Les filles de la domestique

Le roman “Las hijas de la criada” de Sonsoles Ónega raconte le destin d’une famille de propriétaires terriens en Galice au long des trois premiers tiers du vingtième siècle. Il a obtenu le prix Planeta en 2023. Il a été traduit en français sous le titre « les filles de la femme de chambre » par Judith Vernant aux éditions Charleston. Les citations incluses dans cet article sont de l’auteur de « transhumances ».

Le personnage central du roman est Clara, née en février 1900 dans un domaine en province de Pontevedra, en Galice. Sa mère, Renata, est domestique dans la propriété de la famille Vadés ; son père, Domingo, est alcoolique, indifférent à sa fille. Continuer la lecture de « Les filles de la domestique »

La tête du saint

Avec « la tête du saint » (a cabeça do santo, 2014), l’écrivaine brésilienne Socorro Acioli propose un réjouissant conte dont le héros involontaire n’est autre que Saint Antoine. Le livre a été traduit sous le titre Sainte Caboche par Régis de la Moreira (éditions Belleville, 2017). Les citations incluses dans cet article ont été traduites par l’auteur de « transhumances ».

Dans le nord-est brésilien, la ville de Candeia s’enorgueillissait de construire la plus grande statue de Saint Antoine du Brésil : 20 mètres de haut. Mais un défaut de construction – dû à l’ivrognerie du chef de chantier – fit choir la tête du saint, qui dévala la colline où le monument était érigé. Continuer la lecture de « La tête du saint »

Une étrange défaite

Dans « Une étrange défaite, sur le consentement à l’écrasement de Gaza » (La Découverte 2024), Didier Fassin livre un texte vibrant d’indignation, appuyé sur des faits historiques et des chiffres.

Il s’indigne de l’accusation d’antisémitisme ou d’apologie du terrorisme proférée « quand on demandait l’arrêt du massacre des civils, simplement parce qu’on ne tue pas des innocents, quand on appelait à la fin du siège total, simplement parce qu’on n’affame pas des êtres humains, quand on condamnait la dévastation des hôpitaux, simplement parce qu’on ne prive pas les malades et les blessés de soins médicaux, quand on critiquait la destruction des écoles et des monuments, simplement parce qu’on n’enlève pas à un peuple sa culture et son histoire ». Continuer la lecture de « Une étrange défaite »

Coeur noir

Les professionnels et bénévoles qui interviennent en prison, en particulier auprès des mineurs, ne manqueront pas de se passionner pour le dernier roman de Silvia Avallone, Cuore nero, publié en Italie en janvier 2024. Il a été traduit en français par Lise Chapuis et publié par Liana Levi sous le titre « Cœur noir » en février 2025. Les citations incluses dans cet article ont été traduites par l’auteur de « transhumances ».

Une femme, trentenaire rouquine au visage d’adolescent, vient s’installer dans un hameau déserté de la montagne piémontaise, Sassaia. Deux hommes y habitent, un ermite qui restaure l’église du village voisin, et Bruno, l’instituteur de ce village, le narrateur de « Cœur noir ». Bruno et la jeune femme sont affamés de contact. Ils font l’amour passionnément, sans rien connaître l’un de l’autre. La jeune femme laisse à Bruno un portrait de lui, signé de son prénom : Emilia. Continuer la lecture de « Coeur noir »