Meursault, contre-enquête

Dans « Meursault, contre-enquête », Kamel Daoud donne la parole au frère de « l’Arabe » assassiné par Meursault dans « l’Etranger » de Camus.

 Kamel Daoud, écrivain algérien né en 1970, chroniqueur au Quotidien d’Oran, s’exprime ainsi au sujet de Camus : « son monde est propre, ciselé par la clarté matinale, précis, net, tracé à coups d’arômes et d’horizons. La seule ombre est celle des « Arabes », objets flous et incongrus, venus « d’autrefois », comme des fantômes avec, pour seule langue, un son de flûte ». Continuer la lecture de « Meursault, contre-enquête »

Villa Jasmin

Dans « Villa Jasmin » (Librairie Arthème Fayard, 2003), Serge Moati raconte la vie de son père, décédé à Tunis en 1957 alors qu’il avait onze ans.

 L’auteur de « Villa Jasmin », journaliste et réalisateur, ne s’appelle pas Serge Moati, mais Henry Haïm Moati. Serge était le prénom de son père. Pour le jeune Henry, un mythe d’une envergure écrasante, et aussi une cruelle absence. Le livre vibre de l’admiration du fils pour son père, et de la frustration de l’avoir perdu trop vite. Continuer la lecture de « Villa Jasmin »

Carthage

Il est peu de sites aussi chargés d’histoire que Carthage, à une vingtaine de kilomètres de Tunis. La flânerie y est particulièrement agréable.

 Carthage a été fondée par les Phéniciens en 814 avant JC. Elle fut capitale d’un empire, l’empire punique, qui contrôla au temps de sa splendeur une grande partie de l’Afrique du nord, le sud de l’Espagne, la Sicile, la Sardaigne, Malte et les îles Baléares. Construite sur un promontoire péninsulaire, elle compta jusqu’à 400.000 habitants, une population énorme dans l’Antiquité. Continuer la lecture de « Carthage »

Kairouan

Kairouan est la quatrième ville sainte de l’Islam après La Mecque, Médine et Jérusalem. Elle fut au neuvième siècle la capitale de l’empire aghlabide. Aujourd’hui, elle enchante le visiteur.

 Lorsque nous visitons Kairouan (القيروان), la ville est presque vide de touristes. Le début juin n’est certes pas de haute saison. Mais on s’attendrait à ce que des groupes de retraités profitent d’un climat déjà chaud et des bijoux architecturaux que recèle cette ville. Ce n’est pas le cas. Les touristes, échaudés par la révolution du 14 janvier 2011 et l’élection d’un parlement majoritairement islamiste, ne sont pas encore revenus. Et lorsqu’ils reviennent, ils s’abstiennent de visiter une cité aussi fièrement religieuse. Continuer la lecture de « Kairouan »