CinémaTélévision18 janvier 20240Vamos a la playa

Arte TV a récemment diffusé « vamos a la playa », film de Bettina Blümner.

 À la demande de son père, et munie d’un solide budget, Katharina (Victoria Schulz) part à Cuba en compagnie de deux amis, Benjamin (Leonard Scheicher) et Judith (Maya Unger) pour retrouver la trace de son frère Wanja, parti à Cuba pour des recherches de biologie marine et qui ne donne plus de nouvelles.

 Wanja ne se trouve plus à sa dernière adresse connue, à La Havane. Le trio cherche sa trace à Trinidad, où aurait été observé pour la dernière fois un lamantin, objet de ses recherches. Il finira par retrouver Wanja sur une plage (vamos a la playa…), intégré à une famille cubaine dont il est devenu le bienfaiteur.

Katharina cherche à Cuba des expériences sexuelles, quitte à payer ses partenaires. Judith tombe amoureuse d’un professeur de Salsa et entend l’épouser séance tenante. Benjamin est attiré par l’une et l’autre, mais elles maintiennent la distance.

 J’ai été fasciné par ce film, desservi par un titre qui évoque un hédonisme facile. Les relations entre Benjamin et Katharina d’une part, Judith de l’autre, sont troubles : on sent une violente attirance, mais c’est un vide froid qui se maintient entre lui et elles.

 À plusieurs reprises, la caméra fixe en gros plan les visages de Katharina et Judith, qui lui confient leurs secrets. C’est impudique et plein de retenue à la fois.

 C’est aussi de Cuba et du tourisme que parle le film. Katharina croit pouvoir acheter les faveurs sexuelles de jeunes Cubains, mais ceux-ci la repoussent par fierté. Wanja dévalise un magasin d’électroménager pour équiper sa famille cubaine d’adoption, mais on sent bien que les relations sont irrémédiablement faussées. On sait que Cuba n’a pas retrouvé l’activité touristique d’avant le Covid et qu’en résulte une grave crise économique. Bettina Blümner fait sentir à quel point l’argent du tourisme peut être toxique.

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