrale est en activité.

Des centaines de panneaux sont alignés dans un axe est-ouest. Ils sont assemblés sur des « trackers », à environ 1 mètre du sol.  Ils suivent la course du soleil tout au long de la journée, d’est en ouest, avec une précision de 1° et une inclinaison de plus ou moins 50°. La position horizontale est atteinte au milieu de la journée. C’est aussi la position de sécurité lorsque la centrale n’est pas en service ou en cas d’intempéries pour limiter la prise au vent.

Ensoleillement en France

Un soin particulier a été apporté à la préservation de l’environnement. Les trackers ont plantés dans le sol sans addition de béton. La végétation pousse librement sous les panneaux. Il s’agit essentiellement de molinie, une graminée qui sert d’habitat au Fadet des Laïches, une variété de papillon rare et menacée.

Pour la construction du site, on a fait appel principalement à des entreprises girondines, avec obligation pour elles de réserver 7% des heures de travail à des jeunes éloignés de l’emploi.

Le projet a coûté 15 millions d’euros. Il devrait avoir remboursé sa « dette écologique » (les émissions de carbone dues à la construction de ses divers éléments) en trois ans et devenir rentable au bout de dix ans. Un panneau a une durée de vie d’au moins 25 ans.

Sa contribution à la fourniture d’électricité est modeste. Il devrait couvrir les besoins de 3 000 foyers, chauffage exclu. Encore faut-il souligner qu’il ne peut s’agir que d’une source complémentaire : la centrale ne fonctionne pas la nuit et son rendement n’est maximum qu’en été. Il reste que cette initiative, jointe à l’installation de panneaux solaires sur des toits d’habitations et de locaux commerciaux ou industriels, contribue utilement à la décarbonation de la société.

 

One comment

  • François GRIESMAR

    10 janvier 2024 at 15h51

    Questions à se poser toujours au sujet de l’énergie solaire (et éolienne) :

    1) Le bilan écologique doit être évalué globalement

    Dans quelles conditions ont été extraites et raffinées les importantes quantités de métaux et terres rares nécessaires à la fabrication de panneaux solaires ? Il faut notamment lire le livre bien documenté de Guillaume Pitron, « LA GUERRE DES MÉTAUX RARES. La face cachée de la transition énergétique et numérique » (Éd. Les Liens qui Libèrent, 2018, 296 p.) pour se rendre compte du bilan écologique catastrophique du solaire (et de l’éolien) : on n’entend pas les escrologistes et autres thuriféraires de cette énergie soi-disant propre évoquer les enfants congolais crachant leurs poumons en extrayant le cobalt ni les gigantesques ravages environnementaux en Chine entraînés par l’extraction de ces métaux et terres rares…

    Par ailleurs, il faut, entre autres, prendre en compte la question des énergies qui doivent fréquemment prendre le relais de la production intermittente d’énergie solaire ou éolienne : cf. infra le § 2.

    2) La rentabilité

    On ne dit jamais – ou très peu – que les panneaux solaires se dégradent avec le temps, ce qui entraîne une baisse significative de leur rendement : il faudrait donc évidemment intégrer cela dans le calcul de la rentabilité, y compris les frais d’entretien et de remplacement de ces panneaux.

    Le solaire (et l’éolien) sont massivement subventionnés, notamment en extorquant des sommes énormes à EDF qui est forcée d’acheter à un prix très élevé fixé par le Gouvernement une énergie dont cette entreprise n’a pas besoin. Une autre source de financement est l’extorsion de sommes croissante aux clients, notamment ceux d’EDF, dont une partie de la facture sert à subventionner ces énergies.

    Comme pour l’éolien, il ne faut pas parler d’énergies renouvelable mais d’énergies INTERMITTENTES : en effet, le solaire dépend… de l’ensoleillement qui est loin d’être puissant ou constant en France… sans parler de la nuit ! De ce fait, pour chaque mégawatt d’énergie éolienne ou solaire construit à grand frais, il faut en construire l’équivalent pour prendre le relais dès que l’ensoleillement est insuffisant ou que le vent tombe : en pratique, on construit des centrales qui brûlent du gaz, ce qui n’est pas écologique et coûte de plus en plus cher, surtout depuis qu’on a remplacé l’approvisionnement en Russie par le gaz étasunien… largement constitué de gaz de schiste considéré comme une abomination par les escrologistes. D’autres énergies de relais sont produite à base de charbon, voire de lignite, dont le bilan écologique est désastreux.

    3) L’indépendance énergétique

    Contrairement à l’énergie nucléaire, dont la matière première – l’uranium – se trouve dans de nombreux pays, y compris politiquement stables comme le Canada, l’énergie solaire (ainsi que l’éolien) dépend de matières premières qui sont extraites parfois dans des pays politiquement instables et, surtout, en Chine (jusqu’à 90 % pour certains métaux ou terres rares) : or, logiquement, la Chine tirera de plus en plus parti de cette dépendance et ses exigences ne sont pas douces.

    Qui plus est, la consommation de terres et de métaux rares explose, notamment parce qu’ils sont irremplaçables (ex : pour les matériels informatiques et téléphoniques) ou parce que des choix erronés (ex : les véhicules électriques) ont été effectués. Résultat : il existe un risque croissant de pénurie de métaux et terres rares à l’échelle mondiale.

    Bref, se contenter de rendre compte de construction de sites solaires ou éoliens en donnant l’impression que tout est positif est trompeur, même si ce n’est pas l’intention des personnes écrivant ainsi. Au passage, c’est pour cela que je parle d’escrologie.

    Il faut se conduire de manière écologique – car c’est évidemment un enjeu crucial – mais on doit se méfier comme de la peste de la déformation écologiste paramétrée par des critères idéologiques et un refus, conscient ou inconscient, de prendre en compte les réalités, surtout quand elles contredisent les utopies écologistes. Mais, comme disent les Anglais, les faits sont têtus.

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